Canada

16 juillet

Golden est dans l’état de Colombie Britannique, nous avons quitté l’Alberta la veille.

Pendant que Marie met à jour le site internet, installée dans le camping-car devant l’office de tourisme de Golden, Nicolas emmène les 4 enfants pour faire les courses.

Nous approchons de la principale zone de production de fruits du Canada. Nicolas revient avec des provisions de myrtilles et cerises du Canada. Jusqu’à maintenant, la plupart des fruits que l’on trouvait dans les magasins étaient importés, sauf les pommes.

Comme famille nombreuse,  nous sommes en France clients des produits en « format familial ». Au Canada, ce qu’on appellerait en France « format familial » sont les quantités normales : beurre par 454 g, jus d’orange en 2,63 litres voire plus, lait en bouteille de 4 l, pâtes en paquet de 900 grammes. Nous avons également acheté du jus de pomme fait avec des pommes golden (excellent), alors qu’en France ce sont les variétés à jus qui sont utilisées. Les prix des produits à peser sont affichés à la livre (en gros) et souvent également au kilo (en petit) mais tout est pesé à la caisse et sur le ticket apparait uniquement le prix au kilo, unité officielle au Canada qui utilise le système métrique. Les lentilles et le riz sont emballés par paquets de 907g (2 livres).

La numérotation des maisons dans la rue se fait différemment aussi. L’écart entre les numéros correspond à la distance en pieds entre les deux maisons. Ainsi, dans une petite rue de Thunder Bay nous avons dormi devant le numéro 357, et dans une longue rue nous avons vu une maison numéro 6 mille et quelque.

Sur le parking, nous croisons un couple de français vivant aux Caraïbes. Ils ont un catamaran et gagnent leur vie en faisant des croisières pour les touristes. Leurs enfants font l’école par le CNED. Ils ont décidé de se poser quelque temps, et vont passer quelques mois dans un éco village au Canada.

Le vent se lève et de fortes rafales amènent un nuage de fumée assez épais pour cacher les montagnes. En Colombie Britannique, il n’a pas plu depuis 5 semaines et il y a de nombreux feux de forêt.

L’après-midi nous traversons Glacier National Park et passons à cette occasion encore un fuseau horaire : 9 heures de décalage avec le France désormais. Les sentiers de ce parc sont pour des montagnards aguerris, voire pour des alpinistes. Après avoir passé du temps dans le visitor center, avec un excellent accueil et des activités pour les enfants,  nous nous dirigeons vers le Parc National du Mount Revelstoke. La fumée nous suit comme si on se déplaçait dans un nuage. Pour autant, ça ne sent pas la fumée.

Le thermomètre a perdu 15 degrés depuis la veille. Nous profitons d’une accalmie entre deux averses pour parcourir dans le parc national du Mount Revelstoke un sentier parcourant une forêt pluviale de cèdres géants. Entourés de ces géants de 500 ans, nous avons l’impression d’être sur une autre planète. Cela procure un sentiment enchanteur, comme si on se trouvait dans un dessin animé, à tel point qu’à la demande générale nous avons parcouru le sentier une seconde fois, en sens inverse ! Ces arbres ont poussé peu après la découverte de l’Amérique par Christoph Colomb, et avant les voyages de Jacques Cartier.

Nous descendons vers la ville de Revelstoke pour y passer la nuit, devant une aire de jeux.

17 juillet

Nous constatons au réveil qu’un van et un autre camping-car sont venus se garer près de nous pour y passer la nuit.

Nous revenons au Parc National du Mount Revelstoke pour parcourir d’autres sentiers. La route nous amène depuis une altitude de 500 mètres jusqu’à 2 000 m.

A cette altitude il fait froid, les enfants se réjouissent de retrouver un peu de neige au mois de juillet, dans des coins exposés au nord. Ici la nature s’éveille à peine, sur certains buissons les feuilles ne sont pas encore sorties. De nombreuses fleurs, de toutes les couleurs, tapissent le sol.

