Belize-Guatemala

24 novembre

 

Nous disons au revoir à nos voisins finlandais qui rentrent de leur jogging quotidien. Ces habitués de course à pied courent également en Finlande mais pas lorsque la température descend sous -10°C.

Nous nous dirigeons vers le Belize. A la frontière, d’après les explications fournies, un employé nous indique de cocher transit sur le formulaire d’immigration. Un bus arrive et, le temps que nous remplissions les 6 formulaires, ses 50 passagers se retrouvent devant nous dans la file d’attente. Nous décidons alors de ne pas faire la queue mais de déjeuner dans notre camping-car, ce qui nous permet aussi de finir la plupart de nos fruits, légumes et viande, interdits d’importation au Belize. Au cours de notre déjeuner, un douanier vient nous voir. Il trouve qu’on reste trop longtemps et veut nous faire payer le parking, ce que nous refusons.

Nous poursuivons les formalités après le déjeuner. On nous délivre dans un premier temps un visa de transit valable uniquement pour la journée en cours, alors que nous avions demandé 5 jours. Heureusement que Nicolas remarque le problème tout de suite. Nous modifions alors nos 6 formulaires d’immigration. Pour avoir un visa de tourisme, il faut une adresse au Belize. Nous cherchons à la hâte sur internet, sous les yeux de l’officier de l’immigration, l’adresse du zoo qui possède un camping où nous avons l’intention de passer la nuit. La manœuvre réussit, nous obtenons une autorisation pour 7 jours finalement. Nous nous occupons ensuite de l’importation temporaire de notre véhicule. Nous nous arrêtons juste après la frontière pour acheter une assurance locale, obligatoire, pour notre véhicule. Achat vite rentabilisé car 150 kilomètres plus loin, nous tombons sur un barrage de police qui contrôle l’assurance et le permis de tous les véhicules qui se présentent.

Au Belize, de nombreux habitants sont d’origine africaine alors qu’au Mexique nous n’en avons presque pas vu. Autre nouveauté, une part non négligeable des maisons a un toit en pente alors qu’au Mexique les maisons ont des toits plats. Il y a également de nombreuses maisons sur pilotis. Parfois les pilotis sont un peu surélevés et parfois ils ont la hauteur d’un étage. Une partie des habitations n’a pas de barreaux aux fenêtres.

 

Le PIB par habitant du Mexique est presque le double de celui du Belize, mais cette différence ne se voit pas sur les habitations.

La route est en bon état. Il y a des dos d’ânes dans les agglomérations mais presque pas de trous. La tâche du conducteur est ainsi plus aisée.

Au Belize la langue officielle est l’anglais, ce qui est très confortable pour nous. Mais il y a ici et là des annonces en espagnol. Le dollar bélizien vaut exactement 0,5 USD. Tout le monde accepte la monnaie américaine au cours officiel, sans prendre de commission. Nous traverserons le pays entier sans avoir à nous procurer de monnaie locale.

La route file d’abord à travers la forêt, des champs de cane à sucre, pour ensuite arriver sur une plaine marécageuse.

Vers 17 heures nous arrivons au camping à côté du zoo. Il était temps car le soleil va bientôt se coucher. Il est à moitié caché par un nuage et d’après Stella ressemble à un hamburger.

Le parking se trouve à l’entrée d’un éco-centre. « C’est une drôle de forêt ici, » remarque Maxime, en regardant le mélange de pins et de palmiers. Il y a un beau parc avec de nombreux bungalows. Dans le bureau, nous voyons des écrans de surveillance vidéo dont un montre le parking et notre camping-car.

 

L’accueil est chaleureux et l’employé prend le temps de nous montrer les lieux.

25 novembre

Des sentiers balisés parcourent la forêt et nous aimerions bien faire une promenade. Mais nous ne sommes pas certains de pouvoir laisser le camping-car sans surveillance car le parking se trouve à l’écart des bureaux. Nous partons visiter le parc avec les enfants à tour de rôle.

Notre prochain arrêt sera une laverie automatique. Nous avons mal choisi notre pays, la laverie coûtera le même prix qu’aux Etats-Unis. Nous mettons à profit le temps de lavage du linge pour déjeuner. La petite pizzeria à côté de la laverie nous parait au début une bonne option mais la grande pizza coûte ici 20 USD.

Economiquement, Belize est une énigme. Comment dans un pays si peu riche les prix peuvent-ils être aussi élevés ? Cela restera un mystère pour nous.

 

Notre point de chute pour la nuit sera un camping à San Ignacio où nous retrouvons par hasard Rachel and Richard de rnrontheroad.com. Nous nous étions croisés aux Etats-Unis au Grand Canyon deux mois plus tôt. Nous rencontrons également Lisa et Abraham, un jeune couple néerlandais voyageant avec sac à dos 6 mois en Amérique Centrale, Sri Lanka, Inde et Népal. Ils nous parlent de Cuba, le premier pays qu’ils ont visité. Ils sont ensuite allés au Mexique et sont en route vers le Guatemala.

