Ouest Américain

6 août

Nous mettons le cap en direction de San Francisco (1000 miles). En route, nous avons l’intention de visiter Craters of the Moon National Monument. Ce site n’est pas mentionné dans nos guides, nous l’avions repéré en étudiant l’itinéraire.

Nous faisons une halte au visitor center de Jackson, ville touristique située à la sortie du parc national de Grand Teton et à côté d’une aire préservée pour élans. Nous remarquons plusieurs remontées mécaniques  sur le flanc de la montagne, de l’autre côté de la vallée.

Les élans passent l’été dans les montagnes et descendent dans les vallées en hiver.

Nous profitons du wifi pour mettre à jour le site internet. Nous avons pris du retard car nous n’avons pas trouvé de connexion ni à Yellowstone ni à Grand Teton.

Nous nous arrêtons en route à un magasin Walmart. Les enfants ont profité du court passage aux toilettes de Nicolas pour ouvrir une sortie de secours, ce qui a déclenché l’alarme incendie de l’hypermarché. Ils vont le chercher dans les toilettes en disant qu’il y a quelque-chose qui sonne… Effectivement, ça sonne dans tout le magasin… En sortant des toilettes, c’est l’effervescence, le vigile est sur les lieux, nous lui indiquons qu’il s’agit d’une fausse alerte.

Nous arrivons à Craters of the Moon vers 19 heures. Le paysage est lunaire et comme dans toute la zone, le camping à l’entrée du site est au milieu d’anciennes coulées de lave. Malheureusement le camping est complet. Nous nous garons devant le visitor center (fermé) avec l’intention de rester là pour la nuit, aucun panneau n’indiquant que ce serait interdit.

Nous commençons à dîner. Une personne vient nous voir. Il nous a vus chercher en vain un emplacement au camping. Richard (c’est son nom) nous propose de partager l’énorme  emplacement qu’il occupe dans le camping avec son petit van. Nous sommes ravis. Les américains sont d’une grande générosité. En plus Richard voyage avec son fils Luc de 6 ans, un copain pour Maxime. Les enfants partent jouer, alors que les adultes font connaissance.

Richard vit à Los Angeles et fait la traversée en van vers le Wisconsin. Son père habitant le Wisconsin lui a demandé d’acheter un van en Californie. Dans le Wisconsin, il neige l’hiver et les routes sont salées. Ainsi, il est difficile de trouver un van d’occasion avec une carrosserie sans rouille, contrairement à la Californie.

Richard est d’une grande gentillesse et a vécu plein d’aventures qu’il nous fait partager. Nous sommes avides des histoires qui nous permettent de mieux connaitre et comprendre les Etats-Unis.

Notre hôte a travaillé chez Space X, entreprise privée de conquête de l’espace, et aime les voitures électriques, plus pour le plaisir de conduite que pour des questions environnementales. Il a réservé une Tesla Model 3 qui doit être livrée à une date indéfinie dans les prochaines années. Il a payé 1000 dollars pour cette réservation, comme 300 000 autres clients pour ce modèle à sortir.

A la nuit tombée nous voyons des chauves-souris tourner au-dessus de nos têtes.

7 août

A notre réveil nos hôtes sont déjà partis. Ils ont une longue route devant eux. Maxime est triste, il aimait bien son copain.

Les enfants jouent avec des pierres de lave. Ces pierres sont poreuses, on dirait des éponges noires. Cela les rend légères, il parait que certains morceaux flottent sur l’eau.

Nous décidons de rester une nuit supplémentaire au même endroit. Elément inattendu, nous captons un Wifi depuis notre emplacement de camping. L’antenne est sur la maisonnette qui contrôle l’accès au site, juste à coté. Ca sera l’occasion d’une nouvelle mise à jour du site internet le lendemain matin.

La journée sera consacrée à la visite du site qui est un champ de lave récent à l’échelle géologique. Son âge est d’environ 2 000 ans. Les paysages sont beaux et ne ressemblent à rien d’autre. Des panneaux explicatifs permettent de mieux comprendre les événements passés. Les enfants ont reçu d’excellents livres de découverte du site. Nous avons de la chance avec la météo car il fait frais alors qu’à cette saison c’est normalement la fournaise.

