Scandinavie été 2019

22 juillet 2019

La matinée commence par la visite de l’église de Nordingrå, dont le style dépouillé s’accorde bien avec les paysages sauvages des alentours. A l’intérieur, sur le mur opposé au retable du 16ème siècle, sont accrochés des tableaux modernes.

En route, nous voyons un départ de feu dans la nature pas loin de la route, et peu de temps après, croisons deux camions de pompiers.

 

Le midi nous faisons une pause chez Burger King. A côté se trouve une station de recharge Tesla et, pour la première fois, Marie voit une vraie Tesla en train de recharger ses batteries.

 

En Suède nous voyons beaucoup de breaks et pas mal de tricorps, et les Tesla s’accordent bien avec le reste du parc automobile. Les petites voitures sont rares et, curieusement, nous voyons comparativement peu de 4×4.

Pour faire plaisir aux enfants, nous allons faire une halte à la plage. Après la traversée d’un village, la route nous amène sur un parking au bord d’une petite baie si peu profonde que le soleil parvient à bien réchauffer la couche d’eau superficielle. Les enfants peuvent rester dans l’eau autant qu’ils veulent sans craindre l’hypothermie.

 

 

Lors des jeux dans l’eau, Clara a bu une tasse. « Mais maman, l’eau est douce ! » s’exclame-t-elle. En effet, l’eau de la mer Baltique est 3 fois moins salée que l’Atlantique grâce à la fois à l’apport en eau douce lors de la fonte des neiges et à un faible niveau d’évaporation.

Sur la plage un petit vent chasse les moustiques alors que le camping-car est garé entre les arbres à l’abri du vent. Nicolas part faire un petit tour mais revient vite : il se fait trop piquer.

 

23 juillet 2019

Au programme de la matinée : visite du musée d’Umeå. La partie couverte abrite entre autres une collection de skis. Marie reconnait les Elan de son enfance. Dans une vitrine est exposée une paire de skis en bois datant de 3 000 ans avant JC. Les panneaux en anglais expliquent que le bois a pu être préservé pendant des millénaires grâce aux conditions particulières des tourbières.

Pendant que Nicolas prépare à manger dans le camping-car, Marie met à jour le site web et les enfants fabriquent des bateaux sous la direction d’une animatrice.

 

Après le tour du village Sam en plein air, nous partons en direction de la plage. Le GPS nous indique qu’il reste 3 km et … 30 minutes ! Il a du mal à estimer la vitesse sur une piste forestière faite sans doute lors de la construction de quelques éoliennes. La piste, non revétue, est plutôt bonne. Nous avons déjà vu pire et nous mettons bien moins de temps.

Les camping-cars sont nombreux sur le parking, et pour cause  : l’endroit est magnifique. Nous nous garons avec vue sur la mer, à 20 mètres de la plage, entourés de fleurs roses et de myrtilles sauvages. Aucune construction à l’horizon. « Nous pouvons difficilement être mieux qu’ici » conclut Nicolas.

Les enfants partent à la plage et vont y rester tout l’après-midi. La plage se trouve au fond d’une petite baie peu profonde, et l’eau est chaude pour la baignade à volonté.

Avant le diner, les filles partent ramasser des myrtilles. Le petit vent ici chasse les moustiques, nous ne nous faisons pas beaucoup piquer. « Nous sommes bien tranquilles entre filles » remarque Stella.

Nos voisins s’apprêtent à faire la fête et nous nous demandons si nous serons dérangés par le bruit ce soir. Nos craintes seront vaines. Non seulement les suédois sont très gentils, ils sont en plus très respectueux des autres. Les gens ne font pas de bruit et partout tout est propre. Les chiens sont tenus en laisse, même ici en pleine forêt. Or, combien de fois en France les enfants ont été effrayés par des chiens en liberté sur les plages et sur les sentiers de promenade, y compris à 10 mètres de panneaux « interdit aux chiens ». Et en Espagne, un cousin de berger allemand sans propriétaire est venu nous voir à la plage. Il avait l’intention inébranlable de jouer avec nous, et avait choisi comme partenaire Maxime qui, après avoir un jour été mordu, a peur même des petits chiens.

24 juillet 2019

Nous décidons de rester ici encore une journée. Malgré la brume et une brise de mer, les enfants partent à la plage. Mais l’eau est un peu fraiche aujourd’hui. Nous espérons que la brume se lèvera dans l’après-midi.

 

 

Dans l’après-midi, le ciel s’éclaircit mais le vent continue à souffler et à ramener l’eau fraiche du large dans la baie. La baignade est bien moins agréable mais les enfants jouent à la plage.

