Ouest Américain

24 août

Il a fait très lourd cette nuit à Las Végas et nous avons mal dormi. Réveillés à 5h40 par un gros orage qui durera 1h30.

Nicolas tente de nous réserver un hôtel pour la nuit prochaine mais trouver une chambre familiale ou deux chambres communicantes pour 6 personnes, où on pourrait en plus garer le camping-car, s’avère être un challenge.

Nous laissons le camping-car sur un parking à coté du complexe hôtelier Excalibur et partons à la découverte de Las Vegas.

Les enfants n’ont pas le droit de s’attarder dans les casinos mais sont autorisés à les traverser.

Nous commençons par Excalibur, décoré à l’intérieur comme un château médiéval. Ensuite nous traversons la rue pour voir l’hôtel New York.

Nous aimons beaucoup le Bellagio avec ses fleurs et son décor à l’italienne.

Il y a ainsi une pâtisserie française et sa fontaine de chocolat la plus haute du monde. Sa taille est mise en valeur par un miroir au plafond dans lequel se reflètent les 3 jets : chocolat noir, chocolat au lait et chocolat blanc. « Pourquoi le chocolat coule-t-il vers le haut ? » demande Clara en montrant le plafond.

Il y a également un centre commercial de luxe, désert.

Nous avons de la chance, il fait nuageux après l’orage du matin, ce qui modère la température. Il fait néanmoins plus de 30°. Nous alternons des passages en extérieur et les visites des hôtels et casinos, climatisés.

Nous nous arrêtons pour déjeuner dans une pizzeria. La serveuse amène tout de suite aux enfants des morceaux de pâte à pizza crue pour jouer. Les enfants ne voudront pas s’en séparer et Marie l’emporte dans un grand gobelet en plastique qu’elle met dans son sac à main.

L’après-midi nous découvrons Venetian. Le ciel s’est dégagé, et nous sommes pressés d’entrer dans un endroit climatisé. Une fois à l’intérieur nous nous promenons dans les rues de Venise le long d’un canal sur lequel des gondoles transportent des touristes et arrivons sur la place St-Marc. Un couple se marie. Dans cette mini-Venise c’est toujours le crépuscule, les lampadaires sont allumés. Stella s’étonne pourquoi le soir est arrivé si tôt, « on n’a pas encore mangé ! ».

De Venetian nous passons directement à Paris Las Végas, le temps de traverser la rue. Il y a la tour Eiffel et un hôtel style immeuble haussmannien, avec quelque (dizaines) d’étages en plus. Une fois entrés, nous voilà de nouveau au crépuscule. Nous passons dans une rue du vieux Paris, l’opéra, des gens s’installent sur les terrasses des cafés.

Au plus grand plaisir des enfants, nous prenons le tram pour voir l’hôtel Louxor et sa pyramide égyptienne. « Il ne faut pas rentrer, il y a des pièges ! », s’exclame Maxime, prévenu par Clara des dangers à venir.

Il est temps de songer au diner. Nous mangeons dans une food court de l’autre coté du Strip. Le (vrai) crépuscule tombe, Las Vegas s’illumine.

Nous avons arpenté Las Vegas de 10h du matin à 20h30 le soir. Tout le monde a bien marché sans se plaindre une seule fois !

Nous quittons Las Vegas en remontant en camping-car toute la rue principale pour admirer les illuminations et partons en soirée vers Valley of Fire pour passer une nuit plus calme.

Las Vegas nous aura agréablement surpris et a plu à tout le monde. Nous nous attendions à du kitsch mais non, nous avons trouvé ça sympathique et plutôt bien fait.

Nous arrivons vers 22h à notre bivouac à l’entrée du parc d’état de Valley of fire.

25 août

Après le petit-déjeuner et une dizaine de km, nous arrivons au camping de Valley of Fire. Le camping est entouré de belles formations rocheuses rouges de drôles de formes.

