26 juin
Nous passons la matinée à coté de la marina pour faire l’école, le site web et assurer la logistique. L’après-midi, nous partons en direction des chutes du Niagara. Nous sommes toujours à proximité de Toronto. C’est très peuplé et il y a beaucoup de circulation. Du fait des bouchons et des travaux, nous mettons deux fois plus de temps que prévu pour faire le trajet. Nous n’y sommes plus habitués…
Nous arrivons à Niagara Falls vers 17 heures. Nous nous garons sur un parking à 5 CAD pour 24 heures, où nous pouvons rester pour la nuit. La météo est mitigée, nous partons tout de même pour voir les chutes. Après une dizaine de minutes de marche, nous arrivons au bord di Niagara. Un long boulevard est aménagé en belvédère, nous avons une belle vue sur les chutes. C’est majestueux. Nous avons de la chance de les admirer du coté canadien car nous avons une vue de face sur l’ensemble des chutes. Nous pouvons également accéder à l’aplomb de la chute. Les chutes sont orientées de telle manière que depuis les USA, on n’a qu’une vue de côté. Malgré une averse, nous restons une à deux heures sur la promenade, que nous arpentons pour bien regarder.
Il y a beaucoup d’hôtels dont les chambres ont la vue sur les chutes.
Nous allons ensuite vers le centre ville dans l’idée de manger chez Burger King. Et là : surprise ! La rue principale est éclairée par des enseignes lumineuses de toutes les couleurs style Las Vegas. Ca clignote de partout. C’est intéressant à voir. Clara remarque qu’elle ne voudrait pas habiter ici, car ça serait trop bruyant.
Nous trouvons Burger King, mais il n’y a pas ce qu’il nous faut : pas de salade, pas de Coca zéro pour Maxime, pas la boisson à la fraise pour Stella. En plus ils ne participent pas aux promos en cours, et tout est beaucoup plus cher. Nous repartons et décidons de faire à manger et dîner dans le camping-car. Sage décision ! Aussitôt rentrés une averse orageuse éclate.
27 juin
La nuit portant conseil, en vue de la longue route qui nous attend pour traverser le Canada, nous décidons d’essayer de faire l’école en roulant, au moins lors de cette traversée, sinon il nous faudra trop de temps… Cela nous donnera 2 heures supplémentaires par jour pour faire la route lors de la traversée. Et Faire l’école les occupera, même s’ils restent sages.
Marie fera travailler Clara et Maxime à tour de rôle à l’arrière. Pendant le temps que l’un travaille avec la maîtresse à l’arrière, l’autre fait des exercices en autonomie à coté du conducteur. Maxime est enchanté par l’idée. Désormais il fera une partie de la route à l’avant.
Cette nouvelle organisation adoptée, nous partons sous le soleil pour la visite du Fort George à Niagara-on-the-Lake, petite ville située à l’embouchure du Niagara dans le lac Ontario. Ce Fort a été construit à la fin 18ème début 19ème. Les murs sont néanmoins en bois, afin d’en réduire le coût et d’en accélérer la construction. Le Saint-Laurent et les Grand Lacs offraient une voie navigable de l’Atlantique vers le Mississipi, très précieuse à cette époque. Le fort protégeait un des rares passages à terre, où il était nécessaire de débarquer les cargaisons pour passer les chutes du Niagara, un endroit stratégique à défendre.
Comme dans tous les endroits visités gérés par Parcs Canada, le patrimoine est mis en valeur par des notices explicatives et des commentaires de figurants en costume d’époque. Cela permet d’apprendre beaucoup de choses. Nous assistons à la démonstration de tirs au mousqueton. Quelqu’un nous traduit même les explications en français. Ensuite, nous visitons la cuisine du fort, où l’on peut déguster du pain frais cuit sur place dans la cheminée au feu de bois, comme à l’époque. Nous visitons aussi la poudrière, les quartiers des officiers avec mobilier d’époque, et les quartiers des soldats où les enfants essaient des costumes d’époque.
Le fort était en 1812-1813 au centre des affrontements entre les canadiens (faisant partie de l’Empire Britannique) et les américains des Etats-Unis (indépendants). La guerre de Napoléon est arrivée jusqu’à là. L’une des raisons était que les Etats-Unis, neutres, souhaitaient faire du commerce avec la France, alors que la Grande Bretagne souhaitait l’empêcher.
Nous serions bien restés au fort encore, mais Justine et Stella ont faim. Nous tentons de bouger jusqu’au centre de Niagara-on-the-Lak. Mais c’est hyper touristique, nous ne trouvons pas de place pour nous garer et nous continuons un peu avant de trouver finalement où nous stationner pour déjeuner.
