9 octobre
Nous n’avons pas été dérangés pendant la nuit. Ici le temps est idéal, ni trop chaud ni trop froid, et la fraicheur de la nuit est juste ce qu’il faut pour bien dormir.
Nous nous mettons en route pour San Diego en espérant avoir une place dans un camping. Nous sommes tout de même confiants car c’est la fin d’un weekend prolongé. Nous en avons sélectionné un au bord de l’eau au fond de la baie pour que les enfants puissent profiter de la plage.
Nous arrivons et il y a effectivement de la place. Nicolas choisit un emplacement près de la plage. Les prix varient de 50 USD à 350 USD (!) par emplacement, les campings de San Diego ne sont pas bon marché.
Nous n’avons pas de voisin direct, et vue sur la baie. En plus, il y a deux piscines.
Nous terminons l’école commencée lors du trajet. Après le déjeuner, Marie amène les enfants à la piscine pendant que Nicolas fait le tour du camping. Cela lui prend un certain temps vu qu’il y a 600 emplacements.
Les propriétaires d’un grand camping-car installé pas très loin viennent nous voir. Tim et Darline habitent dans le nord de la Californie. La fille de Tim habite San Diego, ils sont venus ici pour un mois, comme chaque année. Ils ont déjà réservé pour 2018 et 2019. L’autre fille de Tim, qui vit en Arizona, est ici avec ses deux enfants pour une semaine. En Arizona, les enfants reprennent l’école début août et ont une semaine de vacances début octobre.
Tim et Darline sont venus en France, sur le canal du Midi en péniche et à Paris.
Le soir, Tim et Darline nous invitent à manger les hotdogs. C’est délicieux, tout le monde aime bien, sauf Clara qui se rabat sur les courgettes grillées.
10 octobre
Nous craignions de ne pas pouvoir bien dormir car notre emplacement se trouvait près du bar du camping. Mais il n’en est rien, en Amérique du Nord les gens se couchent tôt. Ceux qui ne le font pas respectent le sommeil des autres. Nous en sommes enchantés car cela correspond à notre propre rythme.
Nous avons décidé de rester une seconde nuit pour nous reposer, faire la lessive, mettre à jour le site web si la qualité du Wifi le permet et préparer plus précisément notre itinéraire au Mexique.
La journée commence par l’école, puis la visite de la piscine en fin de matinée. Les enfants ont beau y avoir passé tout l’après-midi la veille, ça leur procure toujours autant de plaisir.
L’après-midi les enfants partent à la plage, histoire de changer un peu. Tim et Darline ont amené leurs deux kayaks et nous incitent à en profiter. Ce sont des kayaks équipés de sortes de pédales qui actionnent un mécanisme ressemblant aux pattes des canards, les faisant avancer. Nicolas est bluffé par l’efficacité du dispositif, qui permet d’avancer rapidement en fournissant un faible effort. Clara est assez grande pour faire avancer le kayak seule. Elle part avec Maxime. Nicolas et Marie se relaient et emmènent les petites à tour de rôle.
11 octobre
La journée de repos de la veille a fait du bien aux petits comme aux grands. Mais la lessive est toujours à faire, et le site attend toujours la mise à jour.
Nous décidons de rester ici encore une nuit pour le plus grand bonheur des enfants, impatients de finir l’école pour passer l’après-midi à la piscine. Ils y passeront plus de 3 heures. En effet l’océan Pacifique, même au fond de la baie, est un peu frais pour rester longtemps dans l’eau.
Stella trouve que c’est bien quand il n’y a pas de rando et qu’il y a la piscine. Ses frère et sœurs sont tout à fait d’accord…
Comme hier, à vingt heures, les quatre enfants dorment, épuisés par les activités aquatiques. Les parents profitent de la calme soirée pour se reposer.
12 octobre
Après les douches, nous partons pour le centre de San Diego où nous voulons visiter le porte-avions USS Midway, qui a été en service de 1945 à 1995. Il a notamment participé à la guerre du Golfe. Il a ensuite été réformé et transformé en musée.
San Diego est une importante base de la marine américaine et semble être une ville agréable à vivre.
Sur le chemin nous réussissons enfin à trouver des sandales pour Stella. Elle est ravie de ses nouvelles chaussures, qui sont en plus au décor de la Reine des Neiges.