Il est demandé de rester sur les sentiers aménagés, pour préserver l’environnement.

A notre grande surprise, la végétation n’a pas colonisé le terrain en 2000 ans.

Nous grimpons sur un cône de cendres de lave, complètement noir. Ensuite, nous grimpons pour voir deux cratères. Il y a de la neige au fond de l’un d’eux.

Nous pensions que les éruptions avaient lieu forcément depuis un volcan mais la lave peut apparemment s’échapper aussi de fractures dans le sol.

La dernière balade nous amène vers des tunnels de lave. Lors des éruptions, la coulée de lave se refroidit sur la surface. La lave à l’intérieur continue à couler et finit par former des tunnels comme des grottes. Celui que nous visitons est grand comme un tunnel de métro. Il y en a d’autres mais nos lampes ne sont pas suffisantes et l’entrée est parfois trop étroite pour passer.

Clara lit le livre « Les 4 filles du docteur March », que Marie est également en train de lire sur la liseuse mais en anglais. Clara aura fini avant et aura beaucoup aimé.

Quant à Maxime il a acquis la fluidité dans la lecture avec « L’imagerie des pirates ». Après l’avoir relu une dizaine de fois, il est passé aux Tintin.

8 août

Après la mise à jour du site internet, nous passons au visiteur center, toujours à Craters of the Moon. Les enfants ont rempli leurs livrets d’activités et souhaitent obtenir les médailles. Ils promettent en échange (en anglais) de protéger la nature.

Nous croisons une québécoise. Cette femme et son mari organisent des voyages au Canada et aux Etats-Unis. Ils font un tour incognito pour tester leurs fournisseurs. Elle nous apprend que les québécois voyagent souvent en France avant de visiter l’ouest canadien. Depuis le Québec, la France n’est pas plus loin que l’ouest canadien.

Nous partons en fin de matinée et traversons le Nevada. Il y a des casinos dans le moindre village. La contrée est désertique, il n’y a quasiment personne. Il faut faire 50 miles entre deux minuscules villages. Il fait 33°C. Les montagnes roses dénudées de végétation confèrent au paysage un air de planète Mars.

Pour la nuit, nous nous arrêtons sur le parking de Walmart à Winnemucca.

9 août

Après les courses, nous poursuivons notre route. A l’entrée en Californie est installé un poste de contrôle sanitaire, à notre plus grande surprise. Un peu comme une frontière. On nous demande si nous avons de la nourriture, puis d’où elle vient. Comme on venait de faire les courses, nous indiquons que ça vient du Nevada. Nous pouvons tout garder.

L’autoroute traverse Sacramento. L’architecture des maisons individuelles et la végétation nous rappellent le sud de la France.

Aux abords de San Francisco nous passons par une zone de marais salés avec beaucoup d’oiseaux, dont des pélicans.

Les enfants, qui adorent la chanson de marin San Francisco (« Tiens bon la vague … »), sont excités de découvrir la ville.

C’est par le mythique Golden Gate que nous entrons avec notre camping-car dans la ville de San-Francisco. La vue sur la ville derrière la baie parsemée de voiliers a quelque-chose de magique.

Le Golden Gate est un pont à péage, mais on ne paye pas sur place. Les plaques d’immatriculation sont scannées et la facture est envoyée à domicile. Nous avions déjà rencontré ce système de péage à Vancouver. Avec nos plaques françaises, nous pensons ne jamais rien recevoir…

Nous stationnons pour la nuit dans le quartier agréable du Prestigio, non loin du Golden Gate, devant un gymnase. Il fait 18°. Nous avons perdus 15° depuis hier soir et en sommes bien contents.

10 août

Nous partons vers le centre-ville de San Francisco. Après avoir garé le camping-car au parking du terminal des bateaux de croisière, nous partons à pied à la découverte de la ville. Nous commençons par faire le circuit suggéré par notre guide. Le circuit passe par le quartier chinois. La rue est animée. Sur le chemin nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant chinois, un vrai, où tous les clients ou presque sont des chinois. Nicolas s’inquiète un peu, pensant qu’il n’y aura rien qui conviendra aux deux plus jeunes filles. Il n’en est rien, tout le monde est ravi. Même Stella qui adore le riz accepte de gouter de nouveaux plats, elle en est enchantée. « Lorsque je serai grande et je serai maman, je ferai toujours du riz ». Justine, qui peut être compliquée pour manger de nouvelles choses, accepte de gouter et en redemande.