 

Le camping se trouve près du marché, nous y passons pour visiter et faire quelques provisions pour ce soir. Nous trouvons enfin quelque chose de bon marché. Nous achetons 4 noix de coco pour 2 USD, après négociation…

26 novembre

Nous partons vers le Guatemala. Le passage de la frontière est chronophage côté Belize et rapide côté Guatemala. Il faut dire que Nicolas a préparé en avance les documents et que nous avons avec nous les photocopies nécessaires pour obtenir l’importation temporaire du véhicule. Pour une fois, personne ne se préoccupera de nos fruits et légumes, viandes ou produit laitiers.

La route est en bon état, sauf sur un court tronçon où elle se transforme en piste.

 

Il n’y a quasiment pas de circulation, seulement quelques motos et pas de voitures. A part quelques habitations ici et là, la nature parait très peu transformée par l’homme. La route passe à travers la jungle, nous sommes impressionnés par la force de la végétation.

 

Ici les gens paraissent plus pauvres, en tout cas dans la campagne. Certaines maisons sont en planches grossièrement taillées. Si au Mexique les églises étaient grandes et en excellent état, ici ce n’est pas toujours le cas. Mais aussi bien les églises que les maisons et les jardins sont soignés et les hamacs sont omniprésents.

 

Nous arrivons dans l’après-midi à Tikal avec l’intention de visiter le site le lendemain. Nous nous installons sur le parking d’un hôtel qui propose ce service aux rares camping-caristes. Peu après, un petit groupe de français arrive à l’hôtel, remarque notre camping-car français, stupéfaits ! Ils nous invitent à boire l’apéro, et nous passons un moment agréable en leur compagnie.

C’est un groupe d’amis. Jean-Pierre, ancien diplomate, organise depuis des années des voyages à l’étranger pour ses amis. Ils partent en groupe et ont comme tradition de prendre l’apéro tous les soirs. Parmi les 179 pays visités par Jean-Pierre, le Guatemala reste son favori pour la beauté et la variété des paysages. Jean-Pierre nous donne des conseils sur les endroits à visiter et nous laisse les coordonnées de nombreuses personnes à travers le Guatemala à qui nous pouvons nous adresser de sa part, notamment en cas de problème.

 

27 novembre

Tikal est un grand site maya situé au milieu de la jungle. A part les visites ordinaires, on peut également voir le lever et le coucher du soleil. Pour ces excursions particulières, la présence d’un guide est obligatoire pour éviter de se perdre dans la jungle.

Si une telle explication nous étonne au premier abord, elle parait tout à fait plausible une fois sur place. La nature ici reste indomptée hormis quelques sentiers, les arbres poussent les uns sur les autres, et des lianes géantes pendent. De nombreux singes-araignées se balancent de branche en branche, trop haut cependant pour pouvoir être photographiés. Nous voyons aussi des singes-hurleurs. Nous nous demandons comment les mayas ont pu défricher ces arbres, surtout avec le peu d’outils dont ils disposaient.

 

Seuls quelques bâtiments ont été dégagés,  certains seulement en partie. D’autres sont enfouis sous la végétation, les bosses laissent deviner que des ruines se cachent sous les arbres. Peu importe, car « ici ça ne serait pas beaucoup moins bien sans les ruines, » remarque Clara. En effet, lors de la visite, notre attention est plus captivée par les animaux et végétaux que par les bâtiments mayas.

 

Nous grimpons sur une pyramide pour admirer la canopée. Etrangement, la forêt tropicale vue d’en haut ressemble beaucoup à une forêt tempérée d’arbres à feuilles.

Lors de notre visite, nous avons rencontré à plusieurs reprises un drôle d’animal. Les mâles sont solitaires alors que les femelles vivent en groupe. Ils mangent de tout et paraissent constamment très occupés. Une fois retournés à l’hôtel, nous voyons un en-haut d’un cocotier, à la hauteur du deuxième étage. L’étrange bestiole est ensuite descendue calmement par le tronc, tête vers le bas.

 

Nous restons pour la nuit au même endroit que la veille. A l’hôtel il y a l’électricité le matin puis de 17h à 21h le soir. Nicolas branche nos appareils à charger sur une prise sur la terrasse de l’hôtel.

 

28 novembre

Après une bonne douche nous partons en direction d’El Remate, un village au bord du Lac Peten Itza. Nous nous sommes donnés rendez-vous avec la famille H dans un endroit conseillé par les finlandais rencontrés à Chetumal. C’est un hôtel et il y a de la place pour une paire de camping cars, juste ce qu’il nous faut. La propriétaire est très gentille et souriante. Il y a une superbe vue sur le lac et l’hôtel possède son propre ponton pour accéder à l’eau, se baigner ou se prélasser dans un hamac.

Les enfants sont ravis de rencontrer à nouveau la famille H et nous partons ensemble nous baigner dans le lac. Un homme passe en moto et demande à la propriétaire de l’hôtel si c’est une classe d’école ! L’eau est chaude, les 8 enfants sautent depuis le ponton, perturbant la tranquillité d’un voyageur venu passer un moment au calme.

Nous partons à la nage vers un autre ponton immergé, probablement suite à la montée du niveau du lac depuis quelques années