22 septembre
Notre destination est Walnut Canyon National Monument. Marie l’avait repérée quelque part en préparant l’itinéraire mais ne se souvient plus de quoi il s’agit exactement…
Il fait 17°, nous avions perdu l’habitude de la fraicheur.
Il y a beaucoup de voitures sur le parking. Le Visitor center se trouve au bord de l’étroit canyon. La couche inférieure de roches du canyon est composée de dunes pétrifiées. Les motifs en diagonale sont les traces de la forme des dunes. Ces motifs permettent aux scientifiques d’évaluer les changements de direction du vent. Les roches de la partie supérieure sont d’origine marine. Dans les deux couches de roche marine plus tendres que le reste, et donc plus érodées, les amérindiens avaient construit des habitations. Les habitations permanentes du canyon datent de l’an 1100 environ, après qu’une éruption volcanique au nord de Flagstaff ait poussé les indiens y habitant à déménager.
Nous commençons par le sentier qui descend vers les ruines de ces anciennes habitations. Ce sentier a été construit pendant la Grande Dépression, dans les années 30. Lorsque le chômage a atteint 25%, le président Roosevelt a créé les Civilian Conservation Corps. C’est l’époque de la construction du barrage de Grand Coulée visité en juillet sur la route vers Glacier National Park. Les jeunes hommes, entre 17 et 19 ans, pouvaient s’engager pour 6 mois. Ils apprenaient un métier et recevaient 3 repas et un salaire de 1 USD par jour, dont une bonne partie était envoyée à la famille. Nous avons déjà vu des réalisations des CCC dans d’autres parcs nationaux.
Ici les ruines sont ouvertes à la visite. Les enfants sont enchantés par la promenade, ils marchent d’une habitation à l’autre.
Nous avons rencontré un ranger bénévole qui a créé un blog consacré au Walnut canyon : http://walnutcanyonnationalmonument.blogspot.com/.
Nous marchons ensuite sur un autre sentier moins long, en haut du plateau.
Pour la nuit, nous sortons du parc et nous nous engageons sur une route revêtue de cailloux, sur les terres du Bureau of Land Management. Le long de cette voie, on trouve des emplacements pour camper gratuitement, avec des foyers pour faire du feu. Contre toute attente, nous sommes loin d’être seuls. Beaucoup d’emplacements sont occupés. Nous trouvons tout de même un emplacement pour passer la nuit, à coté d’un genévrier.
La journée était déjà fraiche, le thermomètre baisse encore après le coucher du soleil. Nous sortons les bonnets et les vestes d’hiver pour les enfants.
23 septembre
La météo avait prévu 0°C. Effectivement lorsque nous nous levons il fait très froid.
Il est grand temps de faire les courses. Ca tombe bien car nous arrivons à Flagstaff.
Après avoir fait le ravitaillement, puis une heure trente de route à travers une forêt de résineux, nous arrivons au Grand Canyon National Park, dans la partie South Rim. Nous passons devant l’aéroport avant d’entrer dans le parc. Bien que ça soit la basse saison, il y a du trafic d’hélicoptères. Nous tentons un arrêt chez McDo dans le but de joindre l’utile à l’agréable, à savoir prendre un milkshake ou un smoothie pour le goûter et mettre à jour notre site internet. La piètre qualité du Wifi ne nous permettra pas de mettre en ligne nos dernières aventures.
Beaucoup de monde sur le parking du Visitor Center de Grand Canyon ! Qu’est-ce que ça doit être en juillet-août ! Un employé du parc, plein de bonne volonté mais vraisemblablement las de répéter la même chose, nous renseigne sur les lieux à visiter.
Pour dormir, nous allons dans la forêt juste à la sortie du parc, le camping étant complet. Après environ 500 mètres de piste nous nous garons sur un emplacement équipé d’un foyer à feu, non loin d’un 4×4 équipé d’une tente de toit.
C’est un couple d’anglais qui traverse l’Amérique du Nord au Sud en un an. Voici leur site web : RnRontheroad.com.
Le soir, un élan mâle aux bois proéminents traverse majestueusement la forêt à 50 mètres de nous. Pendant la nuit nous entendons des élans crier dans la forêt.
24 septembre
Nous nous levons vers 7 heures, nos voisins anglais sont déjà partis. Nous nous mettons en route vers 9 heures, il fait 4°C, nous sommes à 2 400 mètres d’altitude.
La journée commence par la visite de Hermit Road, accessible uniquement en navette gratuite. La chance nous sourit, une place de parking à deux pas de l’arrêt de bus se libère pour nous.
Nous avons beau être près du bord du Grand Canyon, le paysage ne permet pas de le deviner. En avançant de 100 mètres en direction de l’arrêt de bus, le Grand Canyon du Colorado apparait. La vue est à couper le souffle, le Colorado est 1 600 mètres plus bas. Dire que nous avons dormi au bord de cette rivière il y a une quinzaine de jours !
