Mexique

5 novembre

Cette nuit la température a atteint 8 degrés d’après la météo. Les nuits sont assez fraiches à cet endroit.

Les propriétaires de la caravane canadienne laissée en hivernage dans ce camping sont arrivés hier soir. Audrey (France), Sébastien (Belgique) et leurs deux enfants sont revenus après 4 mois en France pour une nouvelle étape de leur aventure. Contrairement à beaucoup d’autres voyageurs, ils n’ont pas de date de retour. Ils communiquent sur leur voyage via une chaine YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCQu8Pu8ApqTooz6-WZOKSfA. La chaine vidéo, qui s’est transformée en une activité professionnelle à plein temps pour Sébastien, leur permet de financer leur voyage.

Eleanor, leur fille ainée, a presque 4 ans. Justine et Stella sont ravies de trouver une copine parlant français et passeront toute la journée à jouer ensemble. « C’est moi qui l’a trouvée ! » remarque Stella. C’est vrai que c’est Stella qui a vu la petite copine et qui a demandé à être introduite.

Nous avons décidé de rester au camping une nuit de plus pour faire tout un tas de choses pour lesquelles nous avons du mal à trouver du temps : mettre à jour notre site, s’occuper du camping-car etc. Et aussi car ce camping est situé au centre d’une petite ville très vivante et bien agréable, où l’on peut tout faire à pied.

 

C’est aussi l’occasion de faire l’école aux enfants dans de meilleures conditions. En effet, depuis l’arrivée au Mexique Marie a tendance à les laisser travailler en autonomie pendant les trajets et à regarder le paysage. Clara et Maxime sont doués et assimilent bien, mais cette façon de faire l’école suscite des plaintes, surtout de la part de Clara : elle souhaite avoir plus d’attention.

Près du camping il y a de nombreuses petites boutiques pour consulter internet, où l’on peut également imprimer. Marie en profite pour aller imprimer des supports de travail complémentaires pour les enfants (en plus de Boutdegomme et Charivari mentionnés précédemment, nous voudrions remercier laclassedemaloury  pour les exercices).

Marie et Clara partent faire un tour au marché et trouvent en chemin un atelier de réparation de chaussures. Hélas, après avoir cherché en vain un cordonnier, Marie a fini par réparer elle-même les coutures des sandales de Nicolas il y a 2 jours. Réparer soi-même ses chaussures dans un pays à bas cout, c’est un comble !

En regardant le blog en allemand de nos voisins suisses, Nicolas découvre que Jeannette a attrapé un parasite. Cette maladie se transmet par les produits laitiers non-pasteurisés et ne serait pas si rare au Mexique. Pas soignée, elle peut avoir des conséquences similaires à la maladie de Lime et en plus le germe est résistant aux antibiotiques. Jeannette a un traitement antibiotique de 120 jours. Il nous faudra faire attention afin d’acheter des produits laitiers uniquement faits avec du lait pasteurisé.

6 novembre

Maxime est sorti le premier et nous appelle pour voir une montgolfière passer pratiquement au-dessus de nos têtes. En effet une société propose des survols de la cité pré-maya de Teotihuacan en montgolfière, nous en avions aperçu de loin hier.

Justine et Stella sont impatientes de retrouver Eleanor et tournent autour de sa caravane en attendant que la petite copine sorte. Clara et Maxime aimeraient bien aller jouer aussi mais doivent passer la matinée à travailler, ce qui leur parait profondément injuste face à la paresse de leurs petites sœurs.

En fin de matinée Marie et Clara retournent au marché. Différents stands proposent des fruits et légumes que nous connaissons, d’autres dont nous avons entendu parler, et encore d’autres dont nous ne savons même pas si ce sont des fruits ou des légumes. Les acheteurs prennent presque autant de citrons que de tomates. Les avocats sont vendus sur des étals à part et les acheteurs demandent « un pour aujourd’hui et deux pour demain. » Marie décide de se lancer et achète des feuilles de cactus coupées type « figuier de barbarie ». Il semblerait que c’est utilisé comme un légume, à consommer cuit. Le cactus s’avèrera avoir une saveur acidulée affectionnée par Marie.

