Sud et Est Américain

21 janvier

 

Les enfants abrègent le petit-déjeuner pour pouvoir jouer dans le sable avant de partir. Ils aimeraient rester ici encore une journée mais nous devons tous prendre une douche et le réservoir est à moitié vide. Nous avançons jusqu’au Grayton Beach State Park.

 

Pendant que Nicolas va au camping pour prendre la douche et vider et remplir l’eau, Marie reste sur la plage avec les enfants. Il fait autour de 20°C et c’est bien agréable. Les petits sont enchantés par la qualité des pâtés qu’ils arrivent à réaliser sur cette plage. « C’est le meilleur sable du monde ! » s’exclame Justine. En plus des pâtés, ils construisent une maison avec des chambres pour tous. Maxime fait un château de sable. « Maxime, ton château n’a qu’une tour, » remarque Justine. « C’est normal, j’imite le château d’If » explique son frère. En effet, nos enfants ont acquis  des connaissances en matière de château lors d’innombrables parties de Défis Nature.

 

En fin d’après-midi, nous retournons au camping pour que tout le monde puisse se laver.

 

22 janvier

Nous partons pour le St Andrew State Park situé au sud de Panama City. Les plages par ici sont vraiment belles, les plus belles des Etats-Unis parait-il. Ce n’est pas étonnant que d’après notre guide Panama City soit la deuxième destination touristique de Floride après Orlando.

 

L’océan garde la couleur turquoise malgré le ciel gris. La côte est très construite mais nous arrivons néanmoins à l’apercevoir entre les immeubles.

Le midi nous nous arrêtons chez Wendy’s pour manger. Le Wifi est excellent et, pendant que Nicolas essaie de téléphoner dans le coin salon avec une cheminée électrique, Marie met à jour le site web et télécharge les derniers romans fantastiques disponibles gratuitement sur Kobo pour Clara. Une femme vient complimenter Marie sur la conduite des enfants. Des personnes âgées donnent des jouets de Kid’s menus à nos enfants.

En début d’après-midi nous arrivons au State Park et allons directement à la plage. Le coin est beau mais le ciel parait de plus en plus menaçant.

 

Nous revenons au camping juste avant l’arrivée de la pluie. Il va pleuvoir jusqu’au soir, nous restons à l’intérieur pour faire l’école. Maxime découvre ce qu’est l’infinitif des verbes avec le manuel de Clara.

Justine étudie la feuille sur laquelle Clara vient de faire la dictée et recopier les (rares) mots écrits  initialement de façon erronée. Elle commence à écrire, et une fois terminé, nous montre le mot « bâtir » qu’elle vient de recopier en attaché de façon tout à fait lisible. Justine est fière, et à sa demande Clara lui écrit d’autres mots à copier, dont « doudou bleu », LE doudou de Justine.

23 janvier

Le matin les enfants jouent sur l’aire de jeux avec une fille du camping-car voisin. Ensuite nous partons à la plage pour y rester jusqu’au goûter. Les enfants ne se lassent pas du sable blanc et la vue est belle. En les surveillant Marie lit un journal gratuit pour les snowbirds. Il donne le calendrier des rencontres de snowbirds dans des localités sur la côte, souvent en partenariat avec des associations locales et des églises. Il semblerait qu’il existe des clubs de snowbirds de différents états.

D’après les journaux gratuits les Etats-Unis paraissent être une société moins individualiste que nous ne le pensions auparavant. Les gens sont complimentés pour leur implication dans la vie de la communauté et non seulement pour leurs réussites professionnelles. Les églises semblent jouer un rôle important et favorisent ainsi les rencontres et les événements caritatifs. Les supermarchés affichent des informations sur les donations aux organisations locales.

 

Le soir nous revenons au camping et les enfants repartent jouer avec la copine jusqu’à la tombée de la nuit.

Une biche passe juste devant Marie. Nous en avons déjà aperçu plusieurs dans ce parc.

 

24 janvier

Il fait nuageux, un vent frais souffle de la mer : une bonne journée pour faire les courses et la lessive. Une fois tout terminé il ne nous reste pas assez de temps pour atteindre le prochain state park avec camping. Nous nous arrêtons pour la nuit à Port St Joe, à côté d’une aire de jeux avec une belle vue sur la mer. Nous avons changé de fuseau horaire pour la dernière fois pendant ce voyage.

 

 

25 janvier

Le St. Joseph Peninsula State Park est situé sur une presqu’ile étroite et profonde. Après une balade  nous allons au camping et Marie amène les enfants à la plage. Le sable est moins blanc qu’auparavant mais les enfants apprécient tout autant. Le vent a soufflé dans la matinée mais maintenant la mer est calme et c’est bien agréable d’être à la plage.

