29 novembre
Nous décidons de rester une journée de plus à El Remate pour faire l’école dans de bonnes conditions, nous baigner à nouveau dans le lac et, le wifi fonctionnant bien, mettre à jour le site web.
De leur côté les H partent vers Tikal. Les enfants sont tristes de voir leurs amis partir. Mais qui sait, nous nous reverrons peut-être encore une fois.
La propriétaire nous a laissés travailler dans la salle de restaurant, les enfants peuvent faire tous les deux de la géométrie.
Nous demandons à la propriétaire s’il est possible de manger au restaurant à midi, elle prend la commande dès le milieu de matinée pour être prête à midi. Nous avons déjà déjeuné au restaurant hier. Le poulet était excellent, très musclé avec de grosses articulations, on dirait du poulet de Bresse. Mais nous avions dû attendre plus d’une heure avant d’être servis.
A midi, la propriétaire nous indique que le poulet sera bientôt prêt. Ici les gens n’ont pas la même notion du temps, nous mangerons notre savoureux déjeuner à 12h45.
Le soir, Clara nous affirme pour la première fois être contente de ce voyage. Jusqu’à maintenant ses copines, son école et ses activités lui manquaient trop. Mais depuis le Yucatan et plus encore le Guatemala, de nombreuses baignades, les jeux avec de nouvelles copines, les paysages, les couleurs, la jungle, les animaux et plus de dépaysement ont fini par avoir raison de son chagrin. Maxime quant à lui reste fidèle à lui-même, il est enchanté de voyager et planifie déjà son propre tour du monde en camping-car lorsqu’il sera grand.
30 novembre
La destination du jour est Flores, une ville située sur une ile du Lac Peten Itza, reliée par un pont.
Dans les jardins au bord de la route poussent des cocotiers, des bananiers et des arbres à papaye. Ici les papayes sont dépourvues de l’odeur déplaisante qu’elles avaient au Mexique et qui agrémentait les festins de Clara et Marie, les autres ayant refusé de manger un fruit qui sentait ainsi. Le gout est également différent.
Après avoir acheté une carte SIM guatémaltèque avec un forfait données pour notre smartphone, Nicolas part faire les courses. Notre précédente visite au supermarché a eu lieu à Tulum, au Mexique, et nous manquons de tout, sauf d’huile et de farine !
Nicolas revient avec un chariot plein, qu’il a l’impression d’avoir payé presque aussi cher qu’aux Etats-Unis, et en tout cas énormément plus cher qu’au Mexique alors que nous ne nous attendions pas à ça. Certains aspects économiques continuent à nous échapper, comme au Belize !
Un homme armé garde l’entrée du supermarché, un autre est posté sur une tour de guet pour surveiller l’hôtel voisin. Nous avions déjà vu des gardes armés aux stations service. Pourtant nous sommes en plein centre-ville, à deux pas du quartier touristique, et nous ne nous sentons pas du tout en insécurité. Nous allons garer le camping-car sur le parking de l’hôtel en question, qui permet moyennant finance de passer la nuit sur son parking et d’utiliser ses sanitaires et sa piscine.
Nicolas et Marie partent se renseigner sur le prix et reviennent à temps pour voir un hélicoptère atterrir. En effet il y a un héliport juste à coté du parking. Les enfants sont enchantés d’assister aux décollages et aux atterrissages et même Marie n’a jamais vu le spectacle d’aussi près.
Nous partons visiter le centre touristique de Flores situé sur l’île en face. Une multitude de tuk-tuks, ces drôles d’engins à trois roues, font office de taxi. Jusqu’à maintenant nous n’en avions vu qu’au Yucatan.
L’île avec ses maisons bien entretenues, de toutes les couleurs, a beaucoup de charme. Le niveau d’eau dans le lac a monté depuis quelques années, inondant une partie de la promenade qui en faisait le tour.
Nous passons à coté d’une église, qui ressemble plutôt à une salle. A l’intérieur deux groupes d’enfants font des activités, l’un des groupes chante, l’autre est rassemblé autour d’une table. L’annonce sur le panneau précise que pendant les vacances il y a des activités pour les enfants de 14h à 17h du 27 novembre au 3 décembre.
Des ruelles grimpent vers le centre de l’île, où sur la petite place en face de la cathédrale est installé un gigantesque sapin de Noël en forme de cône, sponsorisé par la marque de bière locale. Nous le verrons s’illuminer la nuit depuis la terrasse de l’hôtel.
