Québec – Gaspésie – Parc National de Forillon – suite et fin

11 juin suite

Après l’école et la visite du centre d’interprétation, nous faisons au cours d’une accalmie une petite randonnée dans le Parc National. C’est l’occasion de voir une marmotte, et de nouveau un porc-épic. Nous nous déplaçons ensuite, toujours dans le parc, pour déjeuner. Nicolas, Clara et Maxime aperçoivent une baleine longeant la côte.

Nous prenons ensuite la route en direction de Sainte-Anne-des–Monts, que nous n’atteindrons finalement pas aujourd’hui en raison d’un arrêt wifi et de conditions épouvantables : très violent vent qui nous oblige à ralentir, pluies diluviennes et routes montagneuses avec des pentes très fortes, jusque 15%, et incessantes, tantôt en montée, tantôt en descente… Les paysages sont beaux et très sauvages.

En Gaspésie comme en Nouvelle Ecosse il manque de médecins. Il y a des listes d’attente pour avoir un médecin de famille (ie médecin généraliste). Notre interlocutrice française du musée des Acadiens avait fait le choix de s’adresser à l’unité de médecine familiale d’un hôpital. Il est assuré par les internes en dernière année de formation, c’est leur stage de fin d’étude. L’établissement s’engage à donner un rendez-vous dans les 48 heures, et pour sa fille elle n’a jamais attendu plus de 24 heures.

Nous nous arrêtons au pied du phare de Cap Madeleine, où peu après notre arrivée nous sommes rejoints par un autre camping-car. C’est un grand camping-car. Au début, il essaie de se garer juste à coté de nous, mais renonce, faute d’avoir assez de place pour manœuvrer. Il se gare sur le même site, un peu plus loin. Nous avions jusqu’à présent la plupart du temps dormi sans voisinage.

12 juin

Nous poursuivons notre route vers Sainte-Anne-des–Monts, que nous atteignons dans la matinée. Rapides courses, et ensuite nous nous garons pour déjeuner en face d’Exploramer, un centre d’interprétation marine. Pendant que nous préparons le repas, les enfants jouent sur l’aire de jeux. Il y a un vrai petit bateau que l’on a mis ici pour le bonheur des petits.

Ensuite nous allons vers le parc National de la Gaspésie pour nous renseigner en vue de notre visite du lendemain.

Depuis que nous sommes arrivés au Québec nous voyons de temps en temps des maisons en pierre ou en briques. Mais c’est rare, la plupart sont en bois. Ici c’est moins cher. Le revêtement extérieur est soit en bois, soit en plastique imitation bois.

Sur place, nous faisons l’école puis sortons du parc pour stationner à un endroit repéré sur notre itinéraire aller.

 

L’endroit, avec aire de jeux, s’avère être infesté de moustiques. Il est situé en bordure d’une pièce d’eau où l’on aperçoit des habitats de castors. Nous n’avons cependant pas observé de castors à cet endroit.

Au cours de la nuit, violent orage et pluie très abondante durant une paire d’heures.

13 juin

Nous constatons que les pluies violentes de la nuit ont raviné le chemin d’accès à notre lieu de campement et creusé de profondes ornières. Nous parvenons néanmoins à en sortir sans encombre en évitant soigneusement les ornières.

Québec – Gaspésie – Parc National de la Gaspésie

Dans ce Parc National, nous nous rendons de bon matin faire le tour du mont Ernest Laforce. Nous sommes surpris que pour accéder au point de départ de cette rando, qui nous avait été conseillée la veille à l’accueil du parc National, il faille emprunter 9 km de piste (avec vitesse limitée à 70 km/heure, ce qui nous parait très élevé !). Si la piste semble belle, elle a néanmoins également été ravinée par les précipitations de la nuit. A vitesse réduite, cela se fait finalement sans problème.

Avant d’arriver au parking, nous apercevons un orignal.

Au cours des 2 heures de rando, nous n’apercevons pas d’animaux. Nous n’en avons plus l’habitude… Les sommets alentour, autour de 1000 mètres d’altitude, sont encore enneigés. Le paysage nous fait penser aux Vosges.

     

Déjeuner puis école (sieste pour les 2 plus jeunes), puis seconde rando, le lac aux Américains, sans grand intérêt selon nous.

Sur la route pour sortir du parc, nous sommes contraints de stopper en raison de la présence devant notre camping-car d’un bébé orignal au milieu de la chaussée. Il semble désemparé, reste une trentaine de secondes à tourner en rond sur la route, jusqu’à l’apparition de sa maman qui arrive en sautant depuis une paroi rocheuse très escarpée. Le bébé suit alors sa maman qui lui indique le chemin, ils enjambent ensemble la glissière de sécurité et nous, nous poursuivons notre route… jusqu’à Exploramer, là où nous avions déjeuné la veille, pour y passer la nuit à côté de l’aire de jeux…

14 juin

Matinée logistique. Pendant ce temps, école.

En début d’après-midi, nous partons pour Matane. Nous nous rendons chez Gaëtan et Carmen. Nous les avons rencontrés le samedi précédent sur un sentier de randonnée au parc national de Forillon, avons sympathisé, et ils nous ont gentiment proposé de stationner sur leur terrain lors de notre passage à Matane.

Carmen et Gaëtan habitent dans une maison qu’ils ont construite eux-mêmes. Leur approvisionnement en eau est assuré par un puits, comme apparemment beaucoup de gens dans la campagne. Nous apprenons que les maisons au Québec ont tous un étage en sous-sol afin que les fondations soient suffisamment profondes pour reposer sur un sol qui ne gèle pas en hiver, et sont ainsi beaucoup plus grandes que nous ne pensions.