Entre la plage et la cueillette des myrtilles la journée passe vite.

Jusqu’à maintenant nous avons eu de la chance avec la météo. Il fait beau et nous avons  toujours été en sandales et en tee-shirts.

Une caravane se gare à côté de notre camping-car. Son propriétaire habite dans les alentours et vient ici depuis des années. En effet, les lieux de baignade semblent rares sur cette côte pauvre en plages.

Le soir, nous voyons notre autre voisin jeter des seaux d’eau usée dans la nature, ce qui fait vaciller quelque peu notre bonne opinion sur la propreté des Suédois.

25 juillet 2019

Le vent s’est calmé et le soleil est au rendez-vous. Nous restons à cet endroit encore une matinée, cette baignade sera sans doute la dernière du voyage.

L’après-midi, après un crochet par la ville-église de Skellefteå, nous arrivons à celle de Gammelstad, classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO et autrement plus spectaculaire. Gammelstad était jadis en bord de mer. Mais comme ici la terre montait de 1 m tous les 100 ans, la mer a reculé. La ville de Luleå a suivi le rivage, laissant derrière elle Gammelstad, la « vielle ville ».

La présence des paroissiens à la messe du dimanche était jusqu’en 1850 une obligation légale. L’extrait de la réglementation de l’époque en dit long sur les distances : ceux qui habitaient dans un rayon de 10 km devaient être présents tous les dimanches, entre 10 et 20 km, un dimanche sur 2, entre 20 et 30 km, un dimanche sur 3. Les paroissiens ont construit des petites habitations autour de l’église, ou ils dormaient le jour de l’office.

 

 

Le soir, nous suivons le circuit entre les habitations. Aujourd’hui encore, il est interdit d’y habiter de façon permanente et il n’y a toujours pas l’eau courante. Des toilettes communes sont disposées entre les maisons, et les habitants les ferment à clé. Néanmoins, la plupart des maisons semblent être habitées et sont en bon état.

 

26 juillet 2019

Le matin, nous visitons l’église de Gammelstad et l’exposition au visitor center. D’après les enregistrements les fermiers de la paroisse étaient plus riches que la moyenne de la Suède, malgré le fait que nous sommes dans le nord, grâce au commerce du bois, du poisson et des fourrures. Marie se souvient de son enfance en URSS. A l’époque communiste on expliquait la différence de richesse entre l’URSS et les Etats-Unis entre autres par le fait que les Etats-Unis se situaient beaucoup plus au sud.

Nous arrivons sur l’aire de camping-cars de Luleå, située près de la marina. Les emplacements sont peu nombreux, et nous attendons une demi-heure le départ d’un camping-car pour prendre son emplacement. Ici non seulement l’eau et l’électricité, mais aussi la laverie sont inclus dans le prix, et nous en avons grandement besoin !

 

 

27 juillet 2019

Il nous faudrait avancer pour faire tout le programme envisagé, ne serait-ce que le nord de la Norvège. Nous partons en direction de la Finlande pour voir l’église de Tornio, malheureusement fermée ce jour. Ensuite nous revenons en Suède pour longer la vallée de Torne et jeter un coup d’œil sur les rapides de Kukkola, un endroit très touristique. Après les chutes de l’Amérique de Nord ces rapides n’impressionnent pas, mais la vue est belle et il y règne une bonne ambiance.

 

Pour dormir, nous retraversons la frontière au niveau d’Overtorneå et dormons coté finlandais, tout près de la frontière. Nos téléphones mobiles n’arrêtent pas de changer d’heure : ils captent tantôt le réseau finlandais, tantôt le réseau suédois, et se mettent automatiquement à l’heure du pays en question, qui ont une heure de décalage horaire.

Nous avons traversé toute la Suède sans avoir à retirer d’argent liquide. Ce pays est tellement avancé dans le paiement électronique qu’il est possible de payer l’entrée aux toilettes (10 couronnes, environ 1 €) par carte bleue. Maxime a trouvé une pièce dans la rue que nous avons utilisée pour allumer une bougie à l’église, le seul type de dépense dans ce pays qui exige encore du liquide.

 

28 juillet 2019

Entre hier et ce matin, la température a chuté de 14 °C, il ne fait plus que 16°C. Nous restons en Finlande et partons vers Rovaniemi pour voir le Village du Père Noël.