Nous passons à côté d’un bâtiment, qui jusqu’en 1980 a servi de tour de surveillance des feux de forêts dans le Parc National, jusqu’à ce que la surveillance aérienne et les images satellite prennent le relais. La fumée cache toujours les montagnes environnantes.

L’après-midi nous reprenons la route. Nous arrivons dans l’Okanagan, région arboricole et viticole où des lacs formés par des glaciers sont entourés de montagnes. Le panorama aurait été superbe mais la fumée reste toujours dense. Nous continuons jusqu’à Lake Country où nous dînons à coté d’une aire de jeux aquatique, avec des jets d’eau pour les enfants et un Wifi gratuit. Une cycliste nous confirme ce qui est affiché, à savoir que le parking ferme pendant la nuit. Nous bougeons après le dîner sur un stationnement autorisé.

18 juillet

Nous revenons pour le petit-déjeuner près de l’aire de jeux aquatique à Lake Country. Les enfants s’amusent et ça nous permet de profiter du wifi au calme.

Nous avons aperçu un café qui sert le diner à partir de 16h30 (les canadiens mangent tôt) et avons acheté du bon vin local.

L’après-midi nous continuons la route, et l’école pendant ce temps là comme d’habitude, jusqu’à Summerland. Les enfants passent la fin de l’après-midi sur la plage au bord du lac. Baignade et jeux avec le sable sont au programme. Pendant que Marie les surveille une canne avec ses 7 cannetons, habituée à se faire nourrir, vient la voir. Même pas une minute après, les enfants ravis accourent et essaient de caresser les petits. La canne essaie de se sauver dans le lac mais les enfants courent derrière. La pauvre bête essaie courageusement de les intimider et finit par se sauver avec sa petite tribu loin dans le lac.

Comme souvent, grâce à notre véhicule qui interpelle pas mal de monde, nous discutons avec un canadien francophone venu s’installer dans cette région francophone après son mariage.

Nous passons la nuit tout près de la plage, avec vue sur le lac.

19 juillet

Le voile de fumée des derniers jours s’est dissipé, la visibilité est de nouveau bonne.

Nous sommes en route vers Vancouver, notre dernière étape au Canada où nous rendrons visite à Dominique et Dominique, couple de français installés au Canada de longue date et connaissance de Marie. Nous passons par le sud de Canada. La route serpente entre les montagnes, c’est la sécheresse. Il y a peu d’habitants. Nous mettrons presque une heure à trouver un endroit pour le déjeuner, la route à flanc de montagne n’offrant pas de possibilité de s’y arrêter…

Nous arrivons à Vancouver vers 18 heures. La banlieue commence à plus de 60 kilomètres du centre-ville. Lors de la traversée de la ville, le GPS nous oriente sur Hasting Street. La rue semble peu fréquentable. Il y a des gens qui semblent dormir dans la rue et des prostituées. Puis après un croisement la même rue change complètement, nous longeons maintenant des vitrines de magasins de luxe.

A noter que jusque là nous n’avions pas vu de sans-abris au Canada, même dans les grandes villes comme Québec, Montreal ou Toronto.

Dominique et Dominique habitent dans un quartier qui nous semble huppé, non loin de l’University of British Columbia. Devant certaines maisons, les annonces de vente sont écrites en anglais et en chinois. En effet beaucoup d’étrangers, surtout chinois, achètent de l’immobilier à Vancouver à titre d’investissement.

Nous nous garons dans le quartier à coté d’une école et de son aire de jeux. Mr Dominique vient nous faire un coucou le soir.

20 juillet

Nicolas sort du camping-car un sac poubelle à la main, avec l’intention de le jeter dans la première poubelle publique que l’on croisera. Un voisin détourne son chemin et prend le sac poubelle des mains de Nicolas pour le jeter dans sa poubelle !

