Ouest Américain

30 septembre

Cette nuit il a fait 8 degrés. Nous prenons le petit-déjeuner sur la table extérieure.

Après un mois de visites de merveilles de la nature, nous abordons la (trop ?) fameuse route 66 sur un tronçon d’environ 200 km continus de route d’époque. La route 66 originelle n’existe en effet plus vraiment. Selon les endroits, elle a en effet soit été remplacée par une autoroute, soit disparue. Seules quelques sections existent encore, dont celui que nous empruntons aujourd’hui.

Dans les bourgades de Williams ou Seligman par exemple, des voitures anciennes et des motels d’époque bordent la voie et nous plongent dans le passé. C’est divertissant. Dans le village d’Oatman, des ânes se promènent en liberté sur la chaussée. Une ânesse commence à traverser la route devant notre camping-car pour s’arrêter au milieu, visiblement en attente de nourriture. En dehors des villes et villages, c’est une route comme les autres mais fréquentée par davantage de touristes en pèlerinage, en particulier des motards.

Il est 17 heures et nous n’avons aucune idée où passer la nuit. Vers 18 heures, heure à laquelle nous aimerions nous arrêter, un emplacement apparait comme par miracle non loin de la route 66. Les enfants sont enchantés de voir les foyers pour faire du feu mais le vent bien trop fort ne nous permettra pas d’en faire.

Nous voilà de nouveau dans un environnement désertique, nous retrouvons la chaleur.

1er octobre

Nous arrivons au camping au bord du Lake Havasu vers 11 heures. Les enfants sont ravis car notre emplacement se trouve à 50 mètres de la plage. Nous sommes dimanche et une myriade de bateaux circule sur l’eau. La météo a prévu 37°C, une brise rafraichissante venant du lac adoucit la chaleur. Les enfants passeront l’après-midi à jouer sur la plage et à se baigner.

Une dent de lait de Maxime bouge beaucoup, le pauvre a mal en mangeant. En désespoir de cause, Maxime demande à Nicolas de lui arracher la dent. Nicolas refuse : « Je ne suis pas un dentiste ! » La dent finira par tomber toute seule le soir.

2 octobre

Le matin un fort vent souffle du lac. Nous avons eu de la chance hier avec la météo, les enfants n’auraient pas pu profiter de la page avec un tel vent.

Se laver au camping nous prend un certain temps étant donné que seulement deux douches fonctionnent : une chez les hommes et une chez les femmes. Lorsque nous sommes prêts à partir il est plus de 10h30. Nous faisons une halte à un jardin de cactus. En repartant, Clara voit une souris traverser à toute vitesse le séjour en direction de la cabine du camping-car. Elle vient probablement d’entrer par la porte. Les adultes espèrent que Clara se soit trompée.

A Lake Havasu City, un ancien pont initialement installé à Londres a été transporté et remonté ici pour enjamber un bras du Colorado. Il y a autour un joli petit quartier anglais, sympa.

Il est temps pour nous de déjeuner, nous nous arrêtons chez Burger King. L’endroit est parfait pour nous : il y a une aire de jeux, deux tablettes pour occuper les enfants et un excellent Wifi pour mettre à jour le site web.

L’après-midi nous poursuivons notre route vers Joshua Tree National Park.

Après avoir longé le lac Havasu, nous passons par une plaine désertique. Par moment, des lits de ruisseaux à sec traversent la route. Cette route est fermée par temps de pluie, inondée. A l’entrée dans l’état de Californie, tout le monde doit stopper à un poste de contrôle sanitaire. Nous pouvons une fois de plus garder toute notre nourriture et nos produits frais, mais nous ne comprenons toujours pas à quoi ça sert.

Nous arrivons vers 16h30 au visitor center de Joshua Tree National Park. Après nous être renseignés sur les randonnées à faire, nous entrons dans le parc et nous nous installons au camping. Les enfants partent jouer dans les rochers.

Des lapins viennent vers nous en espérant obtenir de la nourriture. Notre emplacement est parsemé de yuccas et de Joshua Trees.

A la nuit tombée, la lune éclaire de sa lumière blanche les rochers et la drôle de végétation.

La fraicheur arrive avec la nuit malgré notre feu de camp. Marie s’installe dans le camping-car pour ses cours l’espagnol en prévision du Mexique. La souris choisit ce moment pour pointer le bout de son nez. C’est une souris très polie, elle ne fait pas de bruit et se met à explorer calmement la cabine sous nos yeux.

3 octobre

Nous avions prévu de faire des randonnées dans le parc dans la journée. Nous raccourcirons un peu le programme de façon à pouvoir acheter un piège à souris. En effet, la petite bête a gouté à nos provisions dans la soute pendant la nuit. Les enfants sont d’accord, nous ne pourrons pas continuer à voyager en sa compagnie. Mais ils aimeraient ne pas avoir à la tuer.

