Canada

19 juin

Nous avons passé la nuit à La Baie, près du terminal qui accueille les grands bateaux de croisière. Après la séance d’école et la mise à jour du site internet, nous partons vers la ville de Québec. Nous avons suivi le conseil du Routard et avons emprunté la route N°381. La route est belle, très peu fréquentée, passe entre les montagnes et de beaux lacs. Les pentes atteignent parfois 18% !

Ville de Québec

Avant d’arriver à la ville de Québec, nous nous arrêtons à l’office du tourisme pour avoir un plan de la ville et demander conseil pour y stationner en camping-car. Ils nous indiquent un parking (pas un camping) pour camping-car, au pied de la vieille ville, à coté du bassin Louise. Il est très bien placé, avec une belle vue sur le port de plaisance. Seul bémol, le prix exhorbitant, 70 CAD pour 24 heures, sans aucun service : pas d’eau ni toilettes ni rien. N’ayant pas trouvé mieux, nous y allons. C’est la première fois que nous payons pour passer la nuit depuis notre arrivée au Canada.

A peine garés sur ce parking, une famille française du Pas-de-Calais vient vers nous en faisant de grands signes, intrigués par notre camping-car immatriculé en France. Ils ont loué un camping car pour deux semaines. C’est la fin de leur voyage.

Nous avons pu admirer la ville illuminée depuis notre stationnement le soir de notre arrivée. D’ailleurs les bus de touristes qui font le tour de la ville passent juste derrière nous.

   

20 juin

Stella et Justine étant encore petites, le fait de ne pas avoir à marcher longtemps ni perdre de temps dans les transports pour aller en ville a été précieux pour nous. Nous partons donc à pied et commençons la visite par le marché couvert, que nous atteignons en… 3 minutes. A peine arrivés, un orage avec une pluie violente s’abat sur la ville. Nous avons ainsi le temps d’admirer tous les stands, en attendant la fin de l’orage. Il y a un vendeur de fromages locaux, mais c’est très cher. Nous nous approvisionnons en  sirop d’érable, en vin d’érable et en légumes du Québec.

La pluie touche à sa fin et nous partons pour la découverte du vieux Québec après avoir déposé nos achats dans le camping-car. La météo aura finalement été bonne le reste de la journée. Après une promenade et la visite d’une boutique de Noël, où nous croisons des français déjà croisés 3 jours auparavant aux baleines et avec qui nous discutons un peu, nous nous arrêtons pour manger dans un (vrai) restaurant. Il est spécialisé dans les produits bio et locaux, et cela pour des prix tout à fait abordables le midi. Après avoir gouté au miel des ruches du toit du resto, les enfants mangent du poulet bio de Charlevoix.

L’après-midi, nous continuons notre visite. En nous entendant parler dans la rue, quelqu’un nous aborde en demandant si nous venons de la Vieille Europe. Notre façon de parler est très différente. Ici les gens ont un bel accent comme s’ils chantaient. Et ils utilisent certains mots de façon différente.

      

Les enfants prennent une glace pour le gouter, nous en profitons pour reposer les jambes et utiliser le wifi gratuit accessible presque dans toute la ville.

La ville de Québec nous a bien plu. Elle ressemble à une ville européenne, avec sa vieille ville, ses rues animées, pittoresques, ses remparts, ses terrasses, ses monuments. Ce serait la plus européenne des villes canadiennes.

La journée a passé vite, et il est temps de rejoindre notre « motorisé ».

Nous partons le soir vers 19h pour passer la nuit sur un parking de Walmart dans la banlieue de Québec, pas très glamour mais pratique, où il y a déjà quelques camping-cars.  Au Canada on peut conduire des grands camping-cars avec un permis de conduire de voiture. Notre 1ère nuit Walmart !

21 juin

Nous profitons d’être sur le parking de Walmart pour aller chercher de la baguette fraiche pour le petit-déjeuner.

