Ouest Américain

30 juillet

La journée est absorbée par les courses et le trajet. Aussitôt la limite du parc franchie, nous voyons quelques cervidés (pronghorn en anglais) paître au bord de la route. Ils ressemblent à des gazelles. D’ailleurs, le paysage fait penser à la savane. « On se croirait en Afrique ! » s’exclament les enfants.

Vers 17 heures nous arrivons au Mammoth Visitor Center du Parc National de Yellowstone. Un troupeau d’élans est installé sur les pelouses arrosées, devant les bâtiments. Un ranger veille à ce que les touristes ne s’approchent pas trop près des animaux. Nos enfants sont obligés de reculer, à leur plus grand regret.

Nous passons au visitor center pour nous renseigner sur les randos et choses à voir appropriés pour les enfants. Les campings du parc sont tous complets, nous ressortons donc du parc et allons à Gardiner, village en bordure de l’entrée nord du parc, pour y passer la nuit.

Nous stationnons sur le parking de l’église, devant une aire de jeux pour les enfants. Un petit cervidé traverse la route pour venir manger l’herbe verte de la pelouse. Ensuite, il rejoint deux congénères qui sortent d’un… jardin privé ! Vers 20 heures, nous verrons un élan entrer tranquillement dans un autre jardin privé, en sautant par-dessus le muret.

31 juillet

Nous revenons dans le parc de Yellowstone et commençons dès le matin par prendre une place qui s’est libérée dans un camping. Ensuite, nous partons pour la visite des terrasses des sources chaudes de Mammoth.

Les sources chaudes ont créé de beaux bassins sur le flanc d’une colline. Sur les fortes pentes ces formations sont de forme arrondie, comme des chutes d’eau figées en pierre. Sur les pentes douces, ce sont des petits bassins séparés par des barrières naturelles. Au fur et à mesure que les barrières croissent, l’eau change de parcours. Certains endroits s’assèchent et l’eau se met à couler ailleurs. Ces dépôts sont blancs comme la neige et, là ou l’eau coule, ils sont colorés par des colonies de bactéries thermophiles capables de vivre dans des milieux extrêmes. Ce n’est pas le cas des arbres qui ne supportent pas l’eau chaude ni l’acidité des sources. « Les arbres qui sont morts, ils ont vraiment pas de chance, » remarque Maxime. « Regarder, c’est comme une forêt ! » s’exclame Justine en voyant un étang asséché avec des formations rappelant des sapins.

Un parcours en bois est aménagé au milieu de ce paysage surnaturel. Il est plus long que ce que nous nous imaginions, et nous n’avons pas pris d’eau. Or il fait très chaud, et les enfants ont du mal.

Nous nous garons non loin du visitor center pour déjeuner sur une table de pique-nique ombragée. Ensuite, c’est l’heure de l’école. Puis après une visite de l’exposition du visitor center où les enfants essaient des cornes de différents cervidés du parc nous retournons au camping.

En contrebas de notre emplacement, Maxime aperçoit des enfants, dont deux garçons de son âge. Il va faire connaissance et ramène tout le monde à notre emplacement. Après avoir essayé des jeux de société, ils vont jouer au loup. Leur petite sœur s’installe pour jouer avec Justine.

Nous faisons connaissance avec leurs parents qui nous montrent leur camping-car équipé de slides, des sortes de gros tiroirs qui sortent vers l’extérieur à l’arrêt, augmentant ainsi la surface habitable intérieure. Ces slides sont très courants ici.

1 août

Nous quittons notre emplacement de camping avec l’intention de déménager à Norris, un autre camping situé près d’autres endroits à visiter à l’intérieur du parc de Yellowstone. En route, nous voyons un coyote traverser la route devant nous.

Arrivés vers 10h, il est indiqué que le camping est complet et nous constatons qu’une file d’attente s’est formée, certains étant déjà présents depuis 8h30, les départs s’effectuant avant 11 heures. En effet, il y a peu de campings dans ce grand parc, et environ 30 000 visiteurs par jour en été. Nous renonçons au camping et partons visiter les sources chaudes voisines de Norris. Se garer près des sources n’est pas une mince affaire, nous avons de la chance de trouver une place.

Le parcours de la matinée nous amène sur un champ de sources chaudes, fumeroles et geysers en sommeil. Certains émettent un bruit sourd. La vue est magnifique.