Nous commençons par le Discovery Trail à proximité du camping et parcourons ensuite deux autres sentiers de 2,5 km environ chacun plus loin dans le parc. Nicolas a déjà visité ce parc en août 2000, il faisait tellement chaud qu’il n’avait pas pu sortir de la voiture. Aujourd’hui il fait plus frais et en plus il y a du vent.

A la sortie du parc, nous passons à Joshua Tree City. Les jardins des maisons contiennent des Joshua Trees et des cactus.

Nous arrivons vers 16h30 à Walmart pour acheter un piège à souris. Nous nous demandons s’il nous en faut un ou deux. Le choix sera vite fait, ça se vend uniquement par paquet de 4 !

Après une tentative dans un camping qui s’est avéré être délabré et avec des emplacements trop en pente, nous n’avons pas été convaincus et déployons le plan B, le parking de Walmart, pour y passer la nuit. Sur la route entre le camping et Walmart, un coyote traverse à 50 mètres de notre camping-car.

Dommage, l’environnement du camping était beau, dans une belle forêt de Joshua Trees.

Après que les enfants se soient endormis, Nicolas amorce deux pièges à souris. Le petit animal appâté par le fromage se fait rapidement attraper.

4 octobre

Après avoir fait les courses nous partons en direction de Los Angeles, plus précisément à Anaheim où se trouve Disneyland. Nicolas a trouvé un camping à un kilomètre environ du parc. Nous ne trainons pas pour augmenter nos chances d’avoir une place, car comme toujours nous voyageons sans réservation.

Nous arrivons sur place vers 11h30, il y a un emplacement libre pour nous. Deux types de clientèle fréquentent ce camping : les touristes visitant Disneyland et ceux qui semblent y habiter pour une longue durée, avec leurs plantes et leur garage pour voiture. Le camping est en ville, il n’y a pas beaucoup d’espace mais tout de même une petite piscine. Les enfants sont enchantés et passeront l’après-midi dans l’eau. Une piscine vaut à leurs yeux plus que toutes les merveilles de la nature réunies.

Quelques nouvelles de la douche de notre camping-car : plus de fuite à déplorer depuis la réparation maison improvisée. Pourvu que ça dure !

5 octobre

Réveil à 5h50 pour être à l’ouverture chez Mickey. Maxime saute du lit dès que la sonnerie du réveil se met en marche, les filles ont plus de mal.

Après le petit-déj, nous roulons 3 minutes depuis notre camping jusqu’au parking camping-car de Disneyland puis prenons le petit train Disney qui nous amène à l’entrée.

Nous achetons nos billets et c’est délesté de plusieurs centaines de dollars que nous nous présentons devant l’entrée du parc. Il est 7h40, c’est censé ouvrir à 8h00, mais on nous laisse entrer dès 7h45.

Disney s’est déjà paré des décorations d’Halloween.

Nous commençons la journée par les attractions les plus demandées, tant qu’il n’y a pas encore trop de monde. A Tomorrowland, dans le simulateur de vol spécial en compagnie des robots de Star Wars, Justine demande si nous sommes vraiment partis dans l’espace. Stella se pose la question comment le pare-brise (en réalité un écran) a résisté lorsque des méchants se sont accrochés dessus.

Dans de nombreux manèges, il faut mesurer une taille minimum pour pouvoir y aller. Ainsi, nous savons que Stella mesure entre 102 et 107 cm, Justine a dépassé 107 cm alors que Maxime n’a pas atteint 137 cm.

Nous passons ensuite vers New Orleans Square et Adventureland. Il y a de nombreux manèges avec des bateaux. Clara s’étonne que les attractions soient pour la plupart à l’intérieur.

De nombreux visiteurs, petits et grands, portent des vêtements rappelant Mickey, ainsi que des serre-têtes avec des oreilles de Mickey. Les différents modèles sont vendus sur place, pour un prix unitaire à partir de 25 USD…

Nous mangeons notre pique-nique et vers 15 heures nous faisons une pause pour assister à la parade Disney. Des chars et des personnages Disney défilent sous les yeux subjugués des enfants. Une danseuse comble de bonheur Clara et Justine en venant leur taper la main.

Après la parade nous continuons la visite par Fantasyland, destiné en priorité aux plus petits. Justine et Stella, grandes amatrices d’Elsa et Anna, sont ravies de voir la reconstruction des décors de la Reine des Neiges en miniature lors d’une promenade en bateau. Stella pense qu’Elsa était dans son château car nous entendions la chanson.