La route empruntée par la navette passe à proximité du bord du canyon et nous profitons de la vue pendant le trajet. Au retour nous descendons à un arrêt intermédiaire et longeons le canyon sur 2 kilomètres en marchant.
Le chemin passe près du bord du canyon. Il est par endroit possible d’apercevoir le Colorado. Nous tenons les enfants par la main. Regarder vers le fond du canyon donne le vertige à certains d’entre nous.
Il y a un peu de monde aux points de vue situés près des arrêts de la navette. En revanche sur le sentier nous croisons une dizaine de personnes au grand maximum.
L’après-midi nous marchons près du visitor center. Ici il y a beaucoup de touristes. Certains prennent de sacrés risques pour faire une belle photo d’eux avec le Grand Canyon en arrière-plan.
Nous retournons le soir dormir au même endroit que la veille, sans voisins cette fois. Les enfants sont ravis d’aller chercher du bois qu’ils ont caché le matin même, pour faire du feu.
Plus tard dans la soirée nous entendons de nouveau les cris d’élans dans la forêt.
25 septembre
Nous ressortons du parc national du Grand Canyon par l’est avec l’intention de visiter ultérieurement la partie nord du parc, North Rim. A la sortie du parc, la route descend doucement en suivant la pente du plateau. Pour le déjeuner nous nous laissons tenter par Burger King à Cameron, vague localité située au milieu de nulle-part. Le Wifi étant excellent, nous mettons à jour le site web.
Nous arrivons en début d’après-midi à Marble Canyon. A la laverie, sous-dimensionnée pour une famille de 6 et où nous passerons de ce fait nettement plus de temps que d’habitude, nous croisons un couple de lyonnais. Ils ont décidé de tenter une nouvelle expérience et de s’installer au Québec, au moins pour quelques années. Avant de commencer leur nouvelle vie, ils visitent l’Amérique du Nord en dormant dans leur monospace.
Nous allons pour la nuit au petit camping de Lee Ferry, dans le site de Glen Canyon, où nous avons la vue sur le Colorado. Le panorama est splendide, le soleil couchant met en valeur la couleur rouge des rochers du canyon. Lee Ferry est un lieu de départ de raftings pour la descente du Colorado à travers le Grand Canyon. Nous entendons depuis le camping le bruit sourd de la rivière.
26 septembre
Nous marchons au bord du Colorado. Le sentier commence à Lee Ferry et nous voyons des rafts se préparer au départ. L’expédition dure de 3 à 15 jours.
Maxime, notre aventurier, marche sans s’en rendre compte sur la queue d’un lézard qui traversait le sentier devant lui. L’animal se débarrasse instantanément de sa queue et disparait. La queue continue à bouger vigoureusement pendant quelques minutes.
Marie se demande comment Maxime est parvenu à marcher sur un lézard. Elle n’a pas réussi à en prendre un en photo lors de cette balade tellement les lézards couraient vite.
Pour le déjeuner nous nous installons en face de rapides du Colorado. Nous voyons passer des rafts, qui accélèrent.
Nous profitons de la proximité d’une station de vidange pour que les petits se douchent dans le camping-car. Après que Clara et Maxime se soient douchés, un petit ruisseau coule dans la soute pour se déverser à l’extérieur via l’escalier de la porte d’entrée du camping car.
Nous vidons tout le contenu de la soute sur le parking, épongeons immédiatement et faisons sécher au soleil ce qui en a besoin. Après examen de la situation et quelques expérimentations et investigations pour cerner le problème, il s’avère que nous pensons avoir endommagé l’étanchéité en nettoyant en profondeur la salle de bain. Or pour le ménage, comme pour le reste, point trop n’en faut !
Nicolas se demande comment il pourra réparer l’étanchéité car l’endroit supposé du problème est difficile d’accès.
Après ce retard involontaire nous nous mettons en route vers le North Rim du Grand Canyon. La route longe des montagnes rouges avant de grimper sur un plateau.
Nous traversons une forêt habillée des couleurs de l’automne et observons une multitude de cerfs-mulets.
Nicolas avait repéré un endroit pour dormir dans la forêt avant l’entrée du parc, où il y aurait plusieurs emplacements. En arrivant, nous voyons un camping-car français déjà installé, et un emplacement libre à coté.
Myriam et Yves traversent l’Amérique du Nord au Sud en un an. Ils sont arrivés à Halifax, comme nous, début mai. Voici leur blog : http://mimisancho.com/.
Nous sommes à 2 700 m d’altitude et il fait bien frais.
27 septembre
Nous avons eu la visite de souris dans notre camping-car pendant la nuit, ce qui a perturbé le sommeil de Nicolas. Nous espérons que la (les) souris soi(en)t partie(s) et allons éviter de revenir sur le même emplacement la nuit prochaine !
La température dans le camping-car de nos voisins français était ce matin de 4°C. Nous nous n’avons pas de thermomètre.