Soudain une rafale de vent emporte le chapeau de Marie. Pourtant le temps était calme. Le chapeau atterrit pas très loin du chemin, mais impossible d’aller le rechercher : le bras n’est pas assez long et il est interdit de quitter le ponton en bois, car l’eau des sources est bouillante. D’ailleurs, on peut estimer la température d’après la couleur des colonies des thermophiles. Ici, l‘eau doit être autour de 60 degrés.

Justine et Stella fondent en larmes : « On l’aimait bien ! » « Et puis c’était rigolo de jouer avec ! » « Je voulais le porter quand je serai plus grande ! ». C’est Clara qui prêtera désormais à Marie son chapeau. Elle-même portera un chapeau rose en paille. Quand à Justine et Stella, elles se méfieront dorénavant des randos à geysers car « on peut perdre son chapeau ».

Après le déjeuner dans notre camping-car, nous entamons le second parcours. Le chemin est en partie ombragé, et c’est tant mieux car il fait chaud. Nous passons à coté d’un geyser en activité. Il crache en permanence des jets de quelques mètres. Une fois de temps en temps, il produit également des jets plus puissants.

Après la fin du parcours, nous partons vers le coté nord-est du parc, riche en animaux. Dans la vallée de la rivière Lamar, nous observons plusieurs troupeaux de centaines de bisons. Ils sont jolis, surtout les mâles avec leur crinière.

Nous voyons également un ours évoluer sur le flanc d’une montagne, mais il est trop loin pour bien l’observer.

Nous sortons du parc par son entrée nord-est et nous nous installons pour la nuit devant une chapelle, sans aire de jeux cette fois.

2 août

Nous revenons dans le parc de Yellowstone. Les bisons sont toujours là, certains s’aventurent même sur la route.

Nous faisons une randonnée qui nous avait été conseillée par le visitor center. Le parcours s’avère plus difficile que d’habitude, il grimpe sur une pente raide et le chemin est mal entretenu, presque refermé par de hautes herbes par endroits. Mais les enfants montent sans se plaindre, et nous arrivons à un joli petit lac. Une petite boucle dans la vallée d’un ruisseau entre les montagnes, et nous redescendons vers notre camping-car.

L’après-midi, nous nous rendons au sud du parc Yellowstone et longeons la rivière Yellowstone. Un belvédère permet d’admirer le canyon creusé par la rivière. La vue est belle à couper le souffle. Nous voyons près de la surface des formations en colonnes, traces d’une coulée de lave qui se serait refroidie rapidement en coulant jadis dans le lit de la rivière.

Un autre arrêt pour admirer une chute d’eau, et nous continuons en direction du sud. Vers Canyon village, nous nous arrêtons pour voir les chutes d’eau de la rivière Yellowstone. C’est splendide.

Nous continuons la route vers la sortie est du parc. Nous passons une heure dans un bouchon provoqué par de nombreux bisons présents sur la route, que les services du parc avaient le plus grand mal à faire bouger. Et qui revenaient sur la route peu après l’avoir quittée !

Nous nous arrêtons pour la nuit en pleine nature, à un point de départ de randonnées équestres, où sont présent des enclos pour attacher les animaux.

Nous sommes à plus de 2 000 mètres d’altitude. Sur la montagne en face, nous apercevons un télésiège.

L’endroit est fréquenté par les ours, il est interdit de camper sous la tente, même dans les campings, pour des raisons de sécurité. Nous demandons aux enfants de rester près du camping-car au cas où.

3 août

Un randonneur équestre arrive avec son immense remorque à chevaux alors que nous prenons notre petit-déjeuner. Lorsque nous sortons du camping car il est déjà parti en randonnée.

Nous revenons dans le parc pour visiter le lac Yellowstone et le West Thumb geyser bassin. Des sources chaudes à 95 degrés près du lac se déversent dedans et il y en a même sous l’eau du lac. Cependant, elles ne suffisent pas à réchauffer l’immense lac dont la température moyenne de l’eau en été est de 7 degrés. Il faut dire que ce lac est situé à 2 000 mètres d’altitude.

La visibilité est réduite du fait de la présence dans l’air de fumée provenant de feux de forêts lointains.

Nous remontons vers Madison, en visitant sur le chemin le Biscuit Bassin et ses magnifiques sources d’eau couleur turquoise. Autour de Prismatic Spring, des colonies de bactéries de toutes les couleurs donnent aux berges l’apparence d’arcs-en-ciel. Les bactéries vivant ici s’appellent non pas thermophiles mais extremophiles car les scientifiques ne supposaient pas la vie possible dans de telles conditions. Ici les colonies de bactéries vivent comme dans la forêt : celles vivant à la surface assurent la photosynthèse, alors que celles des couches inférieures utilisent les déchets des bactéries des couches supérieures pour se nourrir. L’étude de ces microorganismes permet d’aider à comprendre les débuts de la vie sur la Terre.