Après le déjeuner nous disons au revoir à nos voisins et reprenons l’autoroute en direction du sud-est. Au péage nous voyons des militaires  armés, nous n’en avions plus vu depuis la Basse Californie.

Des panneaux incitant à conduire prudemment bordent la route. D’après nos standards, les recommandations sont plus que nécessaires compte-tenu du style de conduite pratiqué, même si à nos yeux ce sont les chauffeurs en Inde qui détiennent la palme de la conduite à risque. Un panneau suggère de ne pas jouer avec sa vie mais de jouer plutôt à la loterie.

La route longe des champs de blé, la moisson bat son plein (2ème récolte ?). C’est la première fois que nous voyons des champs de blé depuis notre arrivée au Mexique, jusqu’à maintenant c’était du maïs.

Après 2 heures de route nous arrivons au camping de Puebla, une ville de 1,2 millions d’habitants. Nous voyons de loin les grands immeubles du centre-ville.

Le camping est bien gardé. « J’adore le Mexique ! » s’exclame Justine en apprenant l’existence d’une piscine. Les enfants plongent dans l’eau pour en profiter. Mais l’eau est froide et les deux plus jeunes doivent vite sortir.

7 novembre

Si les possibilités de stationnement le permettent, nous avons l’intention de découvrir le centre historique de Puebla, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. En chemin, Nicolas remarque une station de GPL pour faire le plein de gaz. Ca tombe à pic, il nous restait du gaz pour quelques jours seulement. Marie crée à cette occasion notre premier point dans l’application iOverlander.

Le parking visé est adapté aux camping-cars et nous partons à la découverte de la ville. Si le centre historique de Morelia était en pierre couleur gris rose, ici les maisons sont peintes de toutes les couleurs. Bien que l’architecture de nombreux bâtiments dénote l’influence espagnole, des pans entiers de rue rappellent à Marie Saint-Pétersbourg.

La ville a été touchée par un tremblement de terre en septembre dernier, des bâtiments sont en cours de réparation et l’accès à certains monuments est interdit.

La ville plait beaucoup aux petits comme aux grands. C’est une grande chance d’avoir des enfants qui se réjouissent des mêmes expériences, pourvu que ça dure.

Après avoir flâné quelque temps dans la ville, nous regagnons notre véhicule. Lors de l’arrêt au supermarché,  Nicolas trouve du beurre et en fait un petit stock.

Nous arrivons vers 18 heures à une station Pemex pour y passer la nuit. Il était temps, le soleil est déjà couché et les véhicules roulent avec les phares allumés. Dehors il fait 12°C, alors que dans la journée nous nous sommes promenés en tee-shirts.

Nous sommes toujours à 2 500 mètres d’altitude. Clara a remarqué tout à l’heure que les paysages ici sont différents de ceux rencontrés en France aux altitudes comparables. En effet, en Europe 2 500 mètres signifie des montagnes escarpées alors qu’ici nous nous trouvons sur des hauts plateaux avec comparativement peu de relief. Le Pic d’Orizaba, la montagne la plus haute du Mexique, a des pentes douces rappelant le mont Fuji et n’en impose pas outre mesure malgré ses 5 611  mètres.

8 novembre

Nous reprenons la route en direction de Palenque, une cité maya. Nous avions initialement envisagé de faire un détour pour visiter San Cristobal de las Casas, une autre ville coloniale. Mais Jeannette et Martin nous ont parlé de la route reliant San Cristobal à Palenque comme le pire passage de tout leur périple panaméricain du fait d’innombrables dos d’âne, trous et barrages de locaux exigeant l’achat de produits. De nombreux voyageurs ont également mis des retours négatifs sur Internet. Nous décidons d’aller directement à Palenque.