Sur le chemin du retour, les enfants passent 10 minutes à sauter dans un château gonflable installé dans la cour couverte d’un centre commercial pour une campagne promotionnelle d’un opérateur téléphonique. A côté est déjà installé le traineau géant du Père Noel.
Après une courte séance de piscine à l’hôtel, il est temps de rentrer au camping-car pour dîner et nous coucher.
1er décembre
Encore couchée, Clara voit par le lanterneau un avion passer tout bas, nous sommes aussi près de l’aéroport !
Nous quittons Flores. La route file à travers les plaines. En traversant une zone boisée, Nicolas et Marie aperçoivent un toucan qui se pose sur un arbre à côté de la route. Hors des zones forestières, de petites habitations se succèdent, certaines construites en dur, d’autres en bois. Des poules, des cochons, des chiens et des chevaux errent à la recherche de nourriture. Ici les animaux domestiques sont en liberté et squelettiques, même les cochons.
Nous traversons de rares villages. Dans les villages, de nombreuses petites boutiques bordent la route, dont certaines vendent uniquement des équipements pour chevaux.
Les bas-côtés sont soignés, nous voyons des hommes couper l’herbe à la machette.
Une zone plus vallonnée se profile, la route se met à zigzaguer. Peu après, nous arrivons à Finca Ixobel, un lieu mentionné dans notre guide. Il est midi passé, nous mangeons dans le restaurant.
Nicolas commande un hamburger familial pour les enfants et lui. Ce hamburger s’avère être de la taille d’une belle quiche, il y aurait plus qu’assez pour nous six.
Finca Ixobel est un hôtel doté d’un beau parc avec des chevaux, un perroquet, une aire de jeux pour enfants et un terrain de camping où nous passerons la nuit. Malheureusement il fait gris avec des averses. Après avoir fait le tour de la propriété, les enfants partent sur l’aire de jeux.
2 décembre
Marie fait connaissance de notre unique voisin au camping. Il est américain, photographe animalier et passe beaucoup de temps au Guatemala. Il nous conseille d’aller voir une réserve animalière où nous aurions de bonnes chances de voir des quetzals, oiseaux emblématiques du Guatemala. Mais nous pensons que nos enfants pleins d’entrain risqueraient de les faire fuir à 1 km à la ronde.
Nous pensions aller à Rio Dulce et faire une excursion en bateau jusqu’à Livingstone, une ville côtière atteignable uniquement par bateau. « Mais comment les gens qui habitent là-bas font avec la voiture lorsqu’ils partent en vacances ? » demande Clara. Il faut dire que jusqu’à maintenant, nous n’avons vu que peu de voitures. Les gens se déplacent plutôt en moto, en vélo, en bus, à pied ou à cheval.
Mais il fait toujours mauvais et la météo prévoit de la pluie dans la région pour les prochains jours. Nous décidons plutôt d’aller à une cascade d’eau chaude à 25 km de Rio Dulce.
La route passe sur une plaine non loin du lac d’Izabal. Les plantations de bananiers et de palmiers à huile ont remplacé la jungle. Nous voyons des gens transporter des fagots de bois, certains à vélo, d’autres à pied. Le style de vie des gens à la campagne nous rappelle le Népal.
Arrivés sur place, nous nous garons sur le terrain d’un petit restaurant d’où part le chemin vers la cascade. Pendant que nous préparons le déjeuner, un groupe d’hommes vient jouer au foot sur le terrain à côté de nous. Ils semblent bien s’amuser. Les gens sont gentils et semblent heureux de vivre malgré la pauvreté du pays, qui a connu 36 ans de guerre civile entre 1960 et 1996.
Un autre camion arrive, d’où sortent le chauffeur et un garde armé voyageant en passager.
Tout à coup, les enfants voient par la fenêtre arriver le camping-car de leurs amis H. C’est une bonne surprise, il n’était pas donné que nos chemins se recroisent. Nicolas, Daphnée, Jonathan et les 8 enfants partent à la découverte de la cascade pendant que Marie fait la vaisselle. Elle ira après, accompagnée des 4 grands.
Le soir nous prenons l’apéro entre adultes et observons un nombre impressionnant de lucioles briller pendant que les 8 enfants regardent Mary Poppins dans le camping car des H.
3 décembre
Il pleut sans arrêt mais les enfants sortent quand même pour jouer avec leurs amis. Nous les laissons jouer un peu mais au bout d’un moment il faut bien les appeler, avant qu’ils n’attrapent froid.