Ensuite, pendant que Nicolas fait des courses, les enfants font l’école. Puis nous faisons un saut à une dump station pour vidanger et faire le plein d’eau. Depuis que nous avons traversé le Saint-Laurent, il y a davantage d’aires de vidange, mais il faut un tuyau pour vidanger les eaux usées. Nicolas en a acheté un, et c’est bien plus pratique.

Nous prenons ensuite la route vers Montréal. La route passe sur une plaine, façonnée sans doute par le St.-Laurent, avec parfois des roches isolées ici et là.

A un moment, alors que nous roulons à la vitesse limite autorisée (100 km/h), nous nous faisons doubler allégrement par un convoi exceptionnel de grande largeur, chargé de pièces préfabriquées destinées à construire une maison en bois. Après nous avoir doublés, il s’attaque à un camion devant nous. Assez vite, il disparait.

Au Canada il y a beaucoup d’espace. Cela permet de mettre en place des solutions de sécurité routière originale. Les voies de l’autoroute sont délimitées non pas par un muret en béton, mais par une bande de terre légèrement creusée qui agit comme un bac à sable en cas de sortie de route.

Sur les petites routes, les croisements avec des chemins pour motoneiges ou pour quads sont signalés. A l’entrée des villages, il y a des signes d’interdiction de stationner en hiver, pour faciliter le déneigement. Quand aux feux tricolores, ils sont orientés à l’horizontale et sont positionnés après les croisements. Il est généralement autorisé de tourner à droite au feu rouge si la voie est libre.

Montréal

Nous arrivons le soir à Montréal. Nous nous garons en face d’un terrain sportif à environ 2 km de la station de métro Longueil – Université de Sherbrooke, dans un quartier qui nous semble très chic.

 

22 juin

Nous déplaçons le camping-car jusque la station de métro où nous le laissons sur un parking payant, et prenons le métro jusqu’au centre-ville.

Nous visitons Chinatown, la vielle ville et le vieux port où nous apercevons notamment l’immense chapiteau du cirque du soleil. Nous partons ensuite à la découverte du Reso, un réseau de rues souterraines reliant de nombreux points de la ville. D’après le descriptif, nous nous imaginons un centre commercial géant type Les Halles mais en plus grand. Nous découvrons que ce sont plutôt des galeries couvertes ou souterraines qui relient entre elles des gratte-ciels et centres commerciaux du centre ville. Dans les galeries elle-même, il n’y a pas ou peu de commerces, ça fait plutôt couloir.

Ensuite nous nous dirigeons vers le Quartier Latin. Nous découvrons une rue animée avec beaucoup de cafés sympathiques. Nous nous arrêtons dans l’un d’eux pour manger le gouter. Ils ont des brownies faits maison et un délicieux chocolat chaud 70%.

Nous continuons dans la rue Ste-Catherine, dans son côté quartier homo. La rue est piétonne et bien décorée avec des bulles de couleurs, qui forment un arc-en ciel géant. L’ambiance qui y règne est agréable. Nous aurions bien aimé nous y balader plus longtemps, mais il est temps de rentrer. Les enfants ont bien marché mais commencent à montrer des signes de fatigue.

Nous reprenons le métro, et passons la nuit sur le parking.

 

23 juin

Après un détour par une station de vidange, nous partons en direction de Toronto, située à tout de même 550 km de Montréal. Nous nous arrêtons le midi sur une aire d’autoroute pour déjeuner dans un Burger-King. Mais nous ne sommes pas les seuls à en avoir eu l’idée et face la file d’attente gigantesque, nous nous rabattons sur le plan B, pâtes à la carbonara dans le camping-car… L’après-midi, on fait l’école puis on reprend la route.

Nous quittons le Québec pour entrer en Ontario. On repasse à l’anglais au lieu du français.

Nous passons la nuit à Belleville au bord de l’eau à côté d’une aire de jeux, notre type de bivouac favori. Les arbres ont les pieds dans l’eau, il y a eu des inondations dans la région.

Nous avons aperçu un écureuil noir.

Si en France c’est la canicule depuis un mois, au Canada c’est l’été le plus pluvieux depuis 100 ans.