Marie s’installe à l’arrière avec l’intention de faire l’école aux enfants. Mais la route entame une descente de 10 kilomètres et les paysages sont splendides. Nous avons tous envie de regarder par la fenêtre. Si sur les hauts plateaux les montagnes s’élevaient en pente douce, le relief devient escarpé.

Une fois la route descendue la végétation change. Des champs de cane à sucre et d’ananas remplacent le mais, et nous voyons aussi des cultures de cocotiers. Sous les ponts traversant l’autoroute sont installés des vendeurs de jus d’ananas. Il fait plus chaud et surtout très très humide.

Nous traversons une longue plaine avec des zones marécageuses, peuplées d’innombrables échassiers.

Palenque étant trop loin pour pouvoir faire le trajet en une journée, nous nous installons pour la nuit sur un parking de Pemex, à côté d’un camion qui semble être un grossiste en oranges. Des pick-ups chargés d’oranges en vrac arrivent de temps en temps.  Les fruits sont pesés, mis en caisse et chargés dans le camion.

9 novembre

Si sur les hauts plateaux les nuits étaient fraiches, ici le thermomètre descend à peine pendant la nuit.

En fin de matinée nous arrivons à un camping de Palenque. Il se trouve dans la jungle à la végétation luxuriante. Il y a également des chambres d’hôtel et des palapas avec des emplacements pour des tentes.

Les enfants sont enchantés de trouver une piscine et y passeront tout l’après-midi, sauf Stella qui vers 16h30 souhaitera revenir au camping-car jouer au domino avec son papa.

Le soir Clara réussit l’exploit de faire gouter à Justine des tomates et des concombres. Justine a adoré, surtout les tomates, et demandera désormais tous les soirs si la salade de tomates est au menu.

10 novembre

Nous avons aujourd’hui l’intention de visiter le site Maya de Palenque. Un guide nous aborde à la sortie du camping-car pour proposer une visite guidée en français. Nous sommes en train de lui refuser poliment lorsqu’une famille passant devant nous propose en français de faire la visite ensemble et de partager les frais. Nous trouvons l’idée excellente et partons à la découverte de Palenque.

Jérôme et Magalie ont pris 1 an pour faire un tour du monde avec leurs deux enfants. Ils ont commencé par les parcs de l’Ouest Américain et ont ensuite pris l’avion pour Cancun. Ils iront après à Cuba et au Costa Rica, passeront entre autres par la Nouvelle Zélande, la Polynésie et la Thaïlande. Ils se déplacent en avion et louent des véhicules. Leur fille Jeanne a 10 ans, presque le même âge que Clara. Après un moment d’hésitation les filles finissent par vaincre leur timidité et engager une discussion. Maxime aborde sans hésitation Léo qui est en 5ème, et le suivra jusqu’au bout.

Le site de Palenque occupait à son apogée plus de 15 km carrés, pour ensuite être abandonné puis englouti par la jungle pendant des siècles. Aujourd’hui encore moins de 10% des constructions sont dégagées.

La visite guidée s’avère très instructive et la compagnie de Jérôme et Magalie bien agréable. Ce sont de grands voyageurs et ils nous parlent de leurs expériences passées.

Vers la fin de la visite, nous rencontrons une autre famille française, la famille H, avec 4 enfants du même âge que les nôtres, 3 filles et un garçon. La seule différence est que le garçon est le plus jeune, il a trois ans et demi. Daphnée et Jonathan ont commencé leur voyage en camping-car en juillet à Halifax et se donnent un an pour traverser l’Amérique du Nord au Sud. Voici leur site web : https://6-rcuit-h.net/.

Nous nous séparons en début d’après-midi pour aller enfin déjeuner dans le camping-car. Nos enfants, habitués à manger à midi, n’ont même pas râlé tellement ils ont apprécié la compagnie des copains. Après le déjeuner, nous retournons sur le site pour visiter d’autres constructions.