Nous passons au visitor center pour des renseignements sur les randonnées. Des sentiers sont déconseillés l’après-midi ou même durant tout l’été en raison de la chaleur. Le ranger nous explique qu’il y a eu deux morts dus à la chaleur. Le visitor center est bien fait. Une exposition nous renseigne sur les nations qui habitaient jadis la vallée. Des chasseurs-cueilleurs ont laissé des peintures sur les roches. En effet, par endroit les roches sont comme couvertes de vernis noir.

Lorsque le climat est devenu plus aride le gibier s’est raréfié. De nouveaux peuples sont venus habiter dans la vallée. Ils ont petit à petit adopté l’agriculture. Ensuite, un autre peuple de chasseurs-cueilleurs est venu les remplacer. Quand aux européens, la vallée leur paraissait inhabitable.

En fin de matinée, nous empruntons la route panoramique du parc. Le thermomètre monte jusqu’à 38°, nous décidons de ne pas faire de randonnée.

Nous retournons vers le visitor center et tombons sur 3 moufflons. Nous espérions depuis longtemps en apercevoir dans les montagnes des divers parcs nationaux, ici ils viennent vers nous.

Chacun profite de l’après-midi à sa manière : les filles s’abritent de la chaleur au visitor center climatisé alors que les hommes prennent la douche au camping. Vers 16h30 les filles arrivent sur une place de camping à l’ombre d’une montagne, que Nicolas a réussi à dénicher. Il fait tout de même 40°.

Nous faisons cuire la pate à pizza. Maxime donne à Clara l’idée de souffler ses bougies pour la deuxième fois. Clara est ravie, elle n’était pas satisfaite de son premier gâteau d’anniversaire.

A la nuit tombée nous voyons des chauve-souris tourner au-dessus de nos têtes.

26 août

La route vers le parc national de Zion nous fait passer près d’un tronc d’arbre pétrifié. Maxime a du mal à croire que ce n’est pas une pierre. Justine demande comment les archéologues font pour dater les objets. A la réponse évasive « ils ont leur méthodes, » elle s’exclame « ça doit être un métier difficile ! Il faut beaucoup travailler. »

Après une dernière petite randonnée qui nous mène à Elephant Rock, nous quittons le parc de Valley of Fire. La température monte à nouveau jusqu’à 40°.

Nous arrivons à Zion en fin d’après-midi en ce samedi et les deux campings du parc national affichent complet. Nous retournons dans Springdale, le village à l’entrée du parc, juste à côté, avec l’intention d’y passer la nuit. Malgré de nombreux panneaux « No overnight » devant la plupart des parkings, nous réussissons à trouver une place, bien ombragée en plus, sur le parking de l’école où le stationnement est interdit uniquement pendant les heures d’ouverture de l’établissement. Il y a une belle aire de jeux, et les enfants sont ravis.

Une personne qui sort du bâtiment de l’école nous dit que la police nous délogera mais, en l’absence de panneau d’interdiction, nous restons confiants. Nous passerons la nuit ici sans être dérangés.

27 août

Nous commençons par passer au camping de Zion national park pour trouver avec succès un emplacement pour la nuit prochaine. L’emplacement voisin du nôtre est occupé par un camping-car allemand. Nicolas va discuter en allemand avec les occupants, un couple de retraités qui voyage pendant un an aux Etats-Unis. Ils sont ici depuis une semaine, ils attendent de recevoir le transformateur 110-220 V qu’ils ont commandé.

Nous tentons une petite randonnée près du visitor center mais il fait trop chaud. Pour l’après-midi, suite aux recommandations de nos voisins allemands, nous décidons de nous refugier au fond du canyon.

La navette gratuite du parc nous amène au bout de la route goudronnée. Il n’est en effet pas autorisé de circuler avec son propre véhicule car les possibilités de stationnement sont très limitées dans le canyon.

Au terminus de la navette, le canyon devient si étroit qu’il ne reste de la place que pour la rivière et pour le sentier. Les parois du canyon sont d’une hauteur vertigineuse. Le soleil ne peut pas nous atteindre ici.