 

24 juin

Ce matin nous cherchons une laverie. Marie s’est renseignée auprès d’une maman de l’aire de jeux, nous pensons donc en trouver une facilement dans cette ville de 50 000 habitants et nous partons confiants.

En nous voyant faire demi-tour près de l’endroit supposé de la laverie, une personne en voiture s’arrête et nous fait signe. Il nous demande si on cherche quelque-chose et nous dit de le suivre. Pas de laverie où on nous l’avait initialement indiquée (ou on a mal compris ?). Il nous propose de le suivre  pour nous amener à une laverie à environ 2 km de là. Nous sommes impressionnés par tant de gentillesse. Ca nous a bien aidés !

Nous sommes accueillis par la propriétaire de la laverie par un « on ne voit pas ça tous les jours », en référence à notre véhicule immatriculé en France

Deux personnes dans la laverie nous font des compliments sur notre camping-car, sur sa taille notamment. Nous profitons du temps de lavage et séchage pour faire l’école aux plus grands. Justine et Stella, après avoir travaillé un peu, partent jouer avec des jouets de la laverie, où il y a un espace jeux, et elles trouvent une copine. Clara et Maxime râlent un peu, ils trouvent que ce n’est pas juste que certains travaillent pendant que les autres jouent. «Maman quand on était à la maternelle, on travaillait tout le temps ! ».

Il y a une autre belle aire de jeux en face de la laverie. Nous restons là pour manger, ainsi les enfants peuvent en profiter.

Les aires de jeux sont très bien ici, les enfants s’amusent bien.

Il est temps de reprendre la route, Il nous reste 2 bonnes heures jusque Toronto où nous n’avons pas d’idée précise sur où passer la nuit. Nous programmons le GPS sur l’adresse d’une amie de Marie, qui habite un appartement proche du centre ville de cette agglomération de plus de 6 millions d’habitants. Alors qu’il nous reste encore 50 km, nous apercevons les premiers trains de banlieue. L’autoroute prend de plus en plus d’ampleur, jusqu’à atteindre 9 voies de circulation dans chaque sens ! C’est assez impressionnant.

Toronto

Arrivés sur place, nous découvrons un quartier cossu dont nous faisons une paire de fois le tour avant de dénicher un endroit favorable pour y stationner, malheureusement pas devant une aire de jeux… mais devant une école et avec un large trottoir que les enfants coloniseront pour y jouer. Nous y resteront 24 heures. Autour de nous, il y a des belles maisons en briques rouges noyées dans la verdure.

Le soir, Sze Pei et Tom nous rejoignent pour boire un verre. Avant de venir, Sze Pei demande reconfirmation de l’adresse de notre lieu de stationnement, elle a du mal à croire que l’on puisse être garé là avec notre véhicule. En arrivant, ils vérifient la signalisation, qui effectivement nous permet d’être là, et nous expliquent que c’est un quartier très prisé, car très près du centre-ville, avec des maisons coutant entre 2 et 3 millions de dollars canadiens.

Le soir, nous voyons un lémurien fouiller dans les poubelles.

 

25 juin

Nous nous rendons compte qu’effectivement, nous sommes garés quasiment au centre de la ville !

Sze Pei et Tom passent nous chercher le matin et nous partons à la découverte de Toronto. Nous commençons par le Kengsinton Market. C’était à l’origine un quartier juif, mais maintenant il y a un mélange de boutiques de différentes origines. Les habitants de Toronto viennent ici flâner le week-end et faire des achats. Il est tôt en ce dimanche matin, et il n’y a pas encore beaucoup de monde dans les rues. Sze Pei et Tom viennent ici pour acheter des fruits et du fromage (dont du comté français), dans une fromagerie tenue par une Singapourienne…

Nous continuons par le quartier chinois. Tom et Sze Pei nous amènent pour déjeuner dans un restaurant chinois. Il y a une immense salle et à 11h15, c’est déjà pas loin d’être complet. Tom réussit à trouver une table pour 8.

