Mexique

21 octobre

Les enfants se lèvent et constatent avec joie que leur château de sable de la veille n’a pas été détruit par la marée.

Hier après-midi il y avait du vent thermique et des vagues, mais ce matin la mer est plate et la brise de terre nocturne a cessé de souffler. L’eau, qui paraissait un peu trouble hier, est aujourd’hui transparente.

Les enfants courent dans l’eau. Clara et Maxime, grands amateurs d’observation des poissons, sont impatients de découvrir leurs nouveaux masques-tuba de Décathlon. En effet, Marie a équipé les enfants avant de partir, sans s’oublier elle-même. Justine a encore le visage trop petit pour l’utiliser, elle se contentera d’un masque classique. Stella essaie des lunettes et le masque sans tuba.

Il y a beaucoup de poissons sous l’eau, les petits observateurs sont enchantés. Les nouveaux masques sont effectivement confortables. Justine se débrouille comme un chef.

A côté de nous, deux américains pêchent depuis la plage. Plus tard, ils partiront pêcher avec leurs kayaks.

Un vendeur local vient sur la plage. Notre voisine, qui vient ici depuis 10 ans, nous recommande son cake. Le gâteau s’avèrera délicieux.

Jusqu’à maintenant, nous associons le mot « snowbird » aux américains des états du nord et aux canadiens. Mais pour l’instant nous n’avons rencontré que des gens de la « Sunny California ». Il parait que pour les vrais « snowbirds » c’est encore un peu tôt, ils vont arriver en novembre.

L’après-midi, le vent thermique se lève, les vagues rendent l’eau trouble. Il n’est plus possible de faire du masque-tuba. Les enfants vont se baigner mais Stella revient rapidement au camping-car voir Nicolas car elle est fatiguée. La petite explique à Marie puis retourne à l’intérieur peu après « Maman, j’expliquais à papa ce qu’il faut faire. J’étais chef de papa! ».

Stella joue aux dominos avec Nicolas et a déjà gagné trois parties. « Papa, j’aimerais bien que tu gagnes cette fois. Tu seras content. » « Et toi, ça va aller si tu perds ? » « Oui, ça va aller. »

Notre voisine attire notre attention sur la présence d’un requin-baleine dans la baie. Ce poisson, pourtant le plus gros du monde, est inoffensif.

Le requin-baleine s’approche du bord, pour ensuite longer la plage en quête de nourriture. Il reviendra plusieurs fois dans l’après-midi. Lors d’un de ses passages, Clara et Maxime vont le voir de près et le trouvent intimidant. En effet, il fait au moins la longueur de notre camping car. « Maman, pourquoi il revient ? » demande Justine. « Il doit savoir qu’il n’y plus de nourriture, il a tout mangé. »

22 octobre

Les enfants étaient enchantés de pouvoir observer des poissons hier, et nous décidons de rester la matinée à la plage pour qu’ils puissent en profiter encore. Mais l’attrait de la nouveauté n’est plus là, seule Clara passera toute la matinée dans l’eau.

Pour le déjeuner, nous goutons à du poulet cuit dans une feuille de bananier vendu par le vendeur ambulant de cakes du jour précédent. Nous lui aurions bien acheté un autre cake, mais il n’en avait plus aujourd’hui.

En nous voyant partir, notre aimable voisine nous avertit que ce matin la piste d’accès était sous l’eau (marée haute).

En effet, la piste pour arriver ici passe très près de la mer. Lorsque nous sommes arrivés, c’était marée basse. Nous sommes dans un golf formé par la deuxième péninsule la plus longue du monde, et  les marais sont faibles. Chose curieuse, elles semblent n’avoir lieu qu’une fois par jour.

Nicolas et les enfants partent voir, et reviennent en disant que nous devrions pouvoir passer. Ils ne sont toutefois pas allés jusqu’au bout de la piste.

Nous partons et voyons la mer lécher le bord de la piste. Arrivés à un virage, les vagues débordent un peu sur la route, sans toutefois l’inonder complètement. Nous pourrons passer.

Nous partons en direction de Loreto. Après deux jours en bord de mer, nous avons choisi un camping avec de bonnes douches et le wifi. En effet, nous voulons mettre sur le site la première page de notre séjour au Mexique, très attendue, par certains en tout cas.

Le camping est joli et bien décoré. Nous sommes le deuxième camping-car, deux autres arriveront à la tombée de la nuit.

Nicolas réessaie de raccorder le véhicule à l’électricité, sans succès. Le Wifi marche bien, et les douches sont bien aussi.

Nous croisons pour la première fois de vrais snowbirds. Un couple de Vancouver vient passer l’hiver ici depuis quelques années.

23 octobre            

Lorsque nous nous levons vers 7 heures du matin, un des deux camping-cars arrivés tard la veille au soir est déjà parti. Nous partons en direction de Ciudad Insurgentes, une ville qui se trouve à l’intérieur des terres vers la côte est.

Nous y arrivons vers midi. Après un déjeuner dans une gargote de tacos à la viande, où Justine et Stella se décident enfin à gouter ces spécialités locales, nous avançons vers le supermarché de la ville voisine de Ciudad Constitucion.

Le magasin offre un grand choix de fromages locaux et un rayon de fruits et légumes bien garni. Nous réussissions à trouver tout ce qu’il nous faut, sauf du vrai beurre.

Pour la nuit, nous allons au camping à Ciudad Constitucion. Il s’agit en fait d’un parc et d’une piscine fréquentés par les locaux, où il est possible de camper sur le parking en terre, équipé de robinets d’eau et de prises électriques, où nous n’arrivons une fois de plus pas à nous raccorder.