Nous randonnons à coté du Visitor Center. Nous rachetons au passage des chapeaux pour Maxime, Justine et Stella. Ceux de Maxime et Stella sont devenus trop petits ou ont rétréci au lavage, Justine avait perdu le sien.
Un court sentier passe par la crête d’un rocher, avec des à-pics des deux cotés, pour arriver à Bright Angel Point, offrant vue époustouflante sur le canyon.
L’après-midi nous découvrons Cape Royal. Un nuage gris sombre plane au-dessus de l’autre côté du canyon, il pleut des cordes là-bas et nous entendons le tonnerre. Nous décidons de descendre, heureusement car il se met à neiger !
Nous cherchons un autre endroit que la veille pour passer la nuit à l’extérieur du parc. Nous nous engageons dans une route secondaire et découvrons un bel endroit pour passer la nuit et… retrouvons Myriam et Yves, nos voisins d’hier. Comme nous ils ont découvert l’endroit par hasard.
28 septembre
Pas de souris cette nuit, elles n’avaient dû que passer la nuit précédente, sans s’installer. Il fait moins frais ce matin.
Sur la route en direction de Flagstaff nous nous arrêtons au Navajo bridge, pont historique au-dessus du Colorado. Il fait 25°C.
Nous passons à Flagstaff chez un réparateur de camping-cars pour notre problème de douche. Nicolas explique au technicien le souci et lui montre l’endroit par où nous pensons que ça fuit. Il nous indique que le diagnostic coûte 125 USD, qu’un devis pour la réparation sera fait après le diagnostic et qu’il faut démonter complètement la cabine de douche. Nous refusons et repartons.
Nous nous garons sur le parking situé non loin de là de Home Depot, équivalent américain de Castorama. Pendant que Nicolas, qui entre-temps a eu une idée de comment démonter uniquement le nécessaire pour accéder à l’endroit supposé de la fuite, s’occupe de la douche, Marie amène les enfants faire un tour à Home Depot.
Depuis fin août, nous avons remarqué les rayons Halloween dans les supermarchés. Même ici il y a une sélection d’articles pour l’occasion, avec un dragon géant gonflable ainsi que toute une collection de fantômes animés, et même un loup garou de 2 mètres.
Nicolas approvisionne de quoi procéder à la réparation et la met en œuvre, toujours sur le parking de home Depot, au cas où il faudrait quelque-chose d’autre.
Nous tentons ensuite de trouver un endroit pour la nuit à côté de Walnut Canyon, où nous étions allés quelques jours auparavant, mais tout est déjà occupé. Nous allons finalement au camping KOA de Flagstaff et tout le monde est bien content. Il y a le Wifi, des douches, une laverie, une aire de jeux pour enfants et l’électricité !
Nous installons notre transformateur 110/220 Volts, qui n’avait encore jamais servi, et raccordons le camping-car au réseau électrique : le luxe. Nous gardons ainsi le chauffage toute la nuit. En effet, dès que le soleil est couché, la fraicheur reprend ses droits. La nuit la température extérieure sera proche de 0°C.
29 septembre
Le camping est situé près d’une route très passante, nous sommes réveillés vers 6 heures par la circulation. Nous avons perdu l’habitude du bruit.
C’est l’occasion de se laver, notre douche étant encore hors usage, avec la réparation en cours de séchage avant remontage. Même Stella, qui d’habitude se lave dans le camping-car, utilise aujourd’hui les installations du camping et en est très fière. Ensuite les enfants partent sauter sur un tapis gonflable, on ne les reverra qu’au moment du départ.
Après les courses et une tentative infructueuse pour trouver des sandales pour Stella et une polaire pour Maxime, nous reprenons la route. Nous nous arrêtons chez un concessionnaire de camping-cars pour trouver une fiche électrique supplémentaire afin de pouvoir se brancher plus facilement (il y a ici 3 types différents de prises dans les campings et nous n’en avons que 2…). Nous ne trouvons pas ce que nous cherchions mais visitons les camping-cars à vendre.
Les camping-cars ici ressemblent peu à leurs cousins européens, à l’intérieur encore moins qu’à l’extérieur. Ce sont des mastodontes, avec des slides (parois extérieures coulissantes) pour agrandir l’espace habitable à l’arrêt, des canapés en cuir et un mobilier en bois marron foncé. Certains ont de la place pour transporter un quad. Mais aucun n’a une table pour manger à 6 à l’intérieur.
Les enfants sont enthousiasmés par un modèle doté de 3 téléviseurs dont un à l’extérieur, caché derrière une trappe.
Manœuvrer ces engins sur le parking d’un supermarché doit représenter un vrai challenge.
Nous nous sommes contents d’avoir un camping-car maniable.
Un train à 4 locomotives passe sur la voie ferrée. Les enfants ont compté 127 wagons, la plupart chargés de containers sur deux niveaux.
Nous allons pour la nuit dans un camping primitif au bord d’un lac, près de la ville de Williams.