 

La majorité des clients sont des snowbirds. Le séjour dans les campings des state parks est limité à 2 semaines et de nombreux clients restent longtemps au même camping. La plupart des camping-cars et caravanes sont encombrants, des vrais maisons sur roues, et dans de nombreux campings de state parks il n’y a pas de bouches d‘égout sur les emplacements. Pour éviter de bouger leurs gros engins, les propriétaires amènent le réservoir des toilettes pour le vider à la station de vidange. Certains les tirent derrière leur véhicule, certains à vélo, d’autres à pied.

 

26 janvier

Nous avons quatre heures de route pour arriver à notre prochaine destination, le Manatee Springs State Park. C’est vendredi, nous ne sommes pas certains d’avoir une place au camping. Les campings sont en effet bien plus fréquentés les vendredi et samedi soirs.

Au début, la route passe près de la côte, traversant une forêt de pins poussant sur le sable. La mer n’a plus cette couleur turquoise à laquelle nous nous étions habitués. Nous voyons 2-3 supérettes IGA. C’est une chaine de supermarchés canadienne, nous n’en avions pas encore vu aux Etats-Unis. Peut-être qu’IGA a ouvert des magasins ici a cause d’un grand nombre de snowbirds canadiens ?

La route entre ensuite à l’intérieur des terres. C’est plat, comme si c’était le delta d’une rivière. Marie voit un raton laveur traverser la route.

Peu avant Manatee Springs State Park nous passons deux fois devant des panneux « Trump – Make America great again ». C’est la première fois que nous en voyons.

Lorsque nous arrivons au State Park le camping affiche complet pour le week-end. Nous tournons un peu dans les rues de la ville pour trouver un endroit où dormir. Les terrains sont grands, contrairement aux habitations. Certaines paraissent être des mobil homes. Nous nous garons sur le parking d’une église avec une aire de jeux.

 

 

27 janvier

Un couple de bénévoles nous accueille à l’entrée du Manatee Springs State Park. Contre environ 20 heures de bénévolat par semaine, le State Park permet de bénéficier d’un emplacement gratuitement et de pouvoir rester jusqu’à 3 mois.

C’est notre jour de chance, ils sont en train d’enregistrer l’annulation d’une réservation au camping, nous prenons l’emplacement pour cette nuit.

Ravis, nous allons garer le camping-car et partons faire une promenade en espérant voir des lamantins. En effet, en anglais « Manatee » signifie « lamantin ». Nous passons à côté d’une source où la température de l’eau reste à environ 23°C toute l’année. Ces sources chaudes se jettent dans la rivière, et les eaux tièdes attirent en hiver les lamantins.

Aujourd’hui les lamantins ne sont pas au rendez-vous mais nous voyons des oiseaux, des tortues  avec la carapace couverte d’algues et par moments de gros poissons montrer leurs nageoires.

Au moment du repas, une famille de cerf mulets vient près de notre emplacement.

L’après-midi Marie part se baigner dans la source avec les enfants. Les petits sont ravis. Le débit journalier de la source est de 130 millions de litres, et il faut nager sans cesse pour ne pas se faire emporter par le courant et ne pas finir dans le filet destiné à retenir ceux qui n’arrivent pas à lutter. Ce type de source était appelé «  cenote » au Yucatan. Il y en a beaucoup aussi en Floride. La source est reliée à un système de cavernes souterraines. Pendant la baignade, nous voyons un groupe venu plonger ici.

 

28 janvier

Nous revenons près de la rivière de bon matin en espérant voir des lamantins, toujours en vain. Mais la vue est belle, les tortues et les oiseaux sont toujours là, nous passons un moment agréable.

Après toutes les douches et le déjeuner, nous partons. Il se met à pleuvoir fort, et la pluie ne s’arrêtera pas avant la fin de la nuit. Dommage car nous nous garons le soir près d’une grande aire de jeux, les enfants aimeraient bien en profiter. Nous voyons deux camions de pompiers sortir de la caserne de l’autre côté du square pour partir en intervention.

Au moment de se coucher, Nicolas remarque des gouttes tomber sur la table, plus exactement sur l’ordinateur posé sur la table. Avec cette pluie diluvienne de l’eau a fini par s’infiltrer à travers le lanterneau.

29 janvier

Nous arrivons à l’entrée du Homosassa Springs State Park 3 minutes trop tard pour prendre le bateau qui nous amènera au zoo. Le suivant est dans 30 minutes, nous prenons finalement un petit train dont les wagons sont tirés par un pick-up avec une grosse cheminée fixée sur son coffre.

Le State Park est un petit zoo dont les habitants font pour la plupart partie de la faune locale de Floride. Le zoo est construit autour de la source Homosassa Springs, similaire à celle de Manatee Springs. En hiver, les lamantins remontent la rivière en quête de l’eau tiède de la source.