Avant d’entamer la visite nous déjeunons au restaurant « The Fish Market », à coté du porte-avions. Nous avons une table sur la terrasse avec vue sur la baie. Nous voyons les avions décoller de l’aéroport puis survoler la baie et les bateaux sillonnant la mer. Des gros hélicoptères de l’armée survolent aussi les lieux à intervalles plus ou moins réguliers. Un autre porte-avion, visiblement en service, est amarré un peu plus loin. Les enfants ont eu un livret d’activités pour les faire patienter.
Après un excellent repas poisson, nous partons visiter l’USS Midway. Il fait beau et Marie déplore la perte de son chapeau. « Mais pourquoi tu ne t’es pas achetée un chapeau Junior Ranger ? » demande Maxime. « Moi, Junior Ranger ? » « Mais, maman, tu es jeune ! » répond Maxime au plus grand bonheur de sa maman.
Le porte-avion, certes imposant, surprend par sa dimension relativement faible comparée à une piste d’atterrissage d’un aéroport.
La visite nous amène non seulement sur le pont de lancement où sont disposés de nombreux avions de combat et hélicoptères, dans lesquels nous pouvons monter, mais également dans les étages inférieurs pour avoir un aperçu de la vie d’un bateau de guerre et de son équipage de 4 500 personnes. De nombreux bénévoles, anciens militaires, sont présents tout au long de la visite pour expliquer les détails. Notre chemin passe par les dortoirs de l’équipage, les quartiers des officiers, la cabine du capitaine et celle de l’amiral, la salle de commandes, les salles d’où sont dirigées les opérations militaires, la salle des machines, les salles de briefing des pilotes d’avions, mais aussi la cuisine, la cantine, la laverie, l’hôpital, le coiffeur, la chapelle, la poste, la prison etc… Tout est très bien fait, les écrans fonctionnent et montrent des images réelles, les radars montrent des images radar, de la nourriture en plastique égaye les cantines et restaurants du bord, où de la vaisselle est disposée sur les tables, les boutons lumineux sont allumés, jusqu’aux voyants des machines à café de l’époque ! Tout cela a passionné les enfants.
Nous nous arrêtons sur le pont pour écouter une présentation sur l’atterrissage des avions. Aussitôt posé, un avion s’agrippe avec un crochet à un des câbles tendus en travers du pont et est ainsi ralenti. Aux entrainements, une personne observait chaque atterrissage pour un débriefing ultérieur avec les pilotes. La meilleure observation à laquelle un pilote pouvait s’attendre après une manœuvre parfaite était un simple « OK ».
En regardant la liste des capitaines, Nicolas remarque qu’en moyenne les capitaines ont exercé à peine plus d’un an. Un des bénévoles, qui a servi sur le porte-avion pendant quatre ans, nous explique que le poste de capitaine était très prenant. En charge d’un vaisseau de cette taille et de cette complexité, le capitaine travaillait énormément, dormait peu et était rapidement épuisé.
Pour la nuit, nous restons sur un parking en ville à côté de l’USS Midway.
Maxime et Marie parlent des dieux, et Justine demande ce que c’est. En entendant l’explication de sa maman Justine s’exclame : « Ah, je pensais que les dieux étaient dans notre corps. » « ?? » « Tu sais maman un peu comme des bactéries. »
En fin d’après-midi, le porte-avions en service qui était amarré dans la baie appareille. Nous le voyons sortir de la baie, avec de nombreux membres d’équipage sur le pont.
Demain nous quittons les Etats-Unis pour le Mexique, notre autorisation de séjour touchant à sa fin. Nous avons beaucoup aimé l’ouest des Etats-Unis, qui regorge de merveilles. Les paysages sont dépaysants pour les européens, les personnes rencontrées sont d’une grande gentillesse, généreuses et décontractées. Elles paraissent être fières d’elles-mêmes et de leur pays, sans pour autant être orgueilleuses. Nous avons rencontré un peu partout des bénévoles prêts à donner de leur temps aux autres. A de nombreuses reprises, de parfaits inconnus nous ont proposé de l’aide.
Nous avons cependant conscience qu’une autre facette doit exister, la quasi-totalité des personnes rencontrées se montrant par exemple embarrassée par leur président, pourtant élu.
C’était aussi un paradis pour les campeurs que nous sommes. Bien qu’en grande partie désertique, de nombreuses infrastructures existent pour le camping et rendent ce type de voyage facile.
Comme au Canada les gens paraissent tolérants vis-à-vis des différences. Nous sommes contents que ce ne soit qu’un au revoir et que nous y reviendrons à la fin de notre voyage.