Ile du Prince Edouard – suite
Le 4 juin matin, nous nous dirigeons vers le Pont de la Confédération. Cet impressionnant pont à péage de 13 km de long relie l’Ile du Prince Edouard au continent. Avant d’emprunter ce pont, nous nous arrêtons au centre d’information pour déjeuner, utiliser le wifi pour les parents et l’aire de jeux pour les enfants. Nous faisons également l’école bien que ce soit dimanche. En effet, nous préférons faire des journées d’école plus courtes mais avons l’intention de faire l’école tous les jours, sans weekend, jours fériés ou vacances.
Après avoir traversé ce pont, nous changeons d’état.
Nouveau Brunswick
Nous entrons au Nouveau Brunswick et roulons jusque Moncton où nous nous arrêtons faire le plein d’eau propre et vider les eaux usées.
Lors de cet arrêt, une française accompagnée de sa fille, ayant remarqué notre véhicule français, vient nous saluer. Ils ont émigré ici en famille il y a deux ans et y trouvent l’ambiance bien plus paisible qu’en France. Ils ont trouvé du travail toute de suite. Elle travaille à l’école en tant qu’AVSN, son mari conduit des bus scolaires. L’école est seulement le matin pour les petits, et jusqu’à 16 heures pour les lycéens.
Nous poursuivons notre route en direction de Hopewell Rocks et nous trouvons en chemin un lieu propice pour y passer la nuit, à côté d’une aire de jeux pour enfants et de toilettes. Le luxe !
Le lendemain matin, brève visite par opportunité au musée du chemin de fer voisin de notre lieu de stationnement pour la nuit. Le musée est fermé mais l’on peut déambuler parmi les wagons et locomotives, sans toutefois pouvoir y entrer.
Ensuite nous nous rendons au Hopewell Rocks.
Lors de la première promenade, nous rencontrons un écureuil que nous observons longuement manger des pommes de pin.
Ecole en attendant la marée basse, puis visite de la plage à marée basse. Nous sommes au fond de la baie de Fundy, qui connait des marnages les plus forts du monde. C’est dû à la combinaison de deux effets. D’une part, la baie de Fundy agit comme un entonnoir. Au fur et à mesure que le courant de marée s’y engouffre, la baie devient de plus en plus étroite et de moins en moins profonde. Mais ici, il y a également la longueur de la baie qui joue un rôle. Le temps que la vague de marée haute fait l’aller-retour dans la baie pour revenir se jeter dans la mer, elle rencontre à la sortie la marée suivante. Le phénomène se trouve ainsi amplifié.
La hauteur de la mer varie entre 10 et 14 m en fonction des coefficients de marée, pour dépasser 16 m lors des marées exceptionnelles. A titre de comparaison, le 7 juin la haute mer atteignait 11,8m à Hopewell Rocks, alors qu’à Shediac (de l’autre coté de presqu’île) c’était 1,3m.
Sur la plage de Hopewell Rocks, les visiteurs peuvent être piégés par la marée. Le parc met en place une surveillance pour s’assurer que tout le monde rentre à temps.
En fin de journée nous revenons au même endroit que la veille pour y passer la nuit.
6 juin
Après les courses, direction Bouctouche que nous atteignons après une bonne heure de route. Nous marchons sur le sentier de la dune de Bouctouche. La plupart des sentiers que nous avons empruntés au Canada sont très bien aménagés, avec pont ou passerelle pour les passages difficiles, panneaux explicatifs, toilettes… C’est très agréable et facile de s’y promener, surtout avec des enfants.
Nous voyons par ici des drapeaux acadiens. C’est un drapeau français avec une étoile. Les acadiens ont réussi a conserver la langue française en 200 ans de lutte.
Nous passons ensuite la nuit stationnés au visitor’s center, avec une très belle vue, une grande pelouse où les enfants jouent à l’épervier, un robinet d’eau à disposition et en face une laverie ouverte jusque 22h où nous en profitons pour faire la lessive.
Nous pensions ensuite nous diriger vers Caraquet mais, le village historique acadien que nous voulions visiter n’ouvrant aux visiteurs qu’à partir du 11 juin, nous décidons de rallier directement le Québec.
7 juin
Une personne vient nous aborder alors que nous allons partir de Bouctouche. Ayant remarqué notre plaque d’immatriculation européenne, il nous demande de quel pays nous venons. Il est content quand on lui dit de France et commence alors à parler français. Il nous indique la rando que nous avions faite la veille, dit que pas mal de choses sont encore fermées car la saison touristique n’a pas vraiment commencé (nous l’avions aussi remarqué), et nous souhaite la bienvenue et bon voyage en Acadie.
Notre intention pour cette journée est essentiellement de rejoindre le Québec, région de la Gaspésie. Cela représente environ 450 km, notre plus grosse journée de route depuis notre arrivée.
Le midi, nous nous arrêtons à Beresford où nous déjeunons en plein air sous un soleil magnifique sur une table de pique-nique en bord de mer. Nous faisons également l’école sur cette même table en bord de mer, pendant que Stella fait la sieste, puis reprenons la route.
Les routes canadiennes sont rarement en très bon état malgré de nombreux chantiers, probablement à cause de la rigueur des hivers. Il y a souvent de nombreux trous, même sur les routes principales. Il faut rester vigilant. Les autoroutes sont rares mais on avance tout de même bien sur des routes type nationale ou départementale car les villages sont aussi très très rares, de même que les feux et ronds-points, que nous n’avons vus qu’en ville pour l’instant.
Le respect des limites de vitesse par les locaux relève de la légende. Nous roulons souvent à la vitesse maximale autorisée mais nous nous faisons systématiquement doubler, même par les camions qui ici roulent aussi vite que les voitures malgré leurs 2 remorques, y compris sur autoroute. En 2000 km depuis notre arrivée, nous n’avons vu aucun radar, ni fixe ni mobile, et aucune présence policière au bord de la route. C’est assez surprenant.
Le respect des piétons par les automobilistes est déconcertant. Lorsqu’un piéton s’approche de la route, même à encore 2 mètres du bord du trottoir, les automobilistes s’arrêtent très en amont, à une trentaine de mètres du lieu de passage supposé du piéton. Comme piéton, nous ne sommes pas habitués à ça.
Lorsqu’un bus scolaire s’arrête, les voitures s’arrêtent également y compris ceux qui arrivent en face pour laisser passer les piétons.
Le nombre de stations à essence est très élevé. Et il n’y a pas de stations dans les super ou hypermarchés.
En fin d’après-midi, nous arrivons au Québec, région de la Gaspésie. Nous changeons de fuseau horaire par la même occasion : 6 heures de décalage avec la France au lieu de 5 heures au Nouveau Brunswick.
Nous longeons la cote, jonchée de troncs d’arbres rejetés par la mer.
Nous nous arrêtons pour la nuit à Caplan en bord de mer, de nouveau à côté d’une aire de jeux et de toilettes. Ça convient à tout le monde, même si une heure de route auparavant ils avaient vu une meilleure aire de jeux…
Québec – Gaspésie
Nous commençons par visiter le musée des Acadiens à Bonaventure. La personne qui nous accueille est française. Elle a fait des études dans le tourisme mais ne trouvait pas de travail en France. Elle est venue s’installer ici il y a 5 ans et a trouvé du travail facilement. Elle a été bien accueillie et s’est intégrée facilement.