Nous voyons des silhouettes de lamantins glisser au fond de la source. Avant d’aller les voir, nous faisons le tour du parc.

Nous passons sur un ponton au-dessus de la rivière en espérant voir enfin les lamantins. Ne voyant rien nous nous apprêtons à partir lorsque ce qui nous semble être un rocher monte à la surface pour prendre de l’air. Nous sommes en réalité entourés d’un banc de lamantins. Ils remontent à la surface juste pour respirer et redescendent brouter les algues. Ils restent très difficiles à photographier.

Nous nous promettons de revenir et partons assister au programme de présentation des lamantins. Le programme a lieu à coté d’un bassin où 3 lamantins font les stars en échange d’un repas de salades.

 

Nous apprenons que ces animaux meurent lorsque la température de l’eau descend en dessous de 15°C environ. C’est pour cela qu’en Floride ils recherchent l’eau tiède des sources en hiver.

Les lamantins restent une espèce en danger même si leur population a beaucoup augmenté ces dernières années grâce à diverses mesures de protection. La vitesse de navigation est limitée dans les lieux fréquentés par les lamantins.

Nous retournons sur le ponton pour voir les lamantins. Marie et Justine restent un peu plus longtemps et sont récompensées par la vue d’un bébé lamantin venu respirer. A côté du ponton, des gens en combinaisons font du masque tuba pour bien les observer.

Pour retourner au parking nous prenons un bateau piloté par un bénévole. Le Homosassa Springs State Park bénéficie de l’aide d’environ 300 bénévoles.

Il nous faut passer faire quelques courses. Chose curieuse, à part Walmart, les chaines de supermarchés ne sont ici pas les mêmes que dans l’Ouest Américain.

 

Nous retournons nous garer près de l’aire de jeux pour y passer la nuit, cette fois sans pluie, pour le plus grand bonheur des enfants.

 

30 janvier

C’est l’anniversaire de Marie. Joyeux anniversaire !

Nous aimerions passer la nuit au camping. Nicolas en a repéré un à St Petersburg dans un county park, où des places seraient disponibles.

 

Arrivés sur place, l’employé nous dit que les emplacements vacants sont pour des tentes et des véhicules inférieurs à 16 pieds soit environ 5 m. Nous repartons bredouille mais passons tout de même par la station de vidange du camping.

En route vers le sud de la Floride, nous nous arrêtons pour déjeuner sur une aire de repos sur l’autoroute juste après un pont à travers la baie. La vue est magnifique. Nous réussissons en plus à remplir notre réservoir d’eau propre.

 

Après avoir tourné un peu dans Bradenton, au sud de Tampa, nous trouvons le parking d’une rampe de mise à l’eau pour bateaux, ouvert 24h sur24. Nous y restons pour la nuit. D’un côté, d’immenses maisons avec pontons privés longent un étroit bras de mer. De l’autre côté s’étale la lagune.

 

 

31 janvier

Nous allons visiter De Soto National Memorial, à 10 minutes de notre parking de la nuit dernière. Nous passons à côté de belles demeures. « Ces maisons sont plus grandes que notre école ! » s’exclament les enfants. De nombreuses maisons ici ont une piscine, invariablement protégée par des moustiquaires.

De Soto National Memorial nous a été conseillé par un ranger de Gulf Islands National Park. Sur la carte l’endroit parait petit mais nous y passerons toute la matinée.

Hernando De Soto a débarqué ici en 1539 à la tête de 700 hommes. Devenu riche après avoir participé à une expédition précédente en quête de l’or des incas au Pérou, il a tenté de répéter cet exploit en Floride. 4 ans après leur arrivée, seuls 311 membres de l’expédition ont survécu et ont atteint, sans leur chef, un port espagnol au Mexique sur des embarcations de fortune. Quand à De Soto, non seulement il n’a pas trouvé d’or, mais il y a laissé sa vie.

Le parc se situe à l’endroit où le gros des troupes a établi un camp durant les premiers mois, pendant qu’une petite expédition est partie vers le nord. Au Visitor Center une exposition et un excellent film retracent cette histoire. Maxime met un casque de soldat et s’exclame : « Oh, La vache, c’est lourd ! Tu t’imagines porter ça toute la journée ? » Nous partons ensuite faire une randonnée dans les mangroves.

 

Pour le déjeuner, nous avançons pour nous installer près d’une plage de sable à Bradenton Beach. Les enfants ont à leur disposition une excellente aire de jeux et la plage, ils ne savent pas quoi choisir.

Nous ne pouvons malheureusement pas rester ici pour la nuit. Nous avançons encore un peu, en espérant trouver un endroit pour dormir. Après un moment d’errance, nous finissons par trouver un parking près d’une aire de jeux. En théorie ça ferme à 22 heures, nous espérons que personne ne viendra nous déloger.