Sud et Est Américain

13 janvier

L’endroit plait à tout le monde : l’emplacement se trouve près de l’aire de jeux et des sanitaires, Clara joue avec Halina, 8 ans, et Maxime, pourtant pas très en forme, a aussi trouvé un copain. Justine et Stella suivent Clara et seront récompensées par une séance de dessins animés dans la caravane de Halina. Les enfants sont ravis de retrouver des copains et Marie abrège l’école en se disant que le programme du jour sera l’anglais en immersion.

Des voitures passent de temps en temps mais les conducteurs restent attentifs aux petits.

Depuis le début du voyage Maxime a fait de grands progrès notamment en écriture, bien qu’il préfère les maths comme sa sœur ainée. Clara a appris l’anglais bien au-delà de ce que Marie pouvait supposer. Notre fille arrive à comprendre beaucoup choses à l’écrit comme à l’oral, et lorsque Halina est venue au moment du gouter, Clara est allée la voir avec le paquet en demandant « Do you want ? ».

Les enfants repartent jouer et Nicolas et Marie profitent d’un moment de tranquillité auprès du feu.

 

A 18h15 il fait nuit. Les enfants, enchantés par leurs nouveaux copains, rentrent à regret. Epuisés par un après-midi entier à l’aire de jeux, ils s’endorment rapidement après le diner.

 

14 janvier

La météo avait prévu -1°C pour ce matin, et a eu vraisemblablement raison. Nous sommes contents d’être au chaud dans le camping-car.

Nous partons à la découverte du French Quartier de La Nouvelle Orléans. Clara est triste de dire au revoir à Halina.

Le French Quartier est situé à côté des gratte-ciels de Downtown. C’est dans ce quartier, qui n’a par ailleurs rien de français, que les propriétaires des plantations du Mississipi passaient jadis l’hiver.

Le début de la promenade est ponctué par des visites régulières de boutiques pour nous réchauffer un peu. Même Clara qui n’est pas frileuse demande si nous pouvons visiter un musée pour échapper au froid. Bien que le soleil ait fini par chauffer un peu la ville, nous resterons du côté ensoleillé des rues pendant tout l’après-midi.

Nous sommes dimanche veille d’un jour férie et dans les rues il y a beaucoup de monde. Les gens font la queue devant des bars à huitres.

Nous sommes charmés par les maisons en couleurs avec des rambardes ajourées du French Quartier. La partie côté Mississipi est très touristique. Les rez-de-chaussée sont occupés par des boutiques de souvenirs et nous croisons de nombreux groupes en visite guidée de la ville. Certaines maisons sont déjà parées des décorations pour le carnaval du Mardi Gras, fêté dans toute la région. Le défilé de la Nouvelle Orléans attire chaque année de nombreux touristes.

Une rue plus loin se trouve le quartier des jazz clubs, avec son atmosphère décontractée et la musique qui vient de partout.

 

Le French Quartier est un monde à part. Nous n’avons vu qu’un seul restaurant fast-food dans la journée, et c’était Popeyes, une chaine locale de cuisine de Louisiane. Nous n’avons même pas réussi à trouver un Starbucks. Les enfants, à qui Marie avait promis un milk-shake pour le goûter, sont un peu tristes.

Tout le monde reste sous le charme du French Quartier. « J’aime bien ici, les maisons sont jolies, » dit Clara.

Le soir nous rentrons au camping. Maxime retrouve son copain et les enfants se mettent à jouer au loup jusqu’au diner.

 

15 janvier

L’herbe est givrée, pourtant nous avons l’impression qu’il fait plus chaud que la veille.

Nous allons voir à la Nouvelle Orléans le City Park, visiter le jardin des sculptures et le New Orleans Museum of Art.

Le temps d’arriver au City Park il est déjà l’heure de manger. Nous trouvons un parking devant une belle aire de jeux. Les enfants la trouvent à leur gout : les installations sont de conception  originale, et nos gamins sont avides des nouveautés.

Le Routard recommande le New Orleans Museum of Arts surtout pour sa collection de peintures françaises, notamment impressionniste, alors que le Lonely Planet mentionne que le musée vaut la visite essentiellement pour ses expositions temporaires et l’art africain, précolombien, asiatique  ainsi que ceux venus d’Océanie. Devant une telle divergence d’appréciation, nous sommes restés un temps perplexes en nous demandant si nous y allons ou pas.

Après le déjeuner et une promenade dans le jardin des sculptures, nous décidons néanmoins d‘aller le visiter. En plus des objets et peintures mentionnés dans les guides nous avons découvert des peintres américains que nous ne connaissions pas. Stella a reconnu et nous a montré la peinture qui était reproduite sur le plan du musée. Clara nous a montré un tableau dont nous avions vu une copie à Laura Plantation.

 

Les tableaux et autres objets d’arts sont bien mis en valeur avec des commentaires sur les peintres et les styles de peinture. De nombreux objets proviennent de donations privées. Le musée, comme d’autres institutions que nous avions visitées, met à disposition une boite pour de petites donations en liquide.

Après la visite du musée nous retournons au parking à côté de l’aire de jeux pour y passer la nuit. Nous croisons les doigts pour que la police, si jamais elle nous demandait de bouger, ne vienne pas trop tard.

 

16 janvier

Nous avons bien dormi ici, personne n’est venu nous déloger.

Après avoir fait les courses nous allons au Boucanier State Park. La route d’accès longe une plage de sable blanc mais il fait beaucoup trop froid pour en profiter. Les maisons donnant sur la plage sont  sur pilotis tout comme le transformateur électrique du camping.

Même un vent glacial ne parvient pas à arrêter nos enfants qui passeront du temps sur l’aire de jeux d’abord avec Marie et ensuite avec Nicolas.