 

Des nombreux petits écureuils peuplent les alentours du sentier. Ils ont l’habitude des humains, nous en voyons un grimper sur les genoux de personnes en train de manger les chips, pour en quémander sa part. De nombreux panneaux indiquent qu’il est interdit de nourrir des animaux sous peine d’une amende de 100 dollars.

28 août

Nous décidons de rester une seconde nuit dans le même camping de Zion National Park pour faire d’autres randonnées dans le canyon, que nous ne ferons finalement pas. En effet, pendant que les enfants faisaient l’école, nous sommes abordés par une française et son fils qui ont repéré notre véhicule alors qu’ils allaient entrer dans le camping. Adeline, Laurent et leurs 3 enfants voyagent aussi avec leur camping-car français en Amérique depuis début mai. Le père d’Adeline est venu les rejoindre pour quelques semaines et fait un bout de chemin avec eux.

Les enfants, dont les âges sont à peu près en rapport, sympathisent vite. Les adultes aussi.

Pour Adeline et Laurent comme pour nous, c’est la première rencontre avec une autre famille voyageuse avec enfants. Nous partageons nos expériences, nos projets pour les prochains mois et les adresses de nos sites respectifs. Pendant ce temps, Clara et Maxime jouent avec Matthieu (10 ans) alors que Justine et Stella se sont liées d’amitié avec Isée, 5 ans.

29 août

Nous quittons Zion en direction de Bryce canyon. Les enfants sont tristes de se séparer de leurs copains français. Nous essaierons dans la mesure du possible de nous rencontrer de nouveau au Mexique.

La route vers Bryce Canyon est belle à couper le souffle. Elle passe par un étroit tunnel construit à l’époque où les voitures étaient petites. Bien qu’il y ait deux voies, les camping-cars américains actuels sont trop larges. Du coup, c’est la circulation alternée.

Nous passons ensuite par Red Canyon. Les formations rocheuses de couleur rouge sont très belles, or notre guide ne les mentionne même pas.p

Nous arrivons au camping Sunset à temps pour déjeuner. Il fait bon. Nous sommes à 2 500 m d’altitude, le camping est dans une forêt de pins.  Pourtant, en roulant, nous n’avons pas eu l’impression de monter si haut. Peut-être parce que nous ne sommes pas dans les montagnes mais sur un plateau.

Les enfants sont fatigués. Ils ont joué avec leurs amis français jusqu’à tard le soir la veille. L’après-midi, nous passons au visitor center puis retournons au camping faire un feu de camp et coucher tout le monde tôt.

30 août

Grâce aux températures fraiches en altitude, tout le monde a bien dormi. Nous partons du camping à pied pour faire une randonnée de 5 km et 200 m de dénivelé à Bryce Amphitheater. La vue est belle et ne ressemble à rien de ce que nous avons déjà vu.

Bryce Amphitheater était jadis un plateau. L’érosion a sculpté dans la pierre des hoodoos. Le sentier descend dans l’Amphitheater et serpente entre les hoodoos. Le contraste entre le rouge des pierres, le bleu du ciel et le vert des pins est saisissant. Pour couronner le tout, l’odeur des résineux flotte dans l’air. Les enfants marchent avec enthousiasme, surtout les plus petites.

Nous retournons au camping pour déjeuner. Pendant le repas, nous recevons la visite inopinée d’un autochtone. Les enfants ne sont pas rassurés et se cachent derrière la table au cas où.

L’après-midi, les petits marcheurs sont fatigués et le temps est à l’orage. Nous faisons l’école. Une fois n’est pas coutume, nous utilisons comme support les livrets du parc. Le livret de ce parc, en plus de l’anglais, leur fait travailler les maths. Il mentionne par ailleurs le changement climatique comme un grand danger pour les parcs nationaux américains.

Il leur faudra faire une pause car maman cerf mulet et ses 2 petits viennent paître sur l’emplacement voisin.