Le jardin autour est magnifique il y a beaucoup de fleurs.

Nous y découvrons un très vaste terrain d’environ 2 km de long sur lequel se trouve une cabane à sucre qu’ils nous font visiter pour le plus grand bonheur de tous. C’était une activité professionnelle des parents de Carmen. Carmen et Gaëtan l’ont gardée pour le plaisir. Nous nous rendons à la cabane à sucre à l’arrière d’un pick-up, ce qui a enthousiasmé les enfants, via un chemin privé dans la propriété.

La récolte de la sève d’érable commence en avril. La terre est encore recouverte de neige. Il faut que les températures montent au-dessus de 0°C dans la journée, mais qu’il gèle la nuit. On fait alors un petit trou et la sève coule dans un récipient. Il ne faut pas le faire ni à la même hauteur, ni juste en-dessous d’un trou de l’année précédente. On récolte la sève de nombreux arbres pour ensuite le chauffer de façon à évaporer l’eau. 40 litres de sève donnent environ 1 litre de sirop d’érable.

Les enfants jouent avec Eliott, le petit fils de Carmen et Gaëtan. Eliott a 3,5 ans, comme Stella, mais c’est avec Maxime qu’il s’entend le mieux.

Les enfants ont également eu l’occasion de monter sur une motoneige (dans un garage, car pas de neige !), un traineau (idem) et de clouer des planches sur une cabane.

Gaëtan et Carmen ont passé une année en France, à Macon, quand leurs enfants étaient petits. Ils ont été bien accueillis. Et maintenant ils nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et de passion en nous faisant découvrir la vie au Québec.

15 juin

Grace à Carmen, Clara et Maxime ont pu passer la matinée à l’école. C’était leur rêve depuis un moment de voir comment est l’école ici. C’est l’école ou sont allés Carmen et ses enfants, et Eliott va y aller aussi. Nous y sommes accueillis avec une grande gentillesse. La secrétaire qui nous accueille connaissait la mère de Carmen.

L’école commence à 5 ans. Le directeur de l’école (que nous n’avons pas vu) était enseignant dans le passé. Maintenant il a 3 écoles en charge, mais n’enseigne plus. A l’école, les enseignantes peuvent compter sur une orthophoniste pour aider les enfants qui en ont besoin. Elle se déplace à l’école et a un beau bureau avec tout le nécessaire pour travailler. L’orthophoniste met en place un programme pour les élèves en difficulté. Ce programme est mis en place en classe au jour le jour par une assistante sociale, qui a en charge un ou deux élèves. L’orthophoniste peut intervenir dans des cas difficiles. Il y a par ailleurs un travailleur social, qui travaille avec les enfants en difficulté en lien avec le milieu familial. Une sexologue qui intervient également. J’espère ne pas m’être trompée dans les titres des différents intervenants.

Les enfants sont bien accueillis. Maxime est parti dans la classe. Lorsque nous visitons l’école, nous voyons Clara avec un groupe d’élèves qui lui font visiter les lieux.  Elle a l’air aux anges.

Dans cette école, il y a environ 100 élèves. Les classes comportent entre 15 et 17 élèves.

Le midi, les enfants mangent à l’école ou bien rentrent chez eux en bus scolaire.

La cour d’école n’est pas clôturée, et le soir et le week-end les enfants peuvent venir jouer sur l’aire de jeux.

Carmen confirme notre sentiment d’être en sécurité à Québec. C’est peut-être différent dans les grandes villes, mais ici on se sent en sécurité.

Au Québec il existe un programme des Cubes d’Energie à destination des enfants.  L’objectif est de favoriser la pratique des activités physiques en-dehors de l’école. Les enfants remplissent, avec l’aide de leurs parents, des grilles. En fonction du type d’activité et de la durée ils gagnent des cubes d’énergie.

Carmen nous montre également les boites à livres. Il y en a dans toutes les villes et les villages du Québec. On peut prendre des livres et les déposer dans la boite d’un autre village. Ca nous rend bien service, car nos jeunes lecteurs dévorent les 29 kg de livres emportés avec nous plus vite que nous n’avançons.

Carmen nous raconte comment son grand-père chassait l’orignal l’hiver. Il partait avec du lard, du thé et un couteau. La nuit, il faisait un feu dans un arbre et se couchait à côté. Dans la neige l’orignal ne pouvait pas courir vite ni longtemps.

Pendant la Grande Dépression, les canadiens des villes étaient en manque de nourriture. Le gouvernement canadien a encouragé l’installation dans les campagnes. Il donnait des terres et des semences, mais il fallait défricher.

Un très grand merci à Carmen et Gaëtan pour ce moment fort ! Chapeau !

En début d’après-midi, nous nous dirigeons vers l’embarcadère du ferry de Matane à destination de Baie-Comeau. Sur le chemin vers le ferry, nous effectuons toutes les commodités en un temps record, en 3 escales : plein de diesel, d’eau potable, de propane et vidange des toilettes et des eaux grises. La totale.

Ce ferry neuf et très agréable, avec wifi gratuit à bord, traverse l’estuaire du Saint-Laurent. Il nous mènera sur la côte nord en environ 2h30.

Arrivés à Baie-Comeau, nous cherchons un endroit où dormir et atterrissons au bord d’une plage sur le Saint-Laurent… près d’une aire de jeux, notre spot favori. Le camping-car est à moins de 10 mètres de l’eau, le tout sous un soleil radieux.

Carte résumant notre parcours pour nos trois premières semaines :