Le camping de la nuit précédente fut le plus cher du Mexique jusqu’à maintenant. Vu qu’aujourd’hui nous n’aurons pas l’occasion de profiter de la piscine, nous décidons d’aller à un autre camping distant de 500 m, qui s’avérera être le camping le moins cher de notre voyage (3,5 euros). Au lieu de la piscine, nous avons une petite table dehors à notre disposition.

Une demi-heure plus tard, nous voyons arriver au même camping Daphnée et Jonathan. En leur indiquant leur emplacement, la propriétaire des lieux remarque que ça fait beaucoup d’enfants !

Nous passerons une partie de la soirée ensemble à faire connaissance autour d’un apéro. Les  enfants sont enchantés d’avoir des copains et entreprennent la construction d’une cabane en bambou.

11 novembre

Nos enfants aimeraient bien jouer avec leurs nouveaux copains, mais nos voisins sont sérieux et font l’école 1 à 2 heures tous les matins. Nous leur disons au-revoir avant de reprendre la route. Nous allons dans la même direction et selon toute probabilité nous aurons l’occasion de nous revoir.

La route file droit à travers des zones humides parsemées d’étangs. De nombreux tronçons sont en bon état, mais par endroits Nicolas est amené à faire des embardées dignes des autos tamponneuses pour louvoyer entre les énormes trous de la route.

Pour le déjeuner nous nous arrêtons sur une station Pemex. En sortant du parking, nous voyons passer le camping-car de la famille H. Peu après ils s’arrêtent, nous les doublons à cette occasion puis ils nous rattrapent. Les enfants sont ravis et demandent à Nicolas s’il les voit dans le rétro toutes les 10 minutes. La famille H finit par s’arrêter à une station pour faire le plein et nos petits passagers passeront leur après-midi en discussions sur la possibilité de les rencontrer le soir.

Peu de temps après, un déluge s’abat sur nous pour compliquer davantage la tâche de Nicolas. Bien que novembre est censé être un mois sec au Yucatan, les averses se succéderont jusqu’au soir.

La route rejoint l’océan Atlantique pour le longer ensuite. Nous finissons par arriver vers 17h30 à une station Pemex, où la famille H arrive et se gare à côté de nous peu de temps après.

Les enfants aimeraient jouer ensemble mais il pleut des cordes et chacun reste chez soi. Nicolas profite de la pluie diluvienne pour laver le camping-car, qui en avait bien besoin.

12 novembre

Notre parking Pemex est calme : la station est située à l’écart de la route, et en plus nous sommes les seuls sur le parking, donc pas de bruit de moteur. Nous aurions pu passer une nuit tranquille mais Maxime réveille tout le monde à 5h25.

Le temps que les adultes se préparent, les enfants courent autour des 2 camping-cars tels une nuée de petits oiseaux. Avant que nous nous séparions, les deux grands de chaque famille font l’échange temporaire d’albums de Tintin, avec restitution prévue lors d’une prochaine rencontre.

Aujourd’hui nous avons l’intention de visiter Campeche, une ville coloniale. Ce matin Telcel, notre opérateur téléphonique mexicain, nous a prévenus de l’épuisement de notre crédit de données, qui de toute façon expirait le surlendemain.  Après avoir rechargé notre forfait, nous partons nous balader dans le centre-ville. Des façades de toutes les couleurs égayent les rues, mais nous sommes trop fatigués pour apprécier pleinement la promenade.

A maintes reprises nous croisons la police qui roule en Renault Twizy.

Nicolas a trouvé sur internet une laverie à proximité. En effet, il devient urgent de faire une lessive. La chance nous sourit, c’est effectivement une laverie en libre-service, ouverte en ce dimanche, avec la possibilité de se garer à côté. La durée du cycle à 40° est de 16 minutes, ce qui nous laisse dubitatifs quant au résultat, mais on ne peut pas tout avoir. Finalement le résultat ne nous semble pas pire qu’ailleurs.

Nous passerons la nuit sur le parking de Walmart, en compagnie de la famille H.