Nous visitons ensuite Fontain Paint Pot. Des bassins de boue bouillante changent d’aspect en fonction des saisons. Au printemps, lors de la fonte des neiges, l’eau s’infiltre dans la terre et ce sont plutôt des sources. L’été elles apparaissent comme des bains de boue bouillante alors qu’en automne elles se transforment en fumeroles.

Plus loin nous voyons 2 geysers, un grand et un petit. « Regardez, ils sont tous les deux en route ! » dit Justine. C’est impressionnant de voir l’eau sortir de la terre.

Nous sortons du parc par l’entrée ouest pour dormir dans ville de West Yellowstone, qui semble vivre exclusivement du Parc National. West Yellowstone est beaucoup plus grande que Gardiner située elle à l’entrée nord.

Nous nous installons pour la nuit à coté d’une aire de jeux, face à deux hôtels.

4 août

Nous revenons dans le parc Yellowstone pour voir l’Old Faithful, un geyser qui serait emblématique du parc et qui entre en activité toutes les 98 minutes environ (+ ou – 10 minutes). Nous arrivons au moment où le geyser se met à cracher. Il y a beaucoup de monde mais l’espace est aménagé de façon à pouvoir accueillir les foules de visiteurs.

Après avoir parcouru le sentier aménagé pour voir d’autres sources chaudes à proximité, nous déjeunons à l’Old Faithfull Inn, qui serait un établissement mythique du parc et dont le bâtiment en bois avec une entrée cathédrale est d’ailleurs classé et resté identique depuis plus de 100 ans.

Nous assistons à une autre éruption du geyser Old Faithful. Le jet d’eau qui s’élève vers le ciel est majestueux.

L’exposition dans le visitor center explique très bien le fonctionnement des geysers en général et du Old Faithful en particulier. Aux USA comme au Canada, le patrimoine naturel est mis en valeur par des explications qui permettent de mieux comprendre les merveilles naturelles et ainsi de mieux les apprécier. Certains panneaux explicatifs ont pu être réalisés grâce aux subventions extérieures.

A Yellowstone, le magma est à une profondeur de 5 à 13 km de la surface de la terre, ce qui est peu. Le magma réchauffe les roches, qui ont des réseaux de fractures. L’eau de surface s’infiltre dans ces fractures, où elle est réchauffée par les roches. Ensuite, si la géométrie du réseau de fractures le permet, l’eau remonte vers la surface pour donner une source chaude. Dans d’autres cas, l’eau reste sous pression dans la roche. L’eau devient surchauffée, l’eau plus froide de la surface agissant comme un couvercle. L’eau surchauffée finit par se transformer en vapeur et repousse l’eau de surface. C’est une éruption de geyser.

Clara et Marie auraient continué à visiter les geysers, mais le reste de la famille commence à saturer.

Le soir, nous sortons du parc de Yellowstone par l’entrée sud et stationnons pour la nuit avant l’entrée du parc National de Grand Teton.

5 août

Nous arrivons à Colter Bay, village du parc national de Grand Teton. Ce parc est beaucoup moins fréquenté que Yellowstone et nous trouvons un emplacement au camping. Après un passage au visitor center nous allons déjeuner sur une aire de pique-nique au bord du lac Jackson. Clara trouve une copine pour faire une partie de jeux de société.

Après le déjeuner nous faisons une randonnée au bord du lac. La vue doit être belle mais malheureusement les montagnes environnantes apparaissent voilées, toujours à cause de la fumée de feux de forêts.

Après la rando, les enfants se baignent dans le lac mais l’eau est fraiche.

Nous rentrons ensuite au camping. Il y a beaucoup d’enfants et Maxime trouve tout de suite un copain. Clara et Justine le rejoignent pour jouer tous ensemble.

Le soir, nous nous installons dehors pour dîner. Un écureuil rayé s’installe à coté de nous pour manger des graines qu’il trouve sur de hautes herbes. Les tiges sont hautes pour lui, et l’animal doit déployer des stratagèmes pour plier les tiges et attraper son repas. Sur l’arbre, un pivert vient chercher à manger. Nous pouvons l’observer à loisir.

Au Canada nous avions remarqué les plaques d’immatriculation avec de beaux dessins en fond, variant d’une province à l’autre. C’est aussi le cas aux Etats-Unis. Les plaques avant semblent être optionnelles ou non obligatoires dans certains états.