Nous continuons notre découverte de la ville. Les rues montent et descendent en ligne droite sur les collines. Cela doit être un quartier prisé, avec de jolies maisons souvent avec vue sur mer, à deux pas du quartier financier. Les rues en forte pente confèrent au quartier un aspect aéré. Les façades sont colorées, embellies par des bow-windows et la mer en toile de fond.  La ville plait beaucoup à tout le monde, et surtout à Justine. « Je voudrais vivre à San Francisco ! » Pourquoi ? « Parce que je trouve que c’est joli,  les maisons sont colorées». Clara, qui préfère la nature, dit que si un jour elle était amenée à vivre ici, elle préférerait habiter dans la banlieue.

Nous entamons la montée sur la colline de Coit Tower. La rue est escarpée à tel point que les voitures ne doivent se garer que perpendiculairement à la route. Quant aux piétons, on leur a aménagé un petit escalier. On passe à coté d’un petit terrain vague sur lequel poussent des pieds d’aneth géants.

La vue depuis le sommet de la colline est magnifique. C’est très touristique, on entend parler toutes les langues. Nous apercevons le Golden Gate dont le haut est dans les nuages.

Le soir, nous retournons dormir au même endroit que la veille, devant le gymnase YMCA au Prestigio. Tout le monde a bien marché, et les enfants sont bien fatigués.

11 août

Nicolas et Stella se réveillent avec la gastro, pas très en forme. A cause du resto chinois de la veille ?

Il y a des bons cotés dans tout, Stella aura le droit au riz trois fois dans la journée.

Nous sortons du centre-ville, faisons la lessive dans une laverie puis nous nous installons à Oakland, de l’autre côté de la baie de San Francisco, en bord de mer avec plage et vue sur San Francisco.

Le coin semble prisé des kite-surfs. Nous voyons les gratte-ciels dans la brume.

 

12 août

Au réveil, des pélicans sont dans l’eau près de la plage. Petit à petit, des kite-surfers arrivent et les pélicans disparaissent.

Nous retournons au centre de San Francisco et nous nous garons à nouveau sur le parking du terminal des bateaux de croisière.

Au début de notre promenade, nous voyons dans la même rue deux Tesla. Ensuite, nous passons devant un bâtiment administratif dont les heures d’ouverture sont 7h-16h.

Nous montons la Market Street pour aller à l’office du tourisme et voir la plaque tournante des vieux tramways à câble. Ces tramways n’ont pas de marche arrière, ils sont tournés manuellement aux terminus.

Puis nous nous dirigeons vers le musée des arts asiatiques. Les objets plaisent à Clara, qui prend beaucoup de photos.

Nous marchons ensuite vers Lombard Street, la rue à la plus forte pente de la ville. Pourtant, nous avions déjà vu des rues escarpées dans cette ville. Nous traversons des quartiers douteux, avec des gens qui dorment dans la rue, à deux pas de centre. Heureusement, en remontant vers le nord, nous retrouvons des quartiers résidentiels tranquilles.

Arrivés à Lombard Street, nous constatons un attroupement avec des agents de police qui régulent la circulation en laissant passer des voitures et des piétons en alternance.

Nous descendons ensuite vers Fisherman’s Wharf. Il y règne une ambiance des plus agréables. Nous avançons vers Pier 39, quai portuaire transformé en zone piétonne pleine de restaurants et magasins. Au bout du quai, nous observons de nouveaux des pélicans puis nous découvrons une importante colonie d’éléphants de mer, de plusieurs dizaines d’animaux qui se prélassent sur des pontons en bois. Beaucoup dorment tranquillement mais par endroit il y a de l’animation. Certains males défendent leur ponton et empêchent les autres d’y monter, quitte à se battre pour repousser les assaillants. A un moment, le bagarreur se retrouve à l’eau avec l’adversaire du moment.