La nourriture est délicieuse. Les serveurs passent avec des chariots chargés de différents mets, et les clients peuvent regarder et demander à en avoir sur leur table. Tom et Sze Pei choisissent des plats et nous nous régalons. Clara, Maxime et Justine sont curieux, goutent tout, et choisissent ensuite de continuer ou de donner le reste à papa et maman. Stella a des réticences pour gouter à des plats qu’elle n’a jamais vus. Elle goute tout de même un plat à base de bœuf ainsi que le thé et en redemande.

Ensuite nous continuons la promenade dans Toronto, quartier de l’université. C’est une ville dans la ville. On se demande comment ils ont pu avoir tout ce terrain, ça devait être une autre époque. Il y a même un grand stade.

  

Nous voyons un écureuil en plein centre-ville, les enfants sont ravis. Au Canada, les écureuils sont considérés comme nuisibles. Ils font du bruit sur les toits et abiment les plantations des jardins.

Toronto fait penser à Marie à Singapour, du fait d’un mélange de maisons et de gratte-ciels côte à côte.

Nous nous retrouvons devant le Royal Ontario Museum juste au moment ou des nuages sombres envahissent le ciel. Pour ne pas se faire surprendre par un orage, nous décidons d’y entrer. Le musée présente notamment des squelettes de dinosaures de toutes tailles, avec beaucoup d’explications très instructives. Devant le premier (qui vivait il y a 70 millions d’années) Justine veut absolument savoir comment il est mort.

Une autre salle montre des animaux empaillés du Canada. Les commentaires parlent de l’importance de respecter et de sauvegarder la faune. Clara remarque « Maman, pourquoi ils ont tué tous ces animaux s’il est si important de les protéger ? »

Nous continuons par une exposition sur les baleines bleues. Il y a 3 ans, 2 baleines bleues se sont échouées sur les plages de Terre-Neuve, après avoir été prises au piège par les glaces. Le pays a pris cette tragédie comme une opportunité d’étude sur ces cétacés mal connus. C’est un fait rarissime, normalement les baleines bleues mortes coulent. Le corps d’une baleine a été découpé, un travail gigantesque, et des échantillons ont été envoyés à différents laboratoires scientifiques à travers le monde.

L’exposition présente le squelette d’une de ces deux baleines. Nous apprenons beaucoup de choses sur ces créatures gigantesques. Les commentaires sont bilingues anglais-français, et les deux grands peuvent en profiter.

Après la visite du musée, nous nous promenons encore en peu ensemble, et ensuite il est temps de se dire au revoir. On ne sait pas quand (et si) on se reverra. Après le départ de nos amis, Justine fond en larmes. « Je voulais les revoir encore ! ». Après s’être calmée, elle demande « Maman, tu diras à Sze Pei que je l’aimais beaucoup, que j’aimerais bien la revoir et que j’ai une brosse à dents avec une princesse Disney. »

Maxime quant à lui propose que l’on prolonge notre voyage pour aller en Chine. Il a beaucoup aimé la nourriture chinoise !

Pendant notre trajet retour à pied vers notre camping-car, nous tombons sur la fin de la Gay Pride, un événement annuel à Toronto. Des gens sont en vêtements colorés, certains dansent sur des camions ou des remorques, ça plait à tout le monde. Les vitrines des boutiques dans la rue sont décorées avec des arcs-en-ciel.

Le soir nous quittons le centre de Toronto pour nous arrêter pour la nuit à la marina de Oakville. Le niveau du lac Ontario est haut, il déborde par endroits. Les pontons flottants attachés d’un côté à un point fixe sont dans de drôles de positions.

Que est-ce qui a le plus plu aux enfants ?

Clara : « Le quartier chinois. C’est beau il y a beaucoup de couleurs. »

Maxime : « Tout ! »

Justine : « Sze Pei et Tom. »

Stella : «  Le restaurant. »

Après une discussion, tous s’accordent qu’ils ont aimé Sze Pei et Tom et aussi le restaurant. Nos enfants ne finiront jamais de nous surprendre. En effet, nos amis de Toronto parlent peu le français, et nos enfants, malgré leur implication, parlent l’anglais encore moins.