Vers 22h30, Stella s’endort dans un petit bateau qui navigue autour des stands de poupées animées, qui font penser aux belles vitrines de Noël des grands magasins parisiens. En sortant, nous voyons que la petite ne tient plus debout et Marie l’amène au camping-car. Nicolas reste avec les autres enfants pour faire d’autres attractions jusque la fermeture. Ils reviendront au camping-car vers minuit et demi.

Au final nous avons pu faire la quasi intégralité du parc au cours de cette longue journée. Nous sommes allés sur 38 attractions, maison de Mickey et parade comprises. Nous redoutions les longues files d’attente dans ce parc visité par 14 millions de visiteurs chaque année mais, un jour de semaine en cette basse saison (nous avons en tout cas bénéficié du tarif de la saison la plus basse, encore très cher), nous n’avons pas souffert de la foule et le temps passé dans les files d’attente a été ressenti comme raisonnable.

Nous avons tous bien apprécié cette journée.

6 octobre

Tout le monde est très fatigué. Nous quittons le camping vers 12h30 pour aller visiter la Getty Foundation. C’est vendredi, veille d’un long week-end car lundi sera férié, nous traversons Los Angeles avant les bouchons en espérant trouver sur place un endroit pour manger. Arrivés au parking, nous ne voyons rien pour déjeuner et Nicolas fait en vitesse une omelette avec des petits pois.

Après avoir mangé nous prenons un petit tram pour monter sur la colline qui abrite les bâtiments de la fondation Getty. Le site est impressionnant, grandiose, la vue sur Los Angeles est belle bien qu’un peu brumeuse.

Après s’être couché à pas d’heure la veille, tout le monde est bien fatigué. Clara regarde les collections du musée avec beaucoup d’intérêt et prend de nombreuses photos mais les autres enfants, qui s’intéressent moins à l’art, sont aujourd’hui un peu surexcités.

Après la visite du musée Getty, nous passons la nuit à Santa Monica, près d’un collège, sans aire de jeux.

7 octobre

Nous n’avons plus beaucoup de pain, Nicolas part en chercher dans un petit supermarché à côté. Il revient les mains vides, le magasin offre à peu près tout sauf le pain. Pourtant, depuis le début du voyage nous nous contentons du pain de mie local.

Nous allons visiter la partie piétonne de la 3ème rue de Santa Monica. Il y a de nombreux magasins offrant des articles de fitness et jogging. Mais toujours pas de sandales pour Stella ni de polaire pour Maxime.

Nous nous rendons ensuite à Santa Monica Pier, la jetée qui marquait jadis la fin de la route 66. L’endroit est agréable pour y flâner, on y trouve également des manèges où nous n’irons pas.

L’après-midi, nous partons pour Beverly Hills nous promener à Rodeo Drive, une belle rue bordée de boutiques de luxe. Au cours de la balade de 40 minutes, nous avons aperçu entre autre quelques Ferrari, deux Rolls-Royce et une Bentley. Mais pas de star hollywoodienne. Enfin, on ne pense pas en avoir croisé car nous n’avons pas constaté d’attroupement. Nous sommes en effet ignares en ce domaine et serions bien incapables de les reconnaitre nous-mêmes !

Nous roulons ensuite dans des quartiers pavillonnaires chics de Beverly Hills. De grandes demeures bordent la route, certains ont déjà installé des décorations pour Halloween dans les jardins.

Enfin nous allons à Hollywood au Walk of Fame, puis repartons vers le bord de mer pour passer la nuit à Venice beach. En bord de mer il fait 5°C de moins qu’en ville.

Nous espérions nous garer à Ocean Drive, une rue qui longe la plage, mais il n’y a pas de place suffisamment plate, le camping-car penche trop. Nicolas a remarqué à proximité un parking avec quelques camping-cars. Nous nous y rendons pour finalement y passer la nuit moyennant 5 USD.

8 octobre

Nous entamons la descente vers San Diego en longeant la côte. De jolies stations balnéaires se suivent, avec des maisons colorées, des palmiers et l’océan bleu au fond. Mais aussi l’aéroport, pas mal d’installations industrielles et des plateformes pétrolières installées dans l’océan Pacifique bien visibles depuis la côte.

Pour le gouter, nous nous arrêtons sur la plage de Huntington Beach. Les enfants aimeraient se baigner ou au moins chercher de l’eau dans l’océan, mais les vagues sont beaucoup trop grosses. Il parait que c’est à cause à la fois de la pleine Lune et d’une tempête au Mexique.

Tous les campings sont complets en ce weekend prolongé. L’application iOverlander nous indique un endroit pour passer la nuit à côté d’une bibliothèque municipale. Arrivés sur place, nous découvrons une interdiction de rester sur le parking pour la nuit. Apres avoir tourné un peu, nous finissons à côté d’une aire de jeux dans un chouette quartier pavillonnaire de Huntington Beach.