Le soir, nous retournons dormir au Presidio.

Nous sommes un peu déçus par notre guide Lonely Planet. Il parle un peu de tout sans aucune hiérarchie et nous avons du mal à nous y retrouver dans les recommandations. Les cartes qu’il contient sont approximatives.

Le guide ne mentionne même pas les éléphants de mer alors qu’ils sont apparemment là depuis des années, nous les avons trouvés par nos propres moyens.

13 août

Le matin nous visitons, toujours à San Francisco, le quartier des Officiers au Presidio. Une exposition retrace l’histoire du site. L’endroit était jadis une dune balayée par les vents océaniques, puis est devenu une base militaire. Aujourd’hui, la base militaire a cédé la place à de beaux parcs et à un quartier agréable.

Nous passons par la plage pour voir une dernière fois le Golden Gate. Pour la première fois depuis notre arrivée il n’est pas caché par des nuages. En effet, le courant froid qui longe la côte ouest maintient une température fraiche à San Francisco mais crée aussi du brouillard et des nuages, notamment en été.

Nous quittons à regret San Francisco. Tout le monde est un peu triste, Justine pleure à chaudes larmes. Le charme de la ville est envoutant et il est difficile d’en partir. Il y a encore des choses à faire et à voir, nous nous disons que peut-être nous reviendrons un jour. De toutes les villes visitées depuis le début du voyage, c’est celle que nous avons préférée.

A San Francisco il faisait 20°C mais après 1,5 heures de route il fait de nouveau 33°C.

Nous partons en direction de Yosemite National Park. Le soir, nous arrivons presque à l’entré du parc. Nous trouvons miraculeusement un petit camping primitif avec des emplacements libres. C’était inespéré.

Sur notre emplacement de camping les enfants ont recensé 72 trous de rongeurs. Nous en voyons un pointer sa tête, il ressemble à un hamster.

Nous sommes maintenant au sud, la nuit tombe tout de suite après le coucher du soleil, il n’y a pas de crépuscule. Nous sommes dans les montagnes et il fait frais. Au dessus de nos têtes, un beau ciel étoilé.

14 août

Le décret de création de Yosemite a été signé en 1864 par Abraham Lincoln. D’après un journal de San Francisco, D. Trump a ordonné en avril 2017 la revue de quelques parcs et monuments nationaux en vue d’en réduire éventuellement le nombre. Les recommandations seraient rendues publiques le 24 août.

La chance continue à nous sourire. Alors que tout est affiché complet et que l’on vient de nous confirmer qu’il n’y a pas de place, nous trouvons un emplacement dans un camping du Parc National. Sans doute un désistement de quelqu’un qui avait réservé des mois à l’avance. Avant d’y aller, nous partons faire une randonnée de 2 miles. Bien que nous sommes à 2 500 mètres d’altitude, le sentier passe dans une forêt. Ce ne sont pas des séquoias géants, néanmoins nous n’avions jamais vu d’arbres comme ceux-là. Il n’y a presque rien qui pousse dans leur ombre.

Le soir nous allons à notre camping. Nous avons apporté du bois, et pouvons ainsi faire du feu. Les enfants sont enchantés. Maxime trouve des pommes de pin géantes.

Justine a perdu sa première dent. Elle pense que la petite souris va la trouver, vu que la souris a déjà trouvé Clara à 3 reprises.

 

15 août

Nous arrivons à Yosemite valley. C’est très beau bien que la vue sur le canyon soit obstruée par de la fumée. De magnifiques cascades descendent le long de parois en granit.

Il y a beaucoup de monde, nous ne trouvons pas de place pour nous garer au départ de la randonnée souhaitée. Finalement nous visitons 2 cascades et partons ensuite vers le sud. Au visitor center à la sortie du parc, les enfants rendent leurs livrets complétés et reçoivent des médailles à coudre sur des vêtements.

  

La route redescend dans la vallée. Toute l’herbe est sèche et toute jaune. Nous voyons parfois des vaches paître dehors, et nous nous demandons ce qu’elles peuvent bien trouver à manger.

Nous passerons la nuit à Sanger, devant un parc avec une aire de jeux.