De nombreux campeurs sont venus braver le froid ici, nous nous demandons bien pourquoi. Une femme passe pour nous dire que vendredi il faisait 20° C et que le temps va s’améliorer d’ici la fin du week-end. On nous dit que le temps s’améliorera d’ici la fin du week-end depuis notre retour aux Etats-Unis, mais le week-end en question tarde à venir. En attendant, la météo a prévu -7° C pour cette nuit et de la neige à partir de 21h. Une pancarte demande de laisser couler un filet d’eau afin que les tuyaux ne gèlent pas.

 

17 janvier

Le matin, une fine couche de neige couvre le sol. Dans les douches, l’eau froide coule mais les tuyaux d’eau chaude ont dû geler la nuit. Il a finalement fait -9°C. Une couche de glace couvre notre pare-brise. Le chemin d’accès aux sanitaires ressemble à une patinoire.

Une femme nous dit que c’est l’hiver le plus froid depuis mille-huit-cent-cinquante-et-quelques. La température normale pour cette saison est normalement une vingtaine de degrés de plus.

Nous restons ici jusqu’au déjeuner en attendant que le soleil dégèle notre pare-brise et surtout les routes.

 

Nous visions une route côtière, mais un long pont au-dessus d’un bras de mer est fermé à cause du verglas, nous obligeant à reprendre l’autoroute. Vers 16 heures nous arrivons au camping Davis Bayou du parc national maritime de Gulf Islands, connu pour l’observation des alligators. Hélas les reptiles n’apprécient pas le temps glacial et se sont cachés depuis quelques jours.

Nous avons de la chance de prendre le dernier emplacement disponible au camping. Les seuls promeneurs sont les chiens accompagnés de leurs maitres, plutôt âgés. En nous demandant toujours pourquoi tous ces gens sont venus ici se blottir devant les télés dans leurs véhicules au lieu de rester faire la même chose chez eux, nous regardons les plaques minéralogiques. La majorité vient des états du nord et du Canada. Ce sont probablement des retraités venus passer l’hiver dans des contrées au climat supposé plus clément. Comme nous, ils sont loin de chez eux n’ont pas le choix.

Nous avons de la chance d’avoir de l’électricité, sur la côte Ouest ce type de campings dans les parcs nationaux n’en proposait pas. Cela nous permet de laisser le chauffage à l’électricité toute la nuit.

 

18 janvier

La météo prévoit du froid pour la nuit prochaine, nous partons au visitor center pour prolonger notre séjour d’une nuit. Nous avons de la chance encore une fois, en prenant de nouveau le dernier emplacement.

Nous suivons une promenade sur des passerelles en bois gelées. Un ranger très gentil en chemise à manches courtes nous parle des bayous, ces écosystèmes où l’eau salée de mer se mélange avec l’eau douce d’une rivière.

 

En revenant l’employée en charge du camping nous apprend que l’emplacement qu’elle nous a attribué a été entre-temps réservé par quelqu’un d’autre sur place. Elle propose de nous mettre sur un des deux emplacements d’urgence. C’est la première fois que nous voyons des emplacements d’urgence dans des campings, nous nous demandions à quoi cela servait, mais cela nous rend bien service.

Après un petit discours sur les crocodiles et une autre promenade pour voir le bayou, nous retournons au camping pour faire un feu de camp. Nos voisins viennent nous voir. Un des deux couples d’américains retraités est venu en Bretagne plusieurs fois pour faire de la voile, l’autre couple a une moto à la Ciotat et ils y vont deux fois par an.

19 janvier

Le soleil est plus doux que les jours précédents. Nous partons à Pensacola pour visiter le National Naval Aviation Museum.

Le musée est situé sur le territoire d’une base militaire en activité, nous sommes tenus de présenter des pièces d’identité.

 

Deux grands bâtiments retracent le développement de l’aviation militaire américaine. Les enfants sont enchantés de pouvoir grimper dans des cabines de pilotage.

Une exposition est consacrée à la vie du pays pendant la deuxième guerre mondiale. De nombreux produits alimentaires et le carburant étaient rationnés. L’invasion de l’Asie du sud-est par les japonais ayant privé les américains de 97% de leurs sources d’approvisionnement en caoutchouc, les gens devaient réparer les pneus, devenus irremplaçables.

Le soir nous allons sur un parking au bord de l’eau, près d’une cale de mise à l’eau, avec une jolie vue sur la baie. Clara reste lire au camping car pendant que les autres jouent sur une minuscule plage. Un héron perché en-haut d’un arbre nous surveille pendant un moment.

 

 

20 janvier

A 8 heures, sept remorques à bateau vides sont déjà garées sur le parking.

Nous sommes dans le nord de la Floride, au bord du golfe du Mexique, et prenons la route des plages, parait-il les plus jolies des Etats-Unis. Le temps s’est radouci et nous pouvons enfin en profiter.

Le midi nous nous arrêtons sur un parking et allons voir la dune avant de faire à manger. Entre le sable blanc et l’eau turquoise, la plage est effectivement très belle. Nous nous croirions à Cancun, sauf pour la température de l’eau. Les enfants sont néanmoins enchantés et se mettent aussitôt à construire dans le sable.

L’après-midi nous avançons de quelques kilomètres jusqu’à un autre parking où nous espérons pouvoir passer la nuit. Notre nouveau lieu de stationnement a une encore plus belle vue sur la mer. Le camping-car est stationné face à la plage, ainsi il est plus aisé de surveiller les enfants qui passeront l’après-midi à jouer dans le sable.

 

Un promeneur complimente Nicolas sur le camping-car et demande la permission de le prendre en photo.