Dominique et Dominique nous ont invités pour le déjeuner. En attendant l’heure, nous faisons un tour dans le parc voisin, où on a l’impression de se retrouver dans la forêt profonde au bout de 30 mètres sur le sentier. Or, nous sommes bien à Vancouver.

Dominique est arrivé au Canada il y a 50 ans. Au début, il pilotait des petits avions dans le Grand Nord. Il nous montre des beaux livres sur la navigation et les mémoires de famille qu’il a écrits. Les enfants sont enchantés de jouer avec de nouveaux jouets.

Nos hôtes nous parlent de la société multiculturelle au Canada. Tom nous l’a déjà fait remarquer à Toronto. Dans les écoles, un enfant sur deux vient d’une famille de langue maternelle autre que l’anglais. Apparemment, ici les écoles savent bien gérer cette situation. Il faut dire que si toutes les écoles du pays sont dimensionnées comme celles du Québec (petites classes, psychologues et spécialistes de petite enfance pour aider les enseignantes), ça rend les choses plus faciles. L’éducation a pour but d’élever des gens bien dans leur peau.

En fin d’après-midi nous faisons un tour à la plage, au plus grand bonheur des enfants. De gros cargos sont amarrés tout près du rivage.

Le soir, Dominique et Dominique repassent nous dire coucou dans notre camping-car.

21 juillet

Nous bougeons le camping-car jusqu’à un parking payant au centre-ville et partons à la découverte de Vancouver. Nous commençons par la marina puis le port des hydravions. Ils assurent notamment une liaison avec l’île de Vancouver et avec d’autres iles. Nous en voyons décoller et atterrir quelques uns. Une autre curiosité de Vancouver pour nous sont les bus, tous équipés d’un un porte-vélo pliable à l’avant, qui permet de transporter les vélos de passagers le cas échéant.

Nous visitons un show-room Tesla où nous montons dans la modèle X, gros SUV 6 places. Les enfants adorent. « Papa, il n’y pas de moteur? » demande Maxime en voyant le coffre à l’avant du véhicule.

Il y a encore de la neige en altitude dans les montagnes de l’autre coté de la baie. Vancouver a un charme particulier de par le contraste entre les immeubles modernes et les montagnes qui entourent la ville. La mer y ajoute une petite touche finale.

Après s’être promenés dans le DownTown, nous faisons le tour du parc Stanley.

Nous dînons en ville le soir. Dans la rue ou nous sommes, les restaurants des quatre coins de la planète se côtoient. Un japonais (un vrai) est installé à coté d’un resto africain, suivi d’un coréen, une pizzeria, encore un resto japonais et ainsi de suite.

La société canadienne semble être tolérante. Dans la rue, les gens sont habillés comme bon leur semblent. Dans toutes les villes nous avons vu plusieurs personnes avec les cheveux teints en couleur primaire (bleu par exemple). Sur les publicités, des gens réels de tout âge et de toute corpulence sont représentés.

Pour la nuit, nous restons au centre-ville sur le même parking payant, près de la marina. Notre dernière nuit au Canada.

22 juillet

Nous partons en direction de la frontière avec les Etats-Unis. Sur le chemin, nous liquidons notre argent liquide canadien jusqu’au dernier centime en achetant du propane et du diesel. Trop facile, dans la région de Vancouver il faut prépayer le Diesel : Nicolas dépose les 38,85 dollars restant, dont une respectable montagne de pièces, sur le comptoir du pompiste qui programme la pompe avec ce montant. La pompe s’arrête toute seule une fois la somme exacte atteinte.

Sur l’autoroute, nous voyons le panneau qui indique le temps d’attente à la frontière : 70 minutes. Nous décidons de déjeuner avant de nous y engager.

Nous avons beaucoup aimé le Canada. Les paysages sont magnifiques, les canadiens sont d’une gentillesse incroyable et sont heureux de vivre. Nous avons eu de la chance d’avoir 2 mois pour découvrir ce beau pays, et sommes loin d’avoir visité tout ce qu’il y a à voir.

Itinéraire effectué