23 mai
Départ de Bretagne de bon matin sous un soleil radieux en direction de la région parisienne.
Après quelques kilomètres, interrogation au sujet de notre voiture qui semble ne pas avoir sa pêche habituelle. Problème résolu au bout d’une heure et demie après s’être rendu compte qu’un membre de la troupe avait malencontreusement appuyé sur le bouton ECO.
Evitement sur l’autoroute à la sortie de Rennes d’un seau (!) tombé d’une voiture (!) que l’on s’apprêtait à doubler. L’écart fait sur la route pour éviter l’obstacle a surpris et inquiété les enfants qui ont eu peur. Justine était cependant restée sereine, déclarant qu’elle pensait que l’on arrivait en montagne.
Arrivée à la mi-journée en région parisienne. Déjeuner en plein air. Préparation de notre voiture en vue de son hibernation et entrée au chausse-pied dans sa tanière pour les 10 prochains mois. Dîner en plein air également.
24 mai
Réveil avant l’aube, départ du RER à 7h en direction de l’aéroport. Arrivée à Roissy largement dans les temps, les aléas envisagés pour le trajet ne s’étant pas matérialisés.
Départ pour Halifax (Canada), via Francfort et Montréal. Au moment du décollage, Justine et Stella, qui prennent l’avion pour la première fois, sont hilares, l’accélération devant leur faire penser à un manège. Peu après le décollage, Justine demande si l’on va s’arrêter pour manger…
Lors du vol transatlantique, nous avons vu par la fenêtre les forêts enneigées et les lacs gelés du grand Nord. On se demande quand est-ce que les plantes et les animaux ont le temps de vivre ici entre deux hibernations. Même aux abords du St Laurent (coté 7 îles) les lacs sont encore gelées (voir la photo).
Vols pas trop en retard, ce qui nous a permis de ne pas rater de correspondance malgré un timing assez serré (1h40 pour chaque correspondance). Assez short tout de même à Montreal lorsque notre vol arrive avec 30 minutes de retard, qu’il faut passer l’immigration, récupérer les bagages bien qu’ils soient déjà enregistrés jusque leur destination finale, passer la douane, redéposer les bagages, repasser les contrôles de sécurité, le tout avec 4 enfants crevés (trop occupés avec les tablettes individuelles de Lufthansa du vol Francfort – Montreal, ils n’ont pas eu le loisir de dormir…), sans oublier les centaines de mètres de couloirs et les dizaines d’escaliers mécaniques. Finalement notre vol suivant avait aussi du retard (non annoncé), on aurait pu prendre tout notre temps.
Arrivés à Halifax, on récupère notre voiture de location pour aller jusque l’hôtel après avoir bien patienté au comptoir du loueur Budget où, bien qu’il n’y avait que nous, l’unique employée était très prise par le téléphone. En sortant du hall de l’aéroport pour aller prendre possession de notre véhicule, émerveillement des enfants face au parc automobile canadien. On réussit à trouver l’hôtel malgré un GPS intégré à la voiture qui n’avait pas d’idée claire sur la localisation du véhicule, et notre GPS portable qui ne trouvait pas de trajet car il se croyait toujours en France et ne captait pas les satellites.
A l’hôtel, la carte de paiement ne passe pas. Pas grave, on en sort une autre qui, elle, fonctionne. Notre suite familiale, prévue pour 6 et réservée pour 6, s’avère n’avoir que 4 couchages. Appel à la réception, qui envoie quelqu’un pour transformer un canapé en lit, amener draps, couettes, draps de bain, etc… Pour nous il est 3h du matin (22h heure locale). Tout le monde est couché. Demain est un autre jour.
25 mai
Le décalage horaire faisant son œuvre, réveil naturel très très tôt. Ca ne tombe pas trop mal, le programme est chargé et si on veut être quasi certain de récupérer notre camping-car aujourd’hui, il ne faut pas trop trainer car le parcours comporte pas mal d’étapes.
On s’arrête d’abord à un distributeur Scotia Bank pour (tenter de) retirer des dollars canadien. Celui-ci est censé se trouver à mi-chemin entre l’hôtel et le transitaire. Repéré en avance sur le site internet de la banque et sur le street view de notre ami google, il a cependant bien fallu se rendre à l’évidence de la réalité : d’agence bancaire et de DAB il n’y a plus, c’est maintenant une pharmacie… internet ne sait pas encore tout…
C’est donc sans monnaie locale que nous nous rendons chez le transitaire récupérer des documents. Jusque là tout va bien. Ensuite pour aller à la douane il faut passer par un pont payant et c’est là que ça se complique car on ne peut payer qu’en liquide et on n’en a pas. Pas non plus de distributeur dans les parages. On fait donc une vingtaine de minutes de détour pour éviter ce pont.
Arrivés au bureau des douanes, nous obtenons notre tampon après avoir répondu à quelques questions et présenté les documents requis.