Le thermomètre atteint 42°C, Marie et les enfants partent se rafraîchir dans les deux jolies piscines, au sol en mosaïque bleue, dont une peu profonde avec un toboggan.

Les enfants plongent dans la grande piscine et Maxime apparait avec une pièce de 10 pesos. A la recherche d’autres trésors sous-marins, Clara et Maxime passeront un quart d’heure sous l’eau, en remontant brièvement juste pour inspirer, tels les dauphins.

24 octobre

Pendant la nuit il a fait frais mais, dès que le soleil se lève, la température monte vite. A 9 heures du matin, il fait déjà 38°C.

Notre destination est La Paz, sur la cote ouest cette fois. Le thermomètre monte de nouveau à 42°C et nous pensons avec nostalgie à la clim qui ne fonctionne plus.

Nous contactons Adeline et Laurent, rencontrés fin août à Zion National Park (www.famille-lacroix.fr ).  Eux aussi sont en route vers La Paz. Nous sommes contents de les retrouver, mais notre plaisir n’est rien à côté de la joie des enfants. Adeline et Laurent voyagent en ce moment avec une autre famille française. Manu, Alain, leurs 3 enfants et leur chien ont pris 2 ans pour traverser l’Amérique du nord au sud. (https://www.nomadfamily.org).

Nous nous donnons rendez-vous sur le parking d’une plage publique au nord de La Paz. La plage se trouve au fond d’une baie avec peu de profondeur d’eau. Il y a du monde à la plage et des voitures sur le parking. Contrairement aux Etats-Unis, parmi les grandes berlines et les pick-ups se trouvent également de petites citadines.

Nous sommes contents de retrouver Laurent et Adeline et c’est un plaisir de rencontrer une autre famille voyageuse.

Pendant que les 10 enfants jouent à la plage, nous partageons nos expériences et nos projets autour d’un apéro.

Nous restons pour la nuit sur ce parking de plage en compagnie des deux autres familles voyageuses.

25 octobre

Nous allons ce matin au port de La Paz. Nous commençons par faire le nécessaire pour l’importation temporaire de notre véhicule au Mexique. Nous pouvions en effet circuler sans importation temporaire sur toute la péninsule de Basse Californie, mais l’importation temporaire est obligatoire pour rouler au Mexique continental. La dame au guichet est gentille et efficace. Les démarches avancent aussi vite que l’espagnol de Marie le permet. Ce n’est que vers la fin des formalités que nous nous rendons compte qu’en fait elle parle bien anglais. Nous obtenons le permis d’importation temporaire et la vignette à apposer sur le pare-brise. Notre véhicule peut rester 10 ans au Mexique avec son immatriculation française !

Nous nous renseignons ensuite sur les ferrys pour traverser la mer de Cortez. Pour cela nous nous rendons au guichet des deux compagnies qui font la traversée de La Paz vers Mazatlan. Afin de nous donner le prix, la personne au guichet a besoin d’un papier attestant les mesures, le poids et le type de véhicule, à obtenir auprès des autorités du port. Nous sommes amenés à entrer dans l’enceinte du port. Pour en sortir, il nous faudra passer les contrôles militaires et sanitaires et expliquer 3 fois à des personnes différentes que nous ne venons pas du continent et que ce n’est pas la peine de contrôler le véhicule.

Nous réservons le ferry pour le samedi 28 octobre, pas de place avant cette date de toute façon.

Nous retournons à la même plage pour passer la journée avec les deux autres familles voyageuses. Les enfants partent jouer et nous profitons encore un peu de la compagnie des adultes.

Emmanuel et Sylvie, que nous avions rencontrés à Mulegé, passent faire coucou. Ils campent sur une autre plage plus au nord et sont retournés à La Paz dans la journée pour faire la lessive.

26 octobre

Il est temps de nous séparer. Après le déjeuner nous partons en direction du sud, vers La Ventana.

Nous craignons un peu de trouver un fort vent, La Ventana étant un spot réputé de kite surf. Il n’en est rien, juste une gentille petite brise de mer. Des belles demeures font face à la mer, probablement des résidences secondaires d’américains.

Un kilomètre avant l’arrivée au camping, la route perd son revêtement.

Arrivés au camping, nous constatons qu’Emmanuel et Sylvie sont là. Ils descendent vers le sud de la Basse Californie pour prendre l’avion et rentrer en France. Depuis 3 ans ils partagent leur temps entre l’Amérique du Nord (beaucoup) et la France (un peu moins), tout en prenant de belles photos.

Nous parvenons pour la première fois à raccorder notre véhicule au réseau électrique mexicain, via notre transformateur.

Au camping, les places face à la mer sont toutes réservées à partir du 15 novembre. Nous sommes fin octobre, et à part nos deux camping-cars français, il y a seulement une caravane canadienne.

  

Emmanuel est un grand bricoleur et voyage avec de nombreux outils, dont une perceuse. Avec sa perceuse et des boulons de sa collection, il refixe dans notre camping-car une équerre dont la fixation s’était arrachée et qui permet de transformer les sièges passagers en banquette. Nous remplaçons également les vis des 3 autres équerres du même type par des plus costauds.

Emmanuel et Sylvie nous montrent des photos et des films qu’ils ont réalisés. Nous sommes émerveillés devant les vidéos et les photos d’animaux. Les enfants apprécient particulièrement  celles des ours et des oursons.

Voici le site web d’Emmanuel: https://www.manulef.photography/