Nous disons une fois de plus au revoir aux H, qui partent visiter un fort dans le coin. Nous allons vers Rio Dulce.
Arrivés à Rio Dulce, nous laissons le camping-car là où nous allons passer la nuit, sur le parking d’un hôtel situé sur une jolie marina, et partons découvrir entre deux averses la rue principale de la ville. C’est une suite de petits commerces en tout genre. Une femme nous demande si les 4 enfants sont tous les nôtres. Stella est comme toujours une vraie star. Depuis notre arrivée au Mexique ses cheveux ultra blonds et ses yeux bleus font craquer les femmes dans la rue et dans les supermarchés, et beaucoup lui caressent la tête.
En rentrant les enfants aperçoivent une fois de plus le camping car des H. C’est la joie pour tout le monde. Les enfants courent ensemble vers la piscine de l’hôtel puis enchaineront sur les jeux de société.
Pendant ce temps, Marie récupère propre le linge laissé à la laverie de l’hôtel avant de partir se promener.
L’hôtel se trouve au bord du fleuve Rio Dulce, assez large à cet endroit. La vue sur le plan d’eau est jolie, de nombreux bateaux sont amarrés aux pontons ou au mouillage. En effet, de nombreux bateaux de plaisance des Caraïbes viennent dans cet endroit abrité pour échapper à la période des ouragans. Un gardien armé à moitié caché surveille discrètement le plan d’eau et accessoirement le parking de l’hôtel.
Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité depuis notre arrivée, malgré ou bien grâce à la présence de nombreux gardiens armés. Mais les gens ici sont tous souriants et accueillants, hommes armés compris.
4 décembre
Clara a vomi plusieurs fois pendant la nuit, nous avons de ce fait tous mal dormi. Le matin, les enfants se réveillent juste à temps pour voir par leur fenêtre le camping car des H partir vers Antigua alors que nous sommes encore couchés.
Nous amenons un nouveau chargement de linge à la laverie qui heureusement est capable de le traiter en deux heures. L’hôtel est équipé de bonnes douches chaudes, tout le monde en profite.
Des français s’arrêtent pour voir notre camping-car. Ce couple de musiciens bretons est parti il y a 8 ans pour vivre sur leur bateau. Jusqu’à maintenant ils naviguaient sur la côte est, principalement dans les Caraïbes, et envisagent d’aller voir le Pacifique. Ils gagnent leur vie en donnant des concerts.
Notre première destination est un dépôt de propane où nous espérons pouvoir faire le plein. Encore une fois nous sommes accueillis à l’entrée par des gardes armés. Une fois à l’intérieur tout se passe bien, et en plus le compteur indique la quantité à laquelle Nicolas s’attendait, alors qu’au Mexique les compteurs semblaient systématiquement avantager assez généreusement le vendeur.
Vers midi nous arrivons au site maya de Quirigua. La route d’accès traverse une bananeraie. Il semble y voir un seul régime de bananes par bananier, enveloppé d’un sac plastique bleu perforé.
Le site est peu étendu, et heureusement car Clara est encore pas bien. Sur la place centrale de la ville de jadis nous contemplons de magnifiques stèles sculptées. Au musée, Marie et Clara regardent un film et une exposition sur le jade, une pierre prisée des mayas. Il existe deux minéraux différents, les deux communément appelés jade. La vraie jadéite est une pierre précieuse, on la trouve au Guatemala dans les environs de Rio Dulce, où passe la frontière entre les plaques tectoniques. La formation de jadéite nécessite à la fois de hautes pressions et (relativement) basses températures. La couleur varie en fonction des éléments présents en petites quantités, comme pour du bois pétrifié. L’exposition montre des photos de bijoux en jade vendus aux enchères pour des millions de dollars.
Nous passons la nuit sur le parking gardé du site.
5 décembre
Clara n’est pas encore rétablie. Elle pourra comater tranquillement car nous avons de la route à faire aujourd’hui. Notre prochaine destination est le volcan Pacaya, qui est un volcan en activité. Le GPS indique 2h30 de trajet, estimation bien trop optimiste d’après Nicolas.