Le lieu est très touristique et très commercial, mais le beau décor du père Noël ravit les enfants. Justine est chagrinée de ne pas avoir amené sa lettre au Père Noël. Elle aimerait bien préparer des cadeaux aux lutins à Noël, « mais le problème est que je ne sais pas combien ils sont. »

L’après-midi nous roulons vers le nord à travers la Laponie. La route passe à coté d’innombrables lacs et traverse d’encore plus innombrables marais. A Sodankyla, après avoir fait le sentier découverte suggéré par le Routard, nous nous installons pour la nuit près du fleuve. La vue est magnifique et nous espérons que personne ne nous délogera.

 

 

29 juillet 2019

La température chute encore. Une polaire devient indispensable, même à l’intérieur du camping car. En route vers le nord, nous apercevons à plusieurs reprises des rennes dans la forêt. Ils sont blancs et gris, nous avons vu des mâles et des groupes de femelles avec des petits.

Au supermarché d’Ivalo 2 clients rendent à la consigne des bouteilles et des canettes. Une merveille technique détermine automatiquement la nature de l’objet – canette, bouteille en plastique (yc le type) – pour créer un bon d’achat valable dans le magasin. Chaque canette apporte au client 15 centimes en bon d’achat.

La forêt change, les grands boulots disparaissent pour laisser la place à leurs cousins plus petits à troncs multiples, tels des lilas.

Après la traversée de la frontière norvégienne, nous allons faire une randonnée près de Karasjok. Le Routard parle de myrtilles et de champignons, mais nous ne trouvons ni l’un ni l’autre. Ici la saison des baies n’est pas encore arrivée.

 

Les enfants sont enchantés de leurs chaussures de marche. « Et en plus, il y a le renard ! » Stella montre fièrement le dessin à l’intérieur. En revanche, nous perdons en route un chapeau que Nicolas retournera chercher avec Clara et Maxime après le dîner. Nous restons pour la nuit sur le parking.

 

 

30 juillet 2019

Les enfants se plaignaient de la chaleur il y a seulement 3 jours. Ils sont servis : non seulement il fait maintenant 8°C, mais en plus il pleut.

Pendant que nous remplissons notre réservoir d’eau propre, Maxime, qui surveille le robinet, met sa chaussure de marche sous le filet d’eau qui s’échappe de la jonction avec le tuyau. « Maxime, qu’est-ce que tu fais ? » « Je voulais vérifier que la chaussure est bien étanche… »  Elle l’est fort heureusement, merci Go Sport.

Sous la pluie nous atteignons Porsangen  fjord, à l’embouchure duquel se trouve le Cap Nord. La route longe le fjord, et près de l’eau un troupeau de rennes est en train de brouter. Nous sommes tellement enchantés de les voir que nous sortons du camping-car pour les regarder et les photographier.

 

 

Le soleil apparait timidement entre les nuages dans l’après-midi, lors de notre balade à Stabbursnes. L’eau du fjord, jusque là couleur gris plomb, devient bleue. Jadis ces eaux étaient très poissonneuses, mais de nos jours le poisson se fait rare.

 

 

Nous faisons une autre balade à Trollholmsund, un autre village de pêcheurs.  Au retour, 3 rennes sont en train de brouter dans un beau pré bien vert qui n’attend qu’à être fauché, sous le regard envieux des vaches séparées par une clôture électrique.

 

 

 

Au vu de la météo prometteuse nous décidons de rouler jusqu’au Cap Nord dès ce soir pour tenter de profiter du soleil de minuit (ou plutôt de minuit 23 minutes heure locale).

Le monsieur à l’accueil nous explique que la météo est plutôt belle : le soleil arrive à percer les nuages ici et la, en laissant sur la surface de l’océan de beaux reflets, et l’horizon est dégagé. « Vous verrez peut-être le soleil de minuit ». En effet, un jour sur deux le brouillard ne permet pas de voir la sculpture du globe terrestre en face du bâtiment, et le soleil de minuit ne fait son apparition en moyenne qu’une fois par semaine, la faute aux nuages.

 

 

Au défaut de voir effectivement le soleil de minuit, qui se montre par beau temps jusqu’au 1er août, nous voyons la lumière rouge colorer les nuages à l’horizon.

31 juillet 2019

Le temps est redevenu normal pour le Cap Nord : du camping-car, on distingue à peine le bâtiment principal, pourtant tout proche, du fait d’un épais brouillard. Trouver la sortie du parking par cette météo s’avère être un réel exploit. Nous nous disons que nous avons finalement tout de même eu pas mal de chance hier…

Nous nous arrêtons à Skarsvåg pour faire une rando. Après une tentative infructueuse  pour trouver un endroit où passer la nuit à Gjesvaer, nous nous arrêtons sur un parking non loin de la route, avec vue sur un troupeau de rennes, et un fjord derrière un voile de crachin.