L’après-midi nous poursuivons jusqu’à Elmira, le centre de la communauté mennonite. Les Mennonites sont une communauté qui n’utilise qu’une partie des innovations du siècle dernier, un peu comme les Amish. Leurs vêtements nous rappellent le 18ème siècle. Au supermarché où nous faisons les courses, il y a un espace aménagé pour garer les calèches, contenant plusieurs attelages. Certains viennent néanmoins en voiture. Et ils font des travaux avec des bulldozers. Les routes ont des bas-côtés gravillonnées sur lesquels les calèches roulent.
Nous trouvons une aire de jeux et y stationnons pour la nuit. Dix minutes après notre arrivée, une voiture de police débarque et se dirige droit vers nous. Le policier nous interroge sur notre plaque d’immatriculation, il ne comprend pas d’où on vient. Il a bien reconnu qu’on était européen mais se demande de quel pays. Finalement il est surtout curieux de savoir comment on est arrivé là et nous complimente sur le camping-car. On lui explique donc que l’on a mis le véhicule dans un cargo. Il reste interloqué ! Pas de souci, nous restons là pour la nuit.
28 juin
Nous continuons notre route jusqu’à la pointe de la péninsule-Bruce et nous croisons ou doublons encore plusieurs calèches. Notre nouvelle organisation de l’école semble convenir à Clara et Maxime. Mais Justine et Stella se plaignent car elles veulent elles aussi faire l’école.
Le soir, nous arrivons à Tobermory. C’est très touristique. Tous les parkings sont payants et limités à 2 heures, il y a beaucoup de monde. Après une petite hésitation, et étant données les prévisions météo maussades, nous décidons de prendre le traversier le soir même en direction de South Baymouth, sur l’île de Manitoba. La traversée sur le lac Huron dure 1h45.
L’eau du lac Huron est d’un bleu profond, sans une trace de vert. « Regarde, maman, » dit Justine en regardant l’eau depuis le pont du navire, « il y a deux bleus ! ». Effectivement, les tourbillons des moteurs du ferry apparaissent en bleu clair.
30 minutes après le départ, il se met à pleuvoir. Il y a des vagues, Clara a le mal de mer.
Nous faisons le point. Il reste environ 3100 km à parcourir jusque Calgary, avant d’arriver dans les Rocheuses. Les prochains jours seront essentiellement consacrés à la route.
A l’arrivée, nous passons la nuit sur le port de South Baymouth.
29 juin
Il pleut toujours. Nous avons bien fait de traverser hier soir plutôt que de visiter le Parc National de la péninsule-Bruce. Nous ne sommes pas amateurs de randos sous une pluie battante.
Nous poursuivons notre route. Les paysages ressemblent à ceux de la Nouvelle Ecosse. Ce sont des roches noires, des lacs dans des fentes laissées par la période glaciaire et des sapins. Mais la visibilité est réduite pour cause du mauvais temps, et nous ne pouvons pas en profiter.
Nous voyons de nouveau des panneaux routiers invitant à faire attention aux orignaux.
Nous nous arrêtons le midi dans un petit restaurant au bord de la route. Nous en profitons pour mettre à jour notre site web. Et ca fait du bien aux enfants de sortir du camping-car pour se dégourdir les jambes. Il pleuvra toute la journée.
Nous nous arrêtons pour la nuit au bord du Lac Supérieur, dans la région de Sault-Ste-Marie. Nous n’aurons pas la chance d’y admirer le coucher du soleil, le ciel étant couvert.
30 juin
Nous avons pour ambition de rouler jusqu’à Thunder Bay, toujours au bord du lac supérieur, soit 600 km et 7,5 heures de route selon le GPS. C’est une route type nationale, il n’y a pas d’autoroute qui traverse le Canada.
Il fait toujours mauvais. La route passe entre des collines en granit couvertes de bouleaux et de sapins, la région est parsemée de lacs ici et là. Mais il pleut toujours, et les nuages sont bas. Parfois nous apercevons le Lac Supérieur couvert de brume. Sur la plupart du trajet, cela emble inhabité.
Nous nous arrêtons le midi à un endroit infesté de moustiques.
Nous faisons toujours partie des véhicules lents. Bien que calés aux 90 km/h maximaux autorisés, nous ne doublons quasiment personne mais nous nous faisons régulièrement dépasser, y compris par les camions, énormes caravanes, autocars et rares camping-cars. Mais la circulation n’est pas du tout intense sur cet axe.
Nous parvenons comme Prévu à Thunder Bay en fin d’après-midi, trouvons une aire de jeux près de laquelle nous passons la nuit.