La circulation se fait plus dense, surtout des camions, et les habitations plus nombreuses. La route grimpe pour arriver dans une zone de travaux, le trafic s’arrête complètement. Des vendeurs passent entre les véhicules en proposant de l’eau, des noix diverses, des sandwichs. On nous propose un minuscule sachet de noix de cajou pour 20 quetzals, le taux de change étant de 1 euro pour 8,7 quetzals. « Ce sont des prix pour gringos » remarque Nicolas. « Mais on est des gringos, » rétorque Clara.
Il est 11h passé, nous mettons le bouchon à profit pour déjeuner. La circulation reprend par moment, mais nous réussissons néanmoins à faire des croquemonsieurs pendant les temps d’arrêt et même à faire la vaisselle. Un vendeur de sandwichs sourit en nous voyant manger par la fenêtre.
Nous passons à la périphérie de la capitale Guatemala City. Nous passons à côté d’une des très rares stations du pays ayant du diesel à très basse teneur en soufre, nécessaire pour un véhicule équipé d’un filtre à particules comme le nôtre, nous en profitons pour faire le plein même s’il nous restait encore plus de la moitié du réservoir.
Nous sommes dans les montagnes, les pins ont remplacé les palmiers au bord de la route.
A un moment nous voyons depuis la route un volcan en train de cracher de la fumée. Nous arrivons au volcan Pacaya. Nous avons mis 7h30 heures pour effectuer le trajet, au lieu des 2h30 indiquées par le GPS.
Un guide nous indique un endroit où stationner pour y passer la nuit, devant le guichet d’entrée où il y a des sanitaires et toujours un gardien, avant d’aller voir demain le volcan. Nous sommes dans un village, de nombreux enfants, poules, chiens, chevaux, etc occupent les rues en terre.
On nous propose des chevaux pour la montée au volcan, notamment pour les enfants. Nicolas refuse car le tarif parait excessif, surtout une fois multiplié par quatre enfants.
Une femme et des filles de l’âge de Clara viennent visiter le camping-car. Toutes sont très souriantes et nous font des compliments sur le camping-car. Les filles vont jouer dehors, et peu après Clara part faire connaissance et est accueillie à bras ouverts. Justine et Stella la rejoignent, elles joueront ensemble jusqu’au dîner.
La nuit nous entendons en léger bruit de fond une centrale électrique géothermique, fonctionnant avec la chaleur du volcan.
6 décembre
Justine nous réveille à 5 heures du matin. Il y a des bons côtés dans tout, nous voulions nous lever tôt pour partir tôt au volcan, même si nos ambitions quant à l’heure du lever n’allaient pas jusque là.
A l’entrée, les guides nous interpellent. En effet, la présence d’un guide accrédité accompagnant les visiteurs est obligatoire d’après le règlement de ce parc national. Nous préférerions un guide qui maitrise l’anglais. Bien que ceux présents ne parlent pas anglais, ils téléphonent à un collègue qui arrive 5 minutes plus tard.
On nous propose aussi des chevaux au tiers du prix de la veille, nous en prenons deux. Lors de l’ascension, Justine et Stella vont tantôt monter à deux sur le même cheval, tantôt aller seule sur le cheval pendant que l’autre marche, comme Clara et Maxime qui montent alternativement sur le second cheval. Le sentier est très escarpé et nous nous félicitons d’avoir pris des chevaux pour les enfants.
Walter, notre guide, nous parle donc en anglais des éruptions récentes du volcan. En 2010, 40 centimètres de cendres ont recouvert la région et dans la forêt la verdure a disparu pendant 7 mois. Walter nous montre un chêne de 500 ans qui avait alors perdu toutes ses feuilles. Aujourd’hui l’arbre est en parfaite santé. Heureusement il n’y a pas eu de victime. Lors de l’éruption de 2014 la lave n’est pas sortie depuis le cratère du volcan mais a percé le côté, à un endroit où aujourd’hui encore s’échappe de la fumée.
Walter nous amène vers un trou chaud où les visiteurs font chauffer des chammalows. Nous faisons comme les autres, en testant la recette de cookies aux chammalows qu’une famille mormone nous avait apprise à Goblin Valley aux Etats-Unis.
Nous redescendons à pied du volcan en fin de matinée et Clara retrouve ses copines de la veille. Ici c’est la période des grandes vacances scolaires, les enfants sont dans les rues. Cette fois Maxime part jouer avec les filles. Nous restons une seconde nuit sur place dans ce village à l’ambiance joyeuse et agréable. Les enfants, dispensés d’école, joueront tout l’après-midi avec leurs nouveaux copains guatémaltèques.