Direction le port. On le trouve, on voit même notre camping-car au loin et à travers les grillages, mais il nous a fallu du temps pour débusquer l’entrée. Obtention du laisser-passer, enfiler le gilet jaune, accompagnement jusqu’au véhicule. Tout a l’air OK.
On récupère donc le camping-car intact et son contenu, transfère nos affaires de la voiture vers le camping-car, rend la voiture de loc.
Les enfants ont bien aimé la Dodge grand caravan que l’on a eue, pour des raisons diverses. Justine parce qu’elle brillait, Maxime parce qu’il y avait un écran au plafond à l’arrière, Clara car elle avait des bouches d’aération réglables à l’arrière. Elle avait aussi des sièges en cuir et des gadgets que l’on n’a pas eu le temps de tester.
Puis il faut faire le plein de gazole du camping-car à 1/2 tarif par rapport à la France, trouver du gaz pour mettre dans notre réservoir de GPL (pour le fonctionnement des équipements intérieurs du camping-car), trouver de l’eau et faire les courses.
Ca y est, mission accomplie, tout est fait, ça nous a pris la journée mais c’est ce qu’on avait prévu.
On s’est vite rendu compte qu’avec notre véhicule français, on ne passe pas inaperçu, pas mal de personnes viennent nous parler, on nous regarde quand on nous double sur la route, certains font le tour du véhicule quand on est garé. Ca éveille la curiosité et facilite les contacts.
Nous passons la nuit à Peggy’s Cove, en stationnement libre avec vue sur mer mais sous un déluge.
26 mai
On commence par appeler la banque qui nous avait envoyé un mail pour nous signaler une opération suspecte de paiement par carte bancaire sur internet le 24 mai en dollars canadiens. Ils veulent savoir si nous sommes à l’origine de l’opération ou pas. L’histoire n’étant pas claire, on n’a pas su leur répondre par mail. En fait ce n’était pas un paiement mais une pré autorisation, d’un montant différent de la facture finale, et pas vraiment une opération puisque c’était l’hôtel le jour de notre arrivée où cette carte n’avait pas fonctionné. Rien de bien grave donc.
Visite à l’office du tourisme de Peggys Cove qui nous confirme la météo maussade pour toute la journée. Du coup nous commençons l’école, Maxime est enthousiaste, Clara a plus de mal à s’y mettre.
Nous rangeons aussi dans le camping car les affaires que nous avons emmenées en avion. Tout rentre, pas de souci, il, reste même encore de la place.
Toujours le déluge. Nous nous rabattons pour l’après-midi sur le fisheries museum of the atlantic à Lunenburg, très instructif. L’abondance de poisson aux abords de Terre Neuve est due au courant froid qui descend en longeant la côte. Il est riche en nutriments, contrairement au Golfstream. Ce courant arctique amène par ailleurs le froid. Halifax se trouve à la même latitude que le Sud de la France. Pourtant, le paysage et la flore sont ceux de la Carélie, une région en Russie à la frontière avec la Finlande. Les feuilles de bouleaux sont à peine sorties, et sur certains arbres il n’y a que des bourgeons.
Le musée souligne l’importance de préserver les océans. Après les conseils classiques, en dernier vient la proposition de rejoindre une association (de son choix) dédiée à la protection du milieu marin.
Il fait froid, 9°. Le journal local parle de l’augmentation de la température de l’Atlantique cette année (et de risque accru de tempêtes). Cette augmentation doit être localisée loin d’ici, il manque 7° pour atteindre les températures normales pour la saison.
En fin d’après-midi, lors d’une accalmie, balade en ville pour admirer les jolies maisons colorées. Départ pour le charmant Mahone bay où nous déambulons, achetons une pizza à cuire dans notre four pour le dîner et passons la nuit en bord de mer, face à 3 (!) églises situées côte à côte : évangélique, anglicane et united (?). La concurrence est rude sur le marché de la foi.
Ici les jardins ne sont pas clôturés. Certains mettent dans leur jardin des panneaux avec le nom et l’affiliation politique de la personnalité choisie en vue des prochaines élections.
27 mai
Météo moins mauvaise. Toujours gris mais plus de pluie. La visibilité s’étant spectaculairement dégagée, réveil avec un point de vue superbe sur la baie et le port un peu plus loin, à un horaire qui devient correct. Le décalage horaire tend à se résorber.
Passage à l’office du tourisme de Mahone bay. Nous y sommes à 9h30, ça n’ouvre qu’à 11h… Nous restons tout de même une petite demi-heure à proximité pour profiter du wifi, relever nos emails et résoudre un problème de cartographie sur le smartphone : les fonds de carte ne s’affichaient plus sur aucune application, ce qui est plutôt très embêtant pour des camping-caristes comme nous de 2017 qui utilisent des applis spécialisées et la géolocalisation (ioverlander, allstays, wattsapp, etc…) Après quelques recherches, on trouve qu’un remède peut être d’activer le fuseau horaire automatique, ce que l’on s’empresse de tester et miracle, tout refonctionne. Comprenne qui pourra quel pourrait être le lien entre fond de carte et fuseau horaire…
Le parc automobile est ici différent. Il y a beaucoup de 4×4 (dont pick-ups), des tricorps, breaks et monospaces. Il y a peu de bicorps et encore moins de petites citadines, même si l’on a aperçu une Fiat 500.
Challenge du jour : des courses un peu spécialisées comme un tuyau d’eau pour faire le plein du camping-car, ayant constaté au premier plein qu’on ne pouvait pas raccorder le notre au robinet canadien malgré nos 4 types de raccordement, une fiche électrique canadienne pour raccorder notre véhicule au réseau, via un transfo110/220 V quand on ira au camping, et trouver des chaussures pour Stella. Petit problème, on n’a aucune idée dans quels magasins trouver ça.
Nous retournons sur Halifax où nous devions de toute façon passer pour nous diriger vers nos prochaines destinations. En chemin, 2 biches courent le long de la route pendant plusieurs secondes. Arrêt à un grand centre commercial. On tombe sur home depot où on trouve finalement le raccord Gardena local qui, après un doute sur le diamètre côté tuyau, s’adapte parfaitement au notre. Plus compliqué pour la fiche électrique où il ne semble pas y avoir de vrais standards : il y a des 15 ampères, 20 ampères, 30 ampères, 50 ampères, et au dessus de la 15 ampères, il y a pour chaque ampérage différentes dispositions et formes de broche (donc plusieurs types de 20A par exemple). Le vendeur n’en sachant pas plus que nous, on repart avec la 15 A de type domestique, on verra bien, sachant que beaucoup de campings ont des raccordements 20, 30 ou 50 A…
Pour les chaussures de Stella, on a déjà échoué au Walmart jeudi dernier, où nous sommes restés perplexes sur les pointures : il lui fallait apparemment entre 9, trop petit, et 10, trop grand, mais il n’y avait pas de demi-pointures. On tente un magasin de sport genre Intersport mais rien ne convient. A quelques magasins de là, on finit par trouver, elle est enchantée. On a également trouvé un magasin spécialisé pour acheter de la bière, les supermarchés ici ne vendent pas l’alcool.
Sur le parking, un canadien à qui notre camping-car a tapé dans l’œil nous aborde pour nous demander quel en est le fabricant. Il est très impressionné qu’il y ait 6 places… Il n’avait apparemment pas vu qu’on avait des plaques françaises, il est déçu que ça ne soit pas commercialisé localement… On lui propose tout de même de visiter, et ça lui plait bien. Etant lui-même camping-cariste, on en profite pour lui demander si la fiche électrique 15 A achetée fait l’affaire pour se raccorder au camping. Il dit que c’est bon si on n’a pas de clim, n’en ayant pas, ça devrait donc être OK.
Pendant qu’on déjeune au Burger King, on reçoit un mail de qqun d’Halifax qui a vu notre véhicule et consulté notre site. Il nous souhaite un bon voyage !
On poursuit notre route en direction de l’ile de Cape Breton. Soudain une forte odeur de gaz dans notre véhicule. On s’arrête pour voir s’il y a un problème. Pas d’odeur dans le coffre à gaz mais odeur présente dans le véhicule. On vérifie la fermeture des robinets, tout semble OK. L’odeur finit par disparaitre et n’est pas réapparue, on a dû traverser un nuage de gaz…
On s’arrête en chemin pour la nuit sur un petit parking en bordure de forêt, départ de sentiers de découverte.
28 mai
Il ne pleut pas, et nous en profitons après l’école pour faire notre première balade dans la forêt canadienne. Les arbres se réveillent à peine après l’hiver. 4,4 km dans le pays des Mi’kmaq, les tribus indiennes qui vivaient ici jadis. Pour les Mi’kmaq, il était important d’être en harmonie avec la nature et ceux qui vivaient sur leur terre avant eux. Les panneaux donnent les explications sur la vie des Mi’kmaq en anglais et en langue autochtone (on suppose). C’était des habiles chasseurs dont on date l’installation dans le coin à il y a 9000 ans. Les Mi’kmaq se déplaçaient au cours de l’année, entre autres pour chercher des pierres pour fabriquer les outils. Des outils des Mi’cmaq ont été retrouvés à travers l’actuel Canada et en Nouvelle Angleterre, un cas unique de dispersion géographique aussi large.
Durant cette balade à pied, nous retrouvons en pleine forêt l’odeur de gaz détectée hier dans le camping-car. Ca doit être un phénomène naturel.
Un peu de route l’après-midi, tout le monde fait la sieste pendant le trajet.
Arrêt à Port Hood, sur l’ile de Cape Breton, au bord de la plage. Plein soleil mais pas mal de vent. Les enfants jouent 1h sur la plage puis nous allons brièvement arpenter le sentier côtier. Présence dans les marécages derrière la dune de nombreux oiseaux qui nous sont inconnus. Des locaux viennent y admirer le coucher de soleil. Nous y restons stationnés pour la